NORTH BY NORTHWEST (1959)

“La mort aux trousses”

 

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Un film d’Alfred HITCHCOCK avec une musique de Bernard HERRMANN

 

I - GENERALITES


A - Le cinéma autour de 1959                                  B - Alfred Hitchcock, éléments biographiques

C - Bernard Herrmann, éléments biographiques      D - La collaboration Hitchcock/Herrmann

 

 

II - NORTH BY NORTHWEST


A - Eléments généraux

 

1) Distribution        2) Résumé de l’action

3) Le titre du film   4) Situation des différents lieux d’action du film

 

B - Le cinéma: Techniques basiques et musique de film

 

1) Techniques basiques de cinéma

2) La musique de film  

     a) Le rôle d’une musique de film     b) Musique diégétique et non diégétique

     c) Quelques grands noms de la musique de film

 

C - La musique de North by northwest

 

1) La musique de Bernard Hermann: un style symphonique particulier

     (Esthétique Brieveté des motifs, Dissonances, Ostinatao, Effectif orchestral)

2) Sept thèmes principaux:

 

a) Le thème du générique/ouverture        b) Le thème du kidnapping

c) Le thème sinueux                                 d) Le thème de Thornhill

e) Le thème de la poursuite                      f) Le thème d’amour

g) Le thème du double d’Eve Kendall

 

3) Les musiques préexistantes dans le film

4) Tableau synoptique du rapport action musique dans le film

I - GENERALITES

 


A - Le cinéma autour de 1959

 

Depuis l’apparition du cinéma parlant vers 1930, cet art n’a cessé de se développer. Après la seconde guerre mondiale, c’est une véritable industrie qui se construit autour d’acteurs et réalisateurs vedettes.

 

USA

 

Aux Etats-Unis, pays leader en la matière on frémit encore des succès de Gone with the wind (Autant en emporte le vent, 1939), le chef d’œuvre aux 10 oscars, aventure sentimentale sur fond de guerre de sécession, ou encore de Citizen Kane de Orson Welles, 1941. Les années 1950 seront fortement marquées par les films d’Alfred Hitchcock, émigré britannique (voir cours plus bas) pour Hollywood.  Holywood est un quartier de Los angeles en californie où se sont regroupées toutes les grandes compagnies de cinéma américain (Paramount, Metro-Goldwyn-Mayer, Warner, Columbia, United Artists, Universal, Fox…). 1959 est l’année de la mort de Cecil B. DeMille, grand producteur et réalisateur américain qui avait tourné The ten commandments (Les dix commandements) son chef d’œuvre relatant les aventures de Moïse recevant les commandements de Dieu, trois ans plus tôt en 1956. Tourné en Grande-Bretagne, on notera la note discordante de A king in New York de Charlie Chaplin, 1957 qui révèle sa critique de la société américaine et notamment du maccarthysme omniprésent (anti-communisme). North by Nortwest dont il est question ici pourra être perçu comme un parent pas si lointain des premiers films d’espionnage de James Bond (Doctor No, 1962) qui ont révélé l’acteur Sean Connery, dont la parenté avec Cary Grant est indéniable (bel homme dans la force de l’âge, séducteur et viril, aventurier, cascadeur, et pratiquant l’humour à froid cher aux anglais qui consiste à toujours prendre un recul amusé même dans une situation désespérée… Rappelons que Cary Grant et Sean Connery sont d’origine britannique tous les deux).

 

                                           

          Cary Grant (1904-1986)                                                       Sean Connery (1930-)

       Héros de North by Northwest                                       alias James Bond dans Dr No (1962)

 

 

ANGLETERRE

 

A cette période de la fin des années 1950, c’est assurément The bridge on the River Kwaï de David Lean (1957) qui marqua les esprits. Sur fond de seconde guerre mondiale en Birmanie, le film relate les relations complexes entre l’armée britannique et japonaise.

 

 

ESPAGNE

 

Muerte de un ciclista de Juan Antonio Bardem (1955). Sur fond de regard critique posé sur les classes supérieures de la société espagnole, notamment leur superficialité, le réalisateur délivre un discours sur les valeurs morales d’un couple adultérin confronté à la mort accidentelle.

FRANCE

 

En 1959 en France, on est à la charnière d’une époque ancienne et de la Nouvelle vague naissante, tournant le dos à une conception archaïque du cinéma. Les chefs d’œuvre de Jacques Tati ne sont pas encore très loin: retenons Les vacances de Monsieur Hulot tourné en 1953. Le lancement de la pin-up Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, 1956 est un événement incontournable.

 

Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme

 

 

Nouvelle vague:

 

Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle, 1958) sur une musique de Miles Davis

Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais, 1959 sur une musique de Georges Delerue

Les 400 coups de François Truffaut, 1959 ou Tirez sur le pianiste de F.Truffaut également, 1960 sur une musique de Georges Delerue

À bout de souffle, de Jean-Luc Godard, 1960

 

Comédie musicale:

Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, 1964, où Catherine Deneuve est révélée

 

Comédies: Le corniaud (1965), La grande vadrouille de Gérard Oury (1966)

 

                                                                                                      

ITALIE:

 

La Strada de Federico Fellini (1954) relatant la vie d’un saltimbanque parcourant les villages d’Italie ou La dolce vita de Fellini également (1960) sur une musique de Nino Rota plaçant l’action dans la société mondaine romaine.

 

ESPAGNE:

 

Viridiana de Luis Bunel (1961) film critique de la bourgeoise de province, aux scènes blasphèmatoires fortes, interdit en Espagne

 

 

SUEDE:

 

Det sjunde inseglet (Le septième sceau) d'Ingmar Bergman, (1957) allégorie sur la vie et la mort ou du même réalisateur Smultronstället (Les fraises sauvages), en  1958, couronné au festival de Berlin.

 

 

 

 

 

 

B - Alfred Hitchcock, éléments biographiques

 

 

 

«Il n’y a pas de terreur dans un coup de fusil, seulement dans son anticipation» Alfred Hitchcock

 

 

* Alfred Hitchcock (1899-1980) réalisateur anglais puis américain est né à Londres. Après une enfance dans la banlieue de Londres, il débute dans le cinéma comme dessinateur et rédacteur d’intertitres. Il tourne son premier film, Number Thirteen en 1922, à vingt-trois ans, mais le laisse inachevé. Il aborde ensuite diverses professions au sein du septième art et se rend en Allemagne pour s’initier aux méthodes des réalisateurs et s’implique dans tous les domaines : décors, costumes, scripts, scénarios.

 

* Ses premiers films muets dans les années 1920 révèlent un réalisateur prolifique. Il en écrit un par an dans les années 1920. Ils abordent tous les genres. On retiendra The Lodger (1926) qui révèle déjà l'originalité du style et la cohérence de la thématique, qui sont les traits les plus saillants de l’œuvre futur de Hitchcock.

 

* Il signe ensuite le premier film parlant anglais, Blackmail (1929), qui est aussi son premier film à suspense, puis traverse une période d'hésitation au cours de laquelle il réalise des films musicaux et des adaptations de pièces de théâtre à succès.

 

* Avec The man who knew too much (L'homme qui en savait trop, 1934), il trouve son terrain de prédilection, le film d'espionnage tout comme avec The Thirty-nine steps (1935), film inaugural d‘une longue série d'œuvres mettant en scène un homme injustement accusé de meurtre (comme aussi dans North by Northwest à propos du meurtre à l’ONU). Des films d'espionnage comme Young and Innocent (1937) marquent le perfectionnement de son style d’écriture cinématographique, qui atteint déjà des sommets de raffinement et d’efficacité. Alfred Hitchcock devient alors le roi du suspense et part pour les Etats-Unis en 1939 y poursuivre sa carrière.

