OPTION FACULTATIVE BAC 2005 et 2006 |
LUDWIG
VAN BEETHOVEN (1770-1827)
Quatuor à
cordes n°14 Op.131 en do# mineur
7e
mouvement: Allegro
I - Biographie
* Beethoven est un compositeur allemand né à Bonn en
1770 et mort à Vienne (Autriche) en 1827.
* Avec Franz Schubert (1797-1828), il
compte parmi la première génération des compositeurs romantiques. La deuxième
génération sera composée de Franz Liszt (1811-1886), Frédéric Chopin
(1810-1849), Robert Schumann (1810-1856). Dans la musique romantique, chaque
artiste exprime sa propre vision du monde, par le prisme égocentrique de sa
propre et unique personnalité.
* Le romantisme en musique est précédé
de la période dite «classique» située de 1750 à 1800 dominée par Mozart et
Haydn
* Il compose beaucoup de musique de
chambre dans sa jeunesse, avant de s’installer définitivement à Vienne en 1796,
la ville rêvée de tous les musiciens
* Dépressif et suicidaire à cause de sa
surdité naissante vers 1800, il s’en sortira grâce à la pleine conviction de sa mission artistique
* Le début du XIXe siècle correspond à
un progrès technique dans la fabrication des instruments: le piano étend son
clavier (plus d’aigus et plus de graves), la flûte et d’autres instruments à
vent étendent également leur tessiture et leur puissance sonore. Toute
l’expression musicale se dirige vers un «toujours plus» caractéristique: plus fort, plus
grand, plus puissant, plus excessif, plus nombreux. Beethoven a le goût des
contrastes et oppositions violentes.
Œuvres essentielles: 9 symphonies, 5 concertos pour piano, 32
sonates pour piano, 16 quatuors à cordes,
1
opéra (Fiélio)
II - Le quatuor à cordes en général
* Un quatuor à cordes est composé de 4
instruments à cordes frottées: 2 violons (tessiture aigue), un alto (tessiture
intermédiaire) et un violoncelle (tessiture grave). Ainsi l’ensemble de ces
quatre instruments se répartissent un registre de
manière équilibrée.
* Ce genre naît vers 1760 grâce à Joseph
Haydn (1732-1809) qui en a écrit plus de 80 et connaîtra une riche histoire
jusqu’au milieu du XXe siècle (Quatuors de Bartok)
*
Les 16 quatuors à cordes de Beethoven se répartissent équitablement sur toute
sa carrière: 6 quatuors en 1798-1800, 5 quatuors en 1806-1810 et enfin 5
derniers quatuors en 1822-1826. Ils correspondent à ses trois manières
d’écriture. La dernière, après le succès des grandes symphonies et grands
concertos correspond à un repli sur soi, à des recherches musicales très
modernes qui furent incomprises en leur temps.
III - Le 14e quatuor à cordes
A - Généralités
* Avant dernier quatuor de Beethoven, il
est composé à une période où il n’avait plus rien à prouver, sa réputation
était faite, il ne se concentrait que sur ses recherches. Il est écrit en 1826
et publié un an plus tard après sa mort. Dans un de ses cahiers de
conversations, Beethoven affirme que ce quatuor est à l’image d’un jour de sa
vie. Richard Wagner, autre compositeur romantique mort en 1883 affirmait à
propos de ce quatuor qu’il était «une
méditation d’un saint muré dans sa surdité, à l’écoute exclusive de ses voix
intérieures».
* Habituellement, un quatuor comporte 4
mouvements dont le premier est rapide. Ici, ces conventions sont balayées: il y
a sept mouvements, et le premier est lent. Ceci témoigne de l’esprit moderne
de Beethoven.