 

* Après encore une généreuse série de productions réalisées aux Etats-Unis après son arrivée, les films datant entre 1954 et 1963 sont en général considérés comme ses plus grands chefs-d’œuvre. Citons notamment The man who knew too much (1956), Rear window (1954), Vertigo (1958), North by Northwest (1959), Psycho (1960) ou encore The birds (1963)

 

* Ses dernières œuvres: Marnie (1964), une superbe analyse de la frigidité féminine. Torn Curtain (1966), Topaz (1969) puis retourne en Grande Bretagne pour réaliser un film à suspense sur un serial killer, Frenzy (1972), avant de signer son dernier film, Family Plot  (1976).

 

* Le suspense: dans les films d’Hitchcock, le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que le personnage sait. L’attente anxieuse du spectateur est souvent renforcée par une musique accentuée, des ombres, des effets de lumière… Ainsi quand le détective monte les escaliers du manoir dans Psycho, le spectateur voit la porte s’entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre du détective. Dans North by Northwest, le spectateur sait assez rapidement que Eve Kendall joue double jeu, avant même que Thornhill ne s’en rende compte.

 

 

 

C - Bernard Herrmann, éléments biographiques

 

 

 

* Bernard Herrmann (1911-1975) est un compositeur américain né à New York. Etudiant à la New York School of Music, il assiste régulièrement aux concerts dirigés par des chefs d’orchestre prestigieux: Mengelberg, Toscanini et Stokowski. Hector Berlioz, Richard Wagner, Bela Bartok, Debussy et Ravel sont ses compositeurs préférés, montrant l’importance de l’influence des musiques symphoniques romantiques et post romantiques qu’il gardera toujours. En 1934 à 23 ans, il entre à la Columbia Broadcasting System de New York pour diriger et écrire des musiques à la radio.

 

* A la radio, il fait la rencontre du comédien, metteur en scène et réalisateur Orson Welles, avec lequel il collabore à des dizaines de pièces radiophoniques, notamment La Guerre des mondes, diffusée en direct le dimanche 30 octobre 1938 à 20 heures qui crée la panique dans le pays, les auditeurs croyant écouter un reportage sur une véritable invasion des martiens. Cet épisode rend Welles célèbre et lui ouvre les portes de Hollywood. Il y tourne à 26 ans Citizen Kane en 1940 dont Bernard Herrmann écrit la musique et se fait connaître par la même occasion par les décideurs d’Hollywood. Citizen Kane obtient un énorme succès.

 

* Herrmann signe une quantité impressionnante de musiques de films mais il réserve le meilleur de son art pour sept films d’Alfred Hitchcock (voir plus bas La collaboration Herrmann/Hitchcock). Sa musique a pu surligner, anticiper, enrichir le suspens caractéristique des films du maître britannique.

 

* Après la période Hitrchcock, le réalisateur français François Truffaut l'engage alors pour Farenheit 451 (1966) et La mariée était en noir (1967), puis Brian De Palma lui commande la musique de Sisters (1972) et Obsession (1975). Martin Scorsese lui commande la musique de Taxi Driver (1975) qui sera sa dernière musique de film.

 

* Son œuvre compte une cinquantaine de musiques de films, une symphonie, des concertos, un opéra, une cantate, une comédie musicale et diverses compositions pour orchestre.

 

 

 

D - La collaboration Hitchcock/Herrmann

 

 

* En 1959 pour North by Northwest, Herrmann et Hitchcock en sont à leur 5e film et la collaboration est au beau fixe. Celle-ci aura duré 11 ans, donnant naissance à The Trouble with Harry (1956), The man who knew too much  (1956), The wrong Man  (1957), Vertigo (1958), North by Northwest (1953), Psycho (1960) et Marnie (1964). Il dirige également la production des sons électroniques mêlés de bruissements d'ailes et de cris de volatiles dans The Birds  (1963).

 

* Hitchcock refuse la musique de The torn curtain. Les deux hommes se brouillent. Herrmann pensait que Hitchcock avait cédé devant les pressions pour qu’il utilise de la musique «pop» plus moderne. Par ailleurs Hitchcock «n’a jamais admis publiquement le rôle essentiel des musiciens qui ont travaillé pour ses films. Dans ses entretiens avec François Truffaut, il ne les cite presque jamais. (…) Herrmann n’est cité qu’à deux reprises » JP Eugène

 

 

 

 

II - NORTH BY NORTHWEST


 

 

 

 

A - Eléments généraux

 

1) Distribution

 


Roger Thornhill, publicitaire
 (Cary Grant 1904-1986)

 

Eve Kendall. Dessinatrice industrielle, en réalité agent du contre espionnage
(Eva Marie Saint, née en 1924)

 

 

 

 


Agent du contre espionnage
(Leo G. Carroll 1892-1972)

 

 

 


Townsend/Philipp Vandamm Espion, vend des secrets d’Etat

 (James Mason  1909-1984)

 

 

Leonard, secrétaire de Vandamm

(Martin Landau né en 1931)

Date de sortie: 1959    Titre original: North by Northwest
Production : Alfred Hitchcock, MGM (Metro Goldwyn Mayer)
Mise en scène: Alfred Hitchcock    Scénario: Ernest Lehman
Musique
: Bernard Herrmann      Directeur de la photographie: Robert Burks
Décors: Robert F. Boyle      Animation du générique:  Saül Bass

 

 

2) Résumé de l’action

 

Pris par erreur pour un certain George Kaplan, Roger Thornhill (Cary Grant) est emmené dans la maison d’un nommé Lester Townsend, qui est en fait l’espion Philipp Vandamm (James Mason). Enivré de force par Leonard (Martin Landau), le secrétaire de son ravisseur, Thornhill est placé à bord d’une voiture qui roule vers un ravin, mais il parvient à en réchapper. Interrogé par la police, il raconte son histoire sans rien pouvoir prouver. Aidé de sa mère, il s’introduit dans la chambre d’hôtel du véritable Kaplan puis constate que personne n’a jamais vu ce dernier. Traqué par les tueurs de Vandamme, il se rend au siège des Nations unies pour rencontrer le vrai Townsend, un diplomate, mais celui-ci est poignardé sous ses yeux. Thornhill est pris pour son meurtrier et doit fuir. Sur la piste de Kaplan, Thornhill prend le train pour Chicago. Une jeune femme, Eve Kendall (Eva Marie Saint), l’héberge dans son compartiment et le soustrait à la police, mais elle semble être complice de Vandamme. Elle feint de téléphoner à Kaplan et de prendre un rendez-vous avec lui pour Thornhill sur une route déserte. Arrivé sur les lieux, Thornhill est pris en chasse par un avion, mais parvient une nouvelle fois à s’échapper. Il retrouve Eve et comprend qu’elle l’a trahi. Il la suit alors dans une salle des ventes et la surprend en compagnie de Vandamme et Leonard. Menacé de mort par les espions, il crée un scandale afin d’être arrêté par la police, mais un personnage des services secrets (Leo G. Carroll) intervient et lui explique que Kaplan n’a jamais existé et qu’il s’agit d’une couverture pour Eve, qui est le véritable agent infiltré auprès de Vandamme. Thornhill accepte alors de se prêter à une comédie à Rapid City, où s’est rendu Vandamme. Là, Eve feint de lui tirer dessus. Thornhill s’échappe de l’hôpital où les services secrets l’ont enfermé et se rend chez Vandamme où il comprend que les espions complotent de jeter Eve de l’avion en vol. Eve et Thornhill s’enfuient en haut du mont Rushmore. Les espions les poursuivent mais la police survient et le couple est sauvé. (Encyclopédie Encarta)

 

 

3) Le titre du film

 

«Le titre est tiré d'Hamlet (Shakespeare) : “I am but mad north-north-west…”, "Je ne suis fou que lorsque le vent souffle nord-nord-ouest". Il explique la poursuite infernale à travers les États-Unis, l'intrigue extravagante» (E.Michon). On notera aussi les panneaux de la compagnie d’aviation «Northwest» à l’aéroport de Chicago lorsque Thornhill discute avec le chef du contre espionnage. Le titre original North by northwest voudrait dire aussi «[Partez] dans le nord avec la compagnie Northwest»

 

 

4) Situation des différents lieux d’action du film

 

B - Le cinéma: Techniques basiques et musique de film

 

1) Techniques basiques de cinéma



LE TRAVELLING: Mouvement de caméra, il peut être latéral (scène des cabines téléphoniques dans la gare de Chicago), avant/arrière, ou panoramique.

 

LE PLAN D’ENSEMBLE

 

LE PLAN MOYEN OU PLAN AMERICAIN

 

LE GROS PLAN

LE TRES GROS PLAN

 

 

 

 

 

PLONGEE (vue d’en haut)

CONTRE PLONGEE (vue d’en bas)

 

 

LA CAMERA SUBJECTIVE

On voit ce que le personnage voit

      

CAMERA OBJECTIVE PROCHE

On voit Thornhill, on observe ce qu’il fait. L’image nous montre qu’il est près du pneu du camion

LA CAMERA

SUBJECTIVE

On voit ce que voit Thornhill, et le pneu est là pour nous le confirmer, puisqu’on l’avait vu l’image d’avant

 

 

 

LE FONDU ENCHAINE

 

(d’après Philippe Rigutto)

2) La musique de film

 

  a) Le rôle d’une musique de film:

 

*  Le thème (leitmotiv), ou court motif qui caractérise un personnage, varié en fonction de l’affect du personnage (thème de Thornhill ou ailleurs ceux de Dark Vador dans Star Wars ou du Grand blond et la chaussure noire)

* La musique peut être narrative; elle commente, anticipe ou arrive après l’action (thème de l’amour dans North by Northwest

*  Son caractère peut donner le ton du film (générique de North)

                                    * Un commentaire pour la mémoire du spectateur

* Elle peut avoir pour but de masquer les bruits réalistes en les remplaçant par le son intemporel de la musique (scène du meurtre un A torn curtain avec la musique initialement prévue de Herrmann)

                  *  Le «mickey mousing» où la musique qui remplace le bruit. Il y a un lien immédiat entre la musique et l’action.

 

 

b) Musique diégétique et non diégétique

 

On fait en général la différence entre la musique qui émane de l’action (musique diégétique), c'est-à-dire qui n’apporte pas plus d’information que l’image (Scène du Mont Rusmore à la fin, où la virtuosité orchestrale, les sonorités riches de l’orchestre, le caractère emporté et débridé accompagne une action «sportive»), et une musique qui apporte une information que l’image ne donne pas (musique non diégétique) comme le thème sinueux des espions par exemple. La musique nous fait comprendre que la situation «n’est pas très nette».

 

 

c) Quelques grands noms de la musique de film

 

* Aux origines du cinéma, des musiciens célèbres se sont frottés à la musique pour cinéma muet: Erik Satie, Arthur Honegger, Darius Milhaud par exemple.

 

* Après la seconde guerre mondiale, le monde de la musique de film hollywoodien est dominé par des compositeurs issus de l’immigration d’Europe de l’Est formés parfois par des grands maîtres du classique (Richard Strauss, Gustav Mahler). Ils marquent leur préférence pour l'usage d’orchestres symphoniques amples, d'harmonies riches et luxueuses, et un langage fortement marqué par le post romantisme. Bernard Herrmann, avec un langage plus moderne, se situe dans cette lignée. Et encore de nos jours, le style symphonique post romantique trouve encore une belle place dans les productions hollywoodiennes (Danse avec les loups, Star Wars, Indiana Jones…)

 

* Depuis les années 1950-80, on peut retenir:

 

Miles Davis pour Ascenseur pour l’échafaud  de Louis Malle, 1958

Georges Delerue pour Hiroshima mon amour d’Alain Resnais, 1959 ou Tirez sur le pianiste de F.Truffaut, 1960

Nino Rota pour  La dolce vita de Federico Fellini, 1960

Monty Norman pour le thème de James Bond. Doctor No de Terence Young, 1962

Ennio Morricone pour Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone, 1968

Vladimir Cosma pour Le grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert, 1972

John Williams pour Star Wars de Georges Lucas, 1977 et pour la série des Indiana Jones (Aventuriers de l’arche perdue…), de S.Spielberg, 1981

John Barry pour Danse avec les loups de Kevin costner, 1990

Yann Tiersen pour Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet, 2002

 

 

 

 

 

C - La musique de North by northwest

 

  1) La musique de Bernard Hermann: un style symphonique particulier

 

ESTHETIQUE

 

Compositeur qualifié de néo-romantique, Herrmann utilise un orchestre symphonique dans la lignée des grands compositeurs romantiques et post romantiques (Tchaikovsky, Mahler, Stravinsky, Prokofiev…) Il brille tout particulièrement dans l’illustration des sentiments exacerbés: passion amoureuse, terreur et psychose, auxquels l’ostinato donne corps efficacement, soutenu par les dissonances. La simplicité et brièveté du matériel musical donne à sa musique une capacité de compréhension immédiate et durable sur l’auditeur. Sa signature musicale est immédiatement identifiable.

 

 

BRIEVETE DES MOTIFS

 

Herrmann n’écrit pas de grandes et longues mélodies «La phrase brève présente certains avantages (…) N’oubliez jamais que les spectateurs n’écoutent qu’à moitié, et la phrase brève est plus facile à suivre. La raison pour laquelle je n’aime pas faire de mélodies c’est qu’elles doivent s’élaborer à travers huit ou seize mesures, ce qui vous étouffe en tant que compositeur. » Bernard Herrmann, Cahiers du cinéma, Hors Série 1995, Musiques au cinéma, p. 29. On verra en effet plus bas que les thème et motifs de North by Northwest sont toujours très courts.

 

 

DISSONANCES

 

Si La base de son langage musical est la tonalité, on note une utilisation fréquente de dissonances (non résolues) pour créer la tension, le malaise, le suspense. Herrmann utilise à cet égard souvent un accord particulier: un accord parfait mineur + une 7e majeure (exemple: la-do-mi-sol#), qu’on entend souvent dans Psycho et dans Vertigo. Cet accord génère un malaise et quelque chose d’irrationnel. Rare dans North, on note pas moins l’importance de dissonances fréquentes.

 

 

OSTINATO

 

La brièveté des thèmes de Herrmann est souvent compensée ou soutenue par un ostinato. Dans le thème du double d’Eve Kendall, à noter l’ostinato des timbales qui accentue le doute sur la situation

 

 

EFFECTIF ORCHESTRAL DANS NORTH BY NORTHWEST

 

L’orchestre est particulièrement chargé et riche, près de 80 instrumentistes:

 

BOIS (14 instruments):

1 piccolo – 2 flûtes – 2 hautbois – 1 cor anglais – 3 clarinettes – 2 clarinettes basse – 2 bassons – 1 contrebasson

 

CUIVRES (11 instruments):

4 cors – 3 trompettes – 2 trombones – 1 trombone basse – 1 tuba

 

PERCUSSIONS (9 instruments):

Timbales (2 timbaliers) – Caisse claire – Grosse caisse – Cymbales (susp. et crash) – Tam tam (gong) – Castagnettes – Tambour de basque – Xylophone doublé par vibraphone

 

CORDES (33 instruments):

2 harpes – 8 violons 1 – 8 violons 2 – 6 altos – 6 violoncelles – 3 contrebasses

 

2) Sept thèmes principaux

 

* La musique de North by Northwest n’est pas du tout de la musique pour la musique. Herrmann a bien précisé qu’il ne cherchait pas à trouver de beaux et longs thèmes qui seraient intrinsèquement beaux, développés et riches. Il n’y pas de mélodie qui identifie le film aussi clairement que dans Star Wars ou Il était une fois dans l’ouest

 

* Elle est constituée de courts motifs clairement identifiables, qui sont affectés à une situation particulière, en cela la musique est évidemment très proche de l’action, elle la suit à la trace. Elle est tellement proche de l’action qu’elle ne semble pas pouvoir prétendre à une existence en dehors du film.

 

           * On peut dénombrer 7 situations et thèmes qui y sont associés 

              D=musique diégétique ND= Musique non diégétique)

 

a) Le caractère de course effrénée (générique, scène de la voiture folle) D

b) Les situations où les «méchants gagnent» (thème du kidnapping) D

c) Les situations d’attente, d’incertitude, de suspense (thème sinueux) ND
d) La caractérisation du personnage de Thornhill (thème de Thornhill) D
e) La fuite perpétuelle du personnage principal (thème de la poursuite) D

f) Les situations sentimentales (thème de l’amour) D

g) Les situations de mensonge, de non dit, de duplicité (thème du double d’Eve Kendall) ND
     (Un lieu: Le Mont Rushmore, possède un thème spécifique, mais on ne l’entend que 2 fois à

      intervalle très proche) D

 

 

a) Le thème du générique/ouverture   

 

 

* Le générique appelé à l’origine par Herrmann The wild ride («la course folle») agit sur le spectateur comme le fait une ouverture d’opéra, c'est-à-dire que la musique donne le ton, le caractère de ce qui va se passer dans le film. Conçu pour la partie animée par Saül Bass (qui avait aussi fait le générique de Vertigo), il est décrit par Herrmann comme étant  «un fandango orchestral et kaléidoscopique qui donne le coup d’envoi de la déroute qui va suivre». Il a un caractère endiablé, effréné, où tout va très vite et tout se bouscule. A cet égard la relation avec les images que l’on voit est éloquente: des new yorkais pressés, se bousculant dans une des villes les plus agitées du monde.

 

* La musique est écrite à 3 temps rapides (3/8) Allegro vivace e con bravura. D’emblée, juste après le rugissement du lion du générique de la MGM (Metro Goldwyn Mayer), un rythme implacable est donné:

 

 

Suivi rapidement du thème caractéristique du générique:

 

* Ce générique est écrit à la manière d’un fandango, c'est-à-dire une danse espagnole au rythme ternaire, passant à l’origine du 6/8 au ¾ toutes les deux mesures, c'est-à-dire ayant soit deux temps soit trois selon la place où on met l’accent. Autre fandango connu: l’air «I want to be in America» de L.Bernstein dans West side story

 

«Caractérisé par des mouvements vifs, le fandango se pratique en couple avec un accompagnement à la guitare et aux castagnettes. Ses origines remontent au XVIIe siècle, époque où son rythme était relativement plus lent ; le fandango est alors dansé de l'Andalousie et l'Estrémadure jusqu'aux Asturies et au Pays basque, en passant par les provinces du Levant, sans oublier le Portugal et l'Amérique. Il existe des variantes régionales ou locales du fandango, dont la dénomination varie selon les lieux : murcianas, malagueña, granaínas, cartageneras, tarantas, verdiales ou bandolás. Toutes sont apparentées à la séguedille castillane et au boléro» (source : Encarta)

Sur 6 notes, on peut faire deux groupes de 3 ou 3 groupes de 2 notes. Ce qui fait le charme d’un fandango, est de passer d’une battue à l’autre alternativement.

 

 

 

Cette alternance entre 2 ou 3 temps participe à la «bousculade» musicale montrée en images par l’agitation de la ville. Le générique fait également entendre le Thème de Thornhill dont on parlera plus bas.

 

 

 

Caractère général fortement syncopé de la partition qui  s’adapte bien à la course des citadins new yorkais. Le rythme effréné de la partition musicale préfigure les poursuites qui jalonnent le film.

 

 

 

 

 

 

 

* Le générique est conçu de deux longs plans et une série de petits plans courts.  Le premier fait apparaître d’abord sur fond vert la silhouette dessinée du bâtiment de l’Onu sur laquelle défilent les titres en haut en bas avec arrêt provisoire au milieu de l’écran, à la manière d’un ascenseur, évoquant tout de suite un immeuble, donc la ville et la vitesse du mouvement des hommes. Une fois le titre du film apparu, la silhouette se transforme en véritable façade d’immeuble dont les vitres montrent le reflet de la circulation chargée, de l’agitation de la ville. S’en suivent alors une série de plans courts montrant la foule dense de la ville en marche dans ses activités quotidiennes: escalier de métro, traversées de rue, bataille pour monter dans un taxi. Partout la foule est présente. Tous ces éléments donnent une tonalité frénétique, rapide, où chaque minute compte.

 

* Il y a peu de lien direct entre le déroulement des images et la structure musicale: mais les deux délivrent leur message de manière indépendante et cohérente.

 

* On entend dès le début du film un orchestre massif et puissant (11 cuivres, 14 bois, cordes, percussions riches xylophone, cymbales, castagnettes, caisse claire…), beaucoup de dissonances, un tempo rapide, aucun moment de répit.

 

* Le thème du générique et le thème de Thornhill (qui sera développé au point d) sont entendus successivement dans le générique, chacun représentant une facette de la personnalité de Thornhill: l’agitation et le mouvement pour le premier, et la naïveté et la candeur pour l’autre dans une tournure ironique. On entendra ces deux thèmes successivement dans deux autres scènes: la course en voiture où Thornhill conduit ivre, et la scène finale sur le mont Rushmore.

 

 

* Scène de la voiture folle  (3’30 à 13’47): Ivre malgré lui, Thornhill est mis au volant d’une voiture de force la nuit. Un complice de Townsend/Vandamm tente de le conduite. On le met là dans le but évident qu’il se tue. Chaque plan montre un danger imminent, il manque plusieurs fois de se tuer. Agrémentée d’une bande son particulièrement riche (crissements de pneus, klaxons, sirènes de police, carambolages) la musique, pourtant identique à celle du générique, amplifie l’atmosphère sportive de course et de prise de risque. Quelques sons longs et decresendo à la fin accompagnent la fin de la course, quand les voitures s’arrêtent et se rentrent dedans.

 

 

* Scène du mont Rushmore (6’18, à 2h03’50): Eve Kendall a réussi à s’enfuir de l’avion qui allait la tuer, elle a rejoint Thornhill en voiture. Malheureusement, une porte barre la route et ils doivent s’échapper à pied. Après avoir couru dans la forêt ils se retrouvent en haut des têtes sculptées du Mont Rushmore.

- C’est une scène en tous points opposée à celle de la route 41: si cette dernière se passait en plein soleil dans un paysage désert et plat, la scène du mont Rushmore se passe la nuit sur un terrain accidenté.

 

- Dans cette scène finale, Herrmann écrit la musique de manière synchrone avec l'image. Tout d’abord, le fandango du générique est repris au moment où Eve Kendall claque la porte de la voiture de Thornhill, mais les deux thèmes principaux ne sont pas encore joués.

 

- On entend d’abord les grands accords cuivrés correspondant au thème du mont Rushmore. On entend ce thème deux fois: quand on voit le sommet des têtes, et ensuite quand il y a un plan sur l’ensemble du monument.

 

- Les thèmes du générique sont entendus une fois l’atmosphère bien donnée (1’15 après le début de la scène), au moment où Thornhill et Eve Kendall descendent dangereusement la paroi.

 

- A la manière des futur James Bond et dans un humour bien anglo-saxon, Thornhill et Eve Kendall trouvent le moyen de discuter de leur vie sentimentale alors qu’ils sont suspendus dans vide. A ce moment, la musique devient moins forte et plus douce, non seulement pour ne pas couvrir les dialogues, mais bien évidemment pour donner une tonalité plus sentimentale et moins brutale à ce moment.

 

- La cascade reprend et la musique du fandango également. Au moment où un bandit surgit, on entend un son grave à l’orchestre. Il souligne l’apparition surprise de l’ennemi.

 

- Eve Kendall est suspendue dans le vide, elle ne tient fébrilement. Thornhill, lui-même en équilibre précaire, lui tend la main pour tenter de la sauver. Au dessus de Thornhill, Leonard apparaît en position de force, debout, un pistolet à la main. Thornhill lui demande de l’aider. L’unisson de l’orchestre passe progressivement du grave à l’aigu. Les violons puis flûtes et piccolo le prennent dans l’aigu sur une note crescendo et renforcent par là l’incertitude du spectateur quant à savoir si Leonard va les aider ou pas. Quand on comprend qu’il ne les aidera pas (il marche sur la main de Thornhill), le timbre grave se fait ré entendre (trombones).  

 

 

b) Le thème du kidnapping (5’50)

 

 

 

 

* Le motif de la scène du kidnapping se compose d’un unisson joué fort et longtemps avec des ponctuations graves de clarinettes et clarinettes basse. Lent et grave, il donne un caractère inquiétant à la scène. La note longue illustre bien le danger du pistolet soudainement pointé contre Thornhill

 

* On réentend ce thème dans la voiture qui mène Thornhill chez Townsend quand il essaie d’ouvrir les portes pour s’échapper, mais elles sont fermées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

c) Le thème sinueux

 

 

* Ce motif apparaît à chaque fois qu’une situation trouble, une situation de tension apparaît. Sur un rythme ternaire et surtout tonalement imprécis, il souligne une situation «pas nette» et duplicité des personnages. Il fait sentir quelque chose que les images ne montrent pas: il prévient que quelque chose de louche est en train de se préparer. C’est un thème non diégétique.

 

* On l’entend à plusieurs endroits: à l’arrivée chez Townsend dans la voiture où Thornhill est retenu kidnappé, lors de l’arrivée à l’ONU (sous une forme variée), à l’entrée des personnages à la cafétéria du Mont Rushmore, et lorsque Eve Kendall est menée par Vandamm à l’avion à la fin. Dans toutes ces situations il annonce un danger et renforce le suspens.

 

 

d) Le thème de Thornhill

 

 

 * Clairement entendu dans le générique, dans la scène de la voiture folle et à la fin sur le mont Rushmore, ce motif léger au caractère dansant contient une certaine dose d’humour voire d’ironie qu’il faut bien évidemment relier à la candeur et la naïveté initiales du personnage de Thornhill. En dehors de ces trois endroits, on le trouve dans 3 autres scènes:

 

* Scène de la sortie de chez Townsend: Le thème de Thornhill intervient toujours après une réflexion ou une situation comique. Ainsi dans la propriété de Towsend en présence des policiers, Mme Thornhill dit à son fils, confondu devant les faux témoins : "Roger... pay the two dallars..." D’allure comique au début, ce thème devient dramatique à mesure qu’on comprend que le jardinier qui est là est un homme louche qui fait sûrement partie des bandits. En réalité, c’est justement ce thème qui transformé à l’orchestre en passant de l’aigu au grave et du piano au forte nous fait comprendre que le jardinier est un bandit. Bel exemple de musique non diégétique.

 

* Scène de l’ascenseur : Dans la chambre du soit disant Kaplan au Plaza Hotel, Thornhill et sa mère inspectent les lieux et tentent d’en savoir un peu plus sur ce fameux Kaplan. Thrnhill est tourné en ridicaule par sa mère qui ne croit pas qu’on en veuille à son fils.: «I’d like to meet these killers» dit-elle ironiquement. Le thème de Thornhill se fait entendre pour souligner son ridicule. Mais il tourne vite à l’aigre puisque, arrivés dans l’ascenseur, ils rencontrent les deux bandits et le thème en question se transforme en musique de suspense qui indique au spectateur qu’un événement grave va bientôt arriver. La musique va crescendo dans un registre de plus en plus aigu et s'arrête brusquement quand Mme Thornhill, confrontée aux espions dans l'ascenseur, leur demande "You gentlemen are really going to kill my son are you ?". Eclat de rire général et fin du suspense.

 

 

 

Dans ces deux scènes, le thème de Thornhill, anodin au départ, devient dramatique à la fin de la scène.

 

 

* Scène de la gare de Chicago: Le thème est repris une dernière fois pour accompagner la séquence de la gare de Chicago ou le contrôleur de train, en caleçon, compte les billets que Thornhill lui a donnés en échange de son costume. Situation humoristique où le thème de Thornhill est alterné avec le thème de la poursuite (voir après).

 

 

 

 

e) Le thème de la poursuite

 

 

* On se rappelle que Hermann ne développe pas de réelles mélodies, mais affectionne plutôt les motifs courts et efficaces. C’est tout à fait le cas du thème de la poursuite. Ce n’est pas tant la mélodie, presque inexistante, qui importe mais la répétition des notes deux par deux, leur rythme impliquant l’idée de poursuite toujours renouvelée. La mélodie bouge peu, ou sinon en zigzag, tournant sur elle -même à l’image des personnages qui se poursuivent.

 

* Scène de la gare de Chicago: C’est la première fois que l’on entend ce thème, alterné avec celui de Thornhill (voir avant «le thème de Thornhill»

 

* Scène de la sortie de l’hotel Ambassador: Faisant semblant de prendre une douche, Thornhill observe Eve Kendall derrière la porte, elle s’en va. Il réussit à lire le papier sur lequel elle a écrit sa destination et il se met en tête de la poursuivre. Le thème de la poursuite se fait alors entendre, haletant, répétitif, angoissant. La musique nous indique ainsi par avance que ce sont bien Van Damme et les espions qui sont à l’origine du papier et donc du comportement louche d’Eva Kaendall.

 

 

* Scène de la vente aux enchères: Thornhill arrive et constate désormais officiellement que Eve Kendall joue double jeu. S’en suit une discussion amère avec Vandamm qui le menace de le tuer. Thornhill essaie d’échapper mais s’aperçoit que les entrées de la salle sont gardées par les hommes de main de Vandamm. On entend à nouveau le thème de la poursuite, soulignant l’urgence de Thornhill à s’échapper du piège dans lequel il s’est mis. Il décide de semer la zizanie dans la vente en proposant des prix farfelus.

 

* Il se bat et fait tout pour se faire arrêter par la police, qui finit par arriver. Au moment où il se fait sortir de la salle, il lâche non sans humour un «Sorry old man, too bad, keep trying» triomphant. Le thème de la poursuite est entendu à nouveau mais plus léger et plus rapide, dans un caractère plus d’amusement que de suspens.

 

* Puis à nouveau, au moment d’arriver à l’aéroport de Chicago où les policiers le conduisent, on entend encore ce même thème orchestré par des cuivres massifs et puissants, prolongeant le caractère de la poursuite

 

* Ce motif apparaît une dernière fois lors de l’évasion de l’hôpital, où le Thornhill prétendu mort a été porté. Le chef des services secrets lui a ordonné de rester là mais, motivé pour son attirance pour Eve Kendall, s’en échappe. On entend à nouveau le thème poursuite, orchestré différemment (cordes en pizzicati puis trémolo avec basses en contretemps) pour souligner son évasion discrète.

 

 

f) Le thème de l’amour

 

* Cette mélodie avait déjà été composé en 1953 pour le film d’Henry Hataway La Sorcière blanche sous le titre de «Nocturne»

 

* Le thème d’amour du film se rencontre naturellement lorsque Eve Kendall et Thornhill sont en scène. Selon les moments du film, le spectateur apprécie diversement la sincérité des sentiments d’Eve Kendall: amour sans doute sincère au début lorsqu’ils se rencontrent dans le train, mis en cause lorsqu’on sait qu’elle est de mèche avec Vandamm et Leonard, et sincère à nouveau lorsqu’on a eu les explications du chef des services de contre espionnage.

 

* Aux allures de romance, il a un grand contraste de caractère avec tous les autres thèmes aux rythmes heurtés. Il inspire la rêverie, le calme et le désir. Sur le plan de l’orchestration, il est aussi en total contraste avec les autres thèmes: joué souvent par deux bois et un petit effectif de cordes alors que les autres thèmes sont souvent joués par tout le grand orchestre.

 

* On rencontre ce thème la première fois lors de la rencontre de Thornhill et Eve Kendall dans le train (47’54). A vrai dire on entend d’abord une musique d’ambiance (on suppose qu’elle n’est pas jouée dans le train, qu’elle est en voix off), c’est la mélodie Fashion show de André Previn, compositeur américain (voir plus bas). Le thème d’amour se fait véritablement entendre lorsque le sous entendu amoureux est au plus fort («You know what I mean ?  - Let me think»). Le dialogue musical joué par un hautbois et une clarinette est soutenu par un ostinato aux cordes qui imite le bruit régulier du train sur les rails. La musique se termine lorsque Eve Kendall donne son numéro de chambre pour que Thornhill la rejoigne et que le train s’arrête de manière imprévue pour faire monter des policiers.

 

* La romance est reprise plus longuement quand Eve et Roger s'embrassent clans le compartiment (52’43), toujours aux bois, mais l’orchestration change lorsque le baiser se termine, le thème est alors joué aux violons, lui donnant plus d’ampleur et marquant définitivement son empreinte sur la relation amoureuse des deux personnages. Il est brutalement perturbé par le bruit de la sonnette du compartiment et s’éteint lorsque Thornhill est parti se cacher et que la porte s’ouvre sur le portier.

 

* Le portier parti, ils se retrouvent seuls sur le lit, et s’embrassent à nouveau (56’25). Cette fois le thème se termine sur une harmonie imprévue et inquiétante, pour souligner le regard torve d’Eve Kendall qui laisse supposer au spectateur, qu’elle n’est peut-être pas si innocente que ça. Cela se confirmera par la scène suivante du billet envoyé à Vandamm et Leonard qui sont aussi dans le train.

 

* Le lendemain, lorsque le train est arrivé à Chicago, on entend à nouveau le thème d’amour quand Thornhill, déguisé en porteur de valise à casquette rouge lance à Eve Kendall «You’re the smartest girl I’ve ever spent the night with on a train». Ce compliment trouve un écho dans le thème d’amour mais ce dernier se finit sur une note étrange au même moment où la camera fait entrevoir le couple Vandamm/Leonard marchant un peu plus loin derrière eux. La musique souligne le lien entre Eve Kendall et les deux autres.

 

 * Le thème est entendu à nouveau au moment de se séparer dans la gare de Chicago (1h02’47). Quand Thornhill est parti, Eve Kendall avance un regard montrant la tristesse et le regret, jetant le trouble au spectateur. Qui est-elle finalement ?, que pense-t-elle vraiment ? Est-elle vraiment amoureuse ou à la solde de Vandamm/Leonard ?

 

* Thornhill ayant réchappé de l’avion pulvérisateur, il se rend à l’hôtel Ambassador de Chicago et y retrouve Eve Kendall (1h15’08). Au moment où elle lui ouvre la porte, surprise, il entre et le thème se fait entendre. Thornhill, furieux de s’être fait embarquer dans un piège, ne donne pas trop dans le sentimentalisme, et demande des comptes à Eve Kendall: la musique s’arrête. Lui demandant de ne plus jamais revenir, Eve Kendall est accompagnée par une nouvelle occurrence du thème à 1h18’18.

 

                                * Reprise aux cordes, très lyrique, du thème dans la scène du baiser dans le bois à 1h44h 48’

 

 

g) Le thème du double d’Eve Kendall

 

* Ce motif est entendu à chaque fois qu’Ève est obligée de mentir, c’est en quelque sorte le thème de la duplicité: de caractère énigmatique et invitant au questionnement, il est constitué d’un chromatisme en tierces descendantes puis ascendantes joué par deux clarinettes et deux trompettes soutenues par un ostinato à la timbale et au vibraphone.

 

* On l’entend la première fois à la gare de Chicago quand Eve Kendall téléphone prétendument à Kaplan (1h00’50). La camera fait un travelling latéral de gauche à droite de la cabine où elle se trouve à celle de Leonard qui téléphone aussi. A vrai dire rien n’indique officiellement qu’ils se téléphonent mais la musique souligne le doute du spectateur quant à savoir si oui ou non ils sont en train de se parler. Le trouble est mis en évidence par la note répétée au vibraphone. L'impact de la musique est d'autant plus tort que la séquence est dépourvue de dialogues. On l’entend encore à ces endroits:

 

* Dans la scène de l’Hôtel Ambassador après que Thornhill ait réchappé de l’avion tueur quant Thornhill suggère qu’elle joue double (1h20’25)

 

* Au début de la scène de la vente aux enchères quand elle se fait caresser le cou (1h22’12), Thornhill découvre officiellement qu’elle mène double jeu puisqu’il la voit avec Vandamm et Leonard.

 

* A la fin dans la villa de Vandamm, quand lit le message écrit sur la boite d’allumettes lancé par Thornhill et feint de chercher ses boucles d’oreilles: 2h00’07. A vrai dire, contrairement aux autres séquences, elle ne ment pas à Thornhill cette fois mais à Vandamm. Mais c’est une scène qui montre de toutes façons sa duplicité, comme le signale la musique.

 

 

 

 

3) Les musiques préexistantes dans le film

 

* Il faut signaler quelques musiques utilisées dans le film qui ne sont pas composées par Herrmann. Ce sont des mélodies d’apparence superficielle, dont le rôle est mineur dans l’accompagnement de l’action mais qui ne sont pas placées innocemment non plus:

 

* Lorsque Thornhill arrive la première fois à l’Hotel Plaza de New York (4’23), on entend en musique de fond l’air de Take me out to the ball game (chanson qui avait donné son titre à un film de Busby Berkeley avec Gene Kelly et Frank Sinatra en 1948). «C'est au bar de cet hôtel qu'il va être pris pour un dénommé Kaplan et kidnappé par les deux espions: le titre de la chanson - pouvant se traduire par : "Mets moi dans le jeu" - devient une demande inconsciente du héros au cinéaste pour que l'intrigue commence» JP Eugène. On ne voit pas les musiciens mais on peut supposer, vu le contexte d’un hôtel, qu’ils sont quelque part à jouer pour les clients de l’hôtel.

 

* La deuxième fois qu’il rentre à l’hôtel Plaza avec sa mère (25’53), on entend cette fois la mélodie «Rosalie» et «In the still of the night» de Cole Porter.

 

* Lors de la rencontre Thornhill - Eve Kendall dans le train qui les mène à Chicago, une musique d’ambiance se fait entendre au moment où il rentre dans le wagon restaurant (44’27). Vu le contexte différent (on n’est plus à l’hôtel), on suppose que les musiciens ne sont pas dans la scène, mais que c’est une musique en voix off. «La musique est la mélodie «Fashion show» (littéralement «défilé de mannequins», elle est à l'image des deux protagonistes de cette séquence: Thornhill se présente sous le nom de Jack Philips, chef de vente d'une firme électronique, Eve Kendall, elle, ne change pas son identité mais déclare faire du dessin industriel. Tous deux mannequins manipulés par la C.I.A. jouent le jeu de la représentation et de la séduction le temps - pensent-ils - d'un défilé»  JP Eugène

 

* Citons enfin la mélodie «Singin' in the rain» que Thornhill siffle dans la salle de bain de l'hôtel Ambassador (1h21’04), en rapport avec la douche qu’il fait semblant de prendre (et donc l’eau qui coule) alors qu’il observe en réalité le manège d’Eve Kendall qui s’enfuit, à travers la porte de la salle de bains.

 

 

 

 

QUELQUES SCENES SYMBOLIQUES

 

 

 

Le meurtre à l’ONU

 

Scène à l’ONU (35’52): le flash du photographe en arrière

 plan imprime au spectateur une zone importante de l’écran

En effet, quelques secondes après,

c’est à cet endroit

 que le poignard se plante

 

 

 

                                               Coup de foudre dans le train ?

 

 

Eve Kendall amoureuse (57’02)…

…en est-on bien sûr ? La musique fait entendre ici un accord inquiétant pour souligner ce regard torve

 

 

 

Scène de l’avion tueur

 

Scène de l’avion tueur (1h03’35): elle commence par une vue d’ensemble du paysage en hauteur, suggérant que quelque chose dans les airs se passera après

 

 

 

La statuette: objet central dans le film

 

Scène de l’ONU (35’29). La statue à gauche placée à côté de l’homme louche  fait rentrer dans l’inconscient du spectateur l’idée qu’un tel objet sera important par la suite

Vente aux enchères: (1h23’57). D’apparence anodine, la vue de cette statuette confirme l’importance de cet objet…

…qui sera cassé à la fin lors de la mort de Léonard sur le mont Rushmore (2h09’57, laissant voir les microfilms, raison centrale de la poursuite de Vandamm par le contre espionnage

 

 

TABLEAU SYNOPTIQUE DU RAPPORT ACTION/MUSIQUE

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

 

0’00

 

 

Générique

 

A la manière d’une ouverture d’opéra, le temps du générique propose le fandango initial, pièce orchestrale virtuose et vigoureuse à trois temps donnant le caractère d’un film d’action

 

4’22

 

Thornhill rentre dans le Oak bar de l’hotel Plaza à New-York. Thornhill se retourne au moment où quelqu’un appelle «George Kaplan».

On entend une musique d’ambiance supposée jouée dans le bar dont on ne voit pas les musiciens, un air pour violon et piano. Cet air a un titre prémonitoire «It’s a most unusual day»

 

 

5’40

Deux bandits présents croient alors que Thornhill est effectivement le certain Kaplan qu’ils recherchent et le kidnappent.

Thème du kidnapping: Sons graves, lents et longs pour surligner la gravité de la situation.

 

7’00

 

Motif sinueux à l’arrivée chez Townsend.

 

 

13’47

 

 

Thornhill ne voulant pas coopérer avec Townsend en affirmant qu’il n’est pas Kaplan est forcé de boire de l’alcool. Ivre, il  est mis au volant d’une voiture avec laquelle il roule à tombeau ouvert.

 

Mêmes thèmes et caractère frénétique qu’au fandango de l’ouverture

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

17’12

Thornhill est récupéré par la police en état d’ivresse

 

21’45

Thornhill revient chez Townsend accompagné de sa mère et des enquêteurs de la police. La prétendue femme de Townsend dément tout le scénario de l’enlèvement de Thornhill. Elle affirme que son mari va prononcer un discours le jour même à la tribune des nations unies. Thornhill est totalement désavoué

 

 

25’00

Thornhill et sa mère quittent la villa de Townsend en taxi pour reprendre le chemin de l’hôtel Plaza à la recherche du fameux Kaplan. D’après ce qui lui avait dit Townsend, Kaplan aurait une chambre dans cet hôtel.

 

Thème de Thornhill

25’53

 

Thornhill et sa mère arrivent au Plaza hotel

 

 

 

Comme à 4’22, on entend à nouveau une musique d’ambiance supposée jouée dans le bar dont on ne voit pas les musiciens, un air pour violon et piano «Rosalie» de Cole Porter. Mélodie d’une célèbre comédie musicale de l’époque.

 

 

26’56

 

Thornhill et sa mère inspectent la chambre de Kaplan. Les employés de l’hôtel le prennent pour Kaplan. Un mystérieux coup de téléphone de Townsend continue de faire croire à Thornhill qu’il est bien le Kaplan recherché. Thornhill et sa mère quittent la chambre précipitamment pour ne pas être repris par les bandits.

 

 

 31’28

Scène de l’ascenseur. Thornhill et sa mère prennent l’ascenseur pour descendre à la réception. Ils sont nez à nez avec les bandits, en compagnie d’autres personnes. La mère de Thornhill demande aux bandits s’ils veulent vraiment tuer son fils. Eclat de rire général. A la faveur de celui Thornhill échappe à ses poursuivants et saute dans un taxi.

 

 

Après le thème de Thornhill, une musique au caractère de suspense apparaît, celle-ci fait monter la pression, elle indique au spectateur qu’un événement grave va bientôt arriver. La musique va crescendo dans un registre de plus en plus aigu et stoppe net au rire général.

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

32’48

 

Thornhill prend un taxi pour le bâtiment des nations unies où Townsend est censé prononcer un discours.

Musique de suspense, phrases sinueuses montant vers l’aigu.

35’01

Arrivé à l’ONU, Thornhill fait appeler Townsend par une annonce. Zoom sur un homme dont on devine que c’est un bandit au gant noir qu’il met. Thornhill rencontre un Townsend qu’il ne reconnaît pas

 

35’53

Coup de flash au dessus de l’épaule du nouveau Townsend

 

36’17

Thornhill pose des questions au Townsend, notamment sur sa maison et sa femme. Au moment de lui montrer la photo du Townsend qui l’a kidnappé, le Townsend présent est abattu d’un coup de poignard dans le dos au même endroit dans l’écran que le flash à 35’53. On aperçoit un bandit qui s’enfuit. Thornhill prend le couteau dans sa main, puis se fait prendre en photo avec par un journaliste. Il est vu par la foule comme le meurtrier.

 

Accords glaçants et stridents au moment où le poignard s’enfonce dans la poitrine de Townsend.

36’37

Thornhill s’enfuit

Thèmes du fandango initial.

36’56

Réunion du conseil du contre espionnage où l’on apprend  qu’il travaille à faire tomber Townsend qui est un espion au vrai nom de Vandamm. On y apprend aussi deux choses: 1) George Kaplan est un personnage inventé de toutes pièces par ce conseil, 2) un agent infiltré auprès de Townsend/Vandamm) travaille à le faire tomber. Ils décident de ne pas dévoiler le leurre qu’est Kaplan pour Vandamm car cela pourrait jeter une suspicion sur leur agent et le mettre en danger, quitte à laisser Thornhill se faire poursuivre par Townsend/Vandamm et la police. Le spectateur sait qu’il y a un agent infiltré mais ne sait pas qui c’est exactement.

 

 

 

 

Pas de musique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

 

39’42

Gare de New-York. Thornhill sait pour avoir appelé l’hôtel Plaza que Kaplan est parti pour Chicago. Discrètement, il prend le train pour Chicago.

Pas de musique.

42’46

Poursuivi par la police, il rencontre dans le train une jeune femme -Eve Kendall- qui l’aide à en échapper. Le train part.

Pas de musique.

44’24

Thornhill entre dans le wagon restaurant. Il s’assoie à la table d’Eve Kendall qui se présente comme dessinatrice industrielle, 26 ans, célibataire. Conversation de séduction. Thornhill essaye de se faire passer pour Jack Phillips, responsable de ventes en électronique, mais est tout de suite démasqué car sa photo et son nom son dans tous les journaux suite au meurtre de l’ONU. Gros plan sur le paquet d’allumettes de marque « ROT» qu’on retrouvera à la fin à 1h58’30.

Musique douce de fond (Fashion show de André Previn). On comprend que les musiciens ne sont pas dans le wagon.

47’52

La conversation tourne franchement à évoquer de passer la nuit ensemble. Eve Kendall invite Thornhill à la rejoindre dans sa chambre plus tard.

Thème d’amour au hautbois

 49’45

Des policiers montent dans le train à un arrêt imprévu. Thornhill se réfugie dans le compartiment d’Eve K. La police y rentre mais elle dit ne rien savoir de Thornhill.

Cordes graves, suspens.

52’41

Thornhill et Kendall s’embrassent.

 

Thème d’amour. Musique romantique.

 

57’02

La scène d’amour se termine par un regard douteux de Kendall

Le regard douteux est souligné par un accord inquiétant, n’ayant plus rien à voir avec la romance précédente. Ce regard et cet accord nous font comprendre que Kendall n’est peut-être pas si claire que ça.

57’07

Le portier amène un message dans une cabine de la part de «la dame de la cabine 3901 {Kendall]» portant l’inscription «Qu’est-ce que j’en fais demain matin ?» On comprend alors que Kendall joue pour les bandits. On voit d’ailleurs Townsend et Leonard lire ce mot dans le compartiment. On comprend qu’ils sont eux aussi dans le train.

 

 

 

 

Pas de musique.

57’46

Le train est arrivé à Chicago. Thornhill est déguisé en porteur de valises.

Pas de musique.

 

59’26

«The smartest girl I’ve ever spent the night with on a train». Kendall propose à Thornhill d’appeler Kaplan pour savoir où il est. Thornhill ne pourrait pas téléphoner déguisé en porteur de valise, ce serait suspect.

Thème d’amour en fond. Regard à la fois songeur de Kendall et à la fois à regarder deux hommes marchant derrière. On insiste sur son comportement suspect.

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

 

59’48

Les contrôleurs du train trouvent un de leur collègue déshabillé, par Thornhill pour s’échapper incognito. Tous les porteurs de valise à casquette rouge sont vérifiés.

Fandango initial. Thème de la fuite.

 

1h00’19

 

Thornhill se change et se rase aux toilettes. Regard suspicieux de son voisin.

 

 

1h00’49

On voit Eve Kendall téléphoner dans une cabine et Leonard le secrétaire de Townsend/Vandamm dans une autre cabine un peu plus loin. On ne sait pas si Kendall appelle Kaplan où si elle parle avec Léonard. L’image suggère fortement la deuxième solution.

Musique lente avec pulsation marquée sourdement dans le fond. C’est le thème du double d’Eve Kendall. La musique surligne l’incertitude de l’action et surtout l’incertitude du spectateur quant à savoir quel est son rôle exactement, de quel côté elle se trouve.

 

1h02’59

Kendall dit avoir joint Kaplan au téléphone et donne à Thornhill le lieu du rendez vous: route 41 à Prairie stop à 3h30. Il s’y rendra en bus.

 

 

1h02’48

 

Thème d’amour. Cette musique nous fait comprendre qu’il doit quand même y avoir un sentiment d’amour de Kendall envers Thornhill même si elle a l’air de jouer double jeu. Sans doute sait-elle que ce rendez-vous avec Kaplan sera fatal pour Thornhill et qu’elle l’y envoie à regrets car elle l’aime… Est même donnée l’impression qu’elle voudrait lui dire quelque chose qu’elle ne peut pas dire.

 

1h03h34

Scène de l’avion dans le champ. Le bus s’arrête dans un endroit désert. Thornhill attend au bord d’une route où il n’y a personne aux alentours

«Tout comme il y a le blanc en peinture, il y a le silence en musique» disait Herrmann à propos de cette scène célèbre sans musique. Pas de musique donc, rien que des bruits d’ambiance (voitures qui passent

 

1h06’43

Un homme est déposé par une voiture. Le spectateur peut imaginer un instant de voir enfin Kaplan (même si on sait que Kaplan n’existe pas). Ce n’est pas lui. Ce personnage qui attend le bus attire l’attention sur un avion au loin qui est censé saupoudrer un champ mais il n’y a pas de champ !

 

 

Toujours pas de musique.

 

1h08’44

L’attention est portée sur l’avion qui fonce sur Thornhill. Au deuxième passage, il tente même de le mitrailler. On comprend que Thornhill est tombé dans un guet-apens. Thornhill se cache dans les épis de maïs mais se fait étouffer par un nuage d’un produit venu de l’avion. Il se cache alors sous un camion qui passait par là.

 

 

 

 

On entend le bruit de l’avion de plus en plus fort.

 

 

1h11’49

 

L’avion fonce dans le camion et les deux s’embrasent. Thornhill parvient à s’en tirer et vole un voiture à un badaud qui s’était arrêté.

 

Musique style fandango du début, mais varié

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

1h13’08

Thornhill revient à Chicago et va à l’hôtel « Ambassador East» sur les traces de Kaplan. Le réceptionniste lui répond qu’il est parti le matin même et se rend à l’hôtel Sheraton de Rapid City dans le Dakota du sud. Son heure de départ (07h10) est incompatible avec l’heure du supposé coup de fil de Kendall à Kaplan (09h). Thornhill se doute alors que Kendall lui a menti, qu’elle n’a jamais eu Kaplan au téléphone.

 

1h13’59

Justement il voit Kendall dans le hall de l’hôtel, il la voit monter au 4e étage et demande le numéro de sa chambre: 463. Il s’y rend.

 

1h15’06

Eve Kendall lui ouvre la porte, surprise. Elle se jette dans ses bras. Lui est méfiant.

Thème d’amour

1h15’54

 Il raconte que Kaplan n’est pas venu au rendez-vous. Kendall reçoit un coup de fil pour lui proposer de sortir ce soir. Thornhill insiste pour passer la soirée avec elle.

Pas de musique

1h18’23

Kendal lui demande de s’en aller tout de suite.

Musique douce (pas le thème d’amour)

1h19’05

Elle cède pour qu’il s’en aille après avoir dîné ensemble. Elle lui demande de faire rafraîchir son costume et de prendre une douche.

Pas de musique

1h20’11

Thornhill menace Kendall pour qu’elle ne soit pas être vicieuse ou rusée.

Musique douce et inquiétante. Clarinettes répondent aux cordes, c’est le thème du double d’Eve Kendall.

1h21’07

Il va prendre sa douche.

 

Sous sa douche il siffle «I’m singing in the rain». Clin d’œil à l’eau de la douche.

1h21’22

Thornhill est méfiant. Il n’est pas sous sa douche mais observe par la fente de la porte ce que fait Kendall qui profite de la situation pour s’éclipser hors de la chambre

 

 

1h21’31

Thornhill sort de la chambre et se met à poursuivre Kendall en repérant l’adresse de son rendez vous sur les traces d’écriture laissées dans le carnet. L’adresse récupérée le mène à une salle de vente aux enchères

 

 

 

 

Musique au caractère d’action et de suspens. «thème de la fuite»

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

1h22’08

Gros plan sur Eve Kendall se faisant caresser le cou par Townsend/Vandamm et Leonard à côté d’eux pendant la vente aux enchères.

Même musique qu’à 1h20’11. Musique douce et inquiétante.

1h23’10

Thornhill s’approche de Kendall, Townsend/Vandamm et Leonard. On savait déjà depuis l’épisode du train que Kendall et Townsend/Vandamm étaient de mèche, et cela se confirme encore