* Les mouvements précédent le 7e
ont un caractère varié: 1er mvt: une fugue
lente et mystérieuse - 2e mvt: rapide et
joyeux - 3e mvt: très court et anecdotique
- 4e mvt: un thème est suivi de sept
variations - 5e mvt: un presto très inventif
- 6e mvt: très lent, pathétique et court
et enfin le 7e et dernier qui est rapide et complexe. On trouve sur
le manuscrit original cette note de Beethoven: «Il s’agit de la simple juxtaposition de mouvements disparates»
FUGUE: pièce
polyphonique (à plusieurs voix) fondée sur le principe de l’imitation. Le thème
de la fugue (appelé sujet) est d’abord exposé seul à une voix puis
successivement aux autres voix. Viennent ensuite plusieurs épisodes appelés
divertissements. Fugues de Bach (1685-1750).
Beethoven au travail. Gravure de C.Schlösser (droite), d’après un tableau de H.Junker (gauche)
* A la fin de sa vie, Beethoven cherche
à se renouveler en puisant dans les styles de Bach et Haendel, surtout par les fugatos. L’utilisation de la fugue est d’ailleurs courante
dans les œuvres de la fin de sa vie: Grande
fugue pour quatuor à cordes («17e» quatuor à cordes en si bémol), Sonate pour piano
* Le quatuor est un genre moderne en
cette première moitié du XXe et beaucoup de compositeurs ultérieurs en
écriront: Dvorak, Brahms, Debussy, Ravel, Bartok
B - Analyse du 7e mouvement: Allegro
* Ce mouvement est noté Allegro qui veut dire rapide. La
structure quant à elle est de «forme sonate»: c'est-à-dire faisant entendre
successivement une exposition, un développement et une réexposition. Habituellement, cette forme sonate se fait
entendre dans les premiers mouvements et non pas dans les derniers, mais l’on a
vu que dans ce quatuor, Beethoven prenait une liberté avec ces usages anciens.
* La forme sonate est la structure interne du premier mouvement
d’une sonate, d’une symphonie ou d’un concerto. Celle-ci se compose de trois
parties: l’exposition, le développement et la réexposition
* L’Exposition: Première partie d’un mouvement de forme sonate dans
laquelle les deux thèmes principaux sont exposés. Ici, on groupe autour de la
lettre A trois thèmes ayant le même esprit:
Thème principal A1 (mes
1):
Thème secondaire A2 (mes 5, violon 1):
Thème secondaire A3 (mes 21, violon 1):
Le thème B, de caractère radicalement
différent se rencontre mes 56. C’est une grande gamme suivie de trois notes
identiques aigues. Il est donné ici en Mi M (relative de do# m):
Thème principal B (mes
56, violon 1):
*
Le Développement: Partie centrale
d’un mouvement de forme sonate dans lequel de nouveaux éléments se combinent au
développement des deux principaux thèmes. Le développement évolue dans de
nombreuses modulations (fa# m, si m…) et fait entendre A1 et A2 seulement ainsi qu’un nouveau thème en valeurs longues
aux allures de Cantus Firmus mes 94 violon 1,
et aux autres instruments ensuite.
CANTUS
FIRMUS: Mélodie empruntée (souvent
d’origine grégorienne [du chant
grégorien]) citée à une certaine voix dans une composition polyphonique* de
la fin du Moyen Age ou de
* La
Réexposition: Troisième et dernière
partie d’un mouvement de forme sonate qui
reprend à peu près le schéma de l’exposition avec les deux thèmes principaux. Le
thème B se rencontre ici deux fois en ré M (mes 216) et en do# M mes (246).
PLAN
RECAPITULATIF DU 7e MOUVEMENT
EXPOSITION |
DEVELOPPEMENT |
REEXPOSITION |
(CODA) |
1 à 77 |
78 à 165 |
166 à 312 |
313 à 388 |
Thèmes A1, A2, A3, B (Mi M) |
A1, A2, Cantus Firmus |
Thèmes A1, A2, A3, B (ré M et Do# M) |
A1, A2 |
Tonalité: Do# m |
Modulations (fa#m, si m…) |
Do# m, Fa# m) |
Ré M, Do#, Do# M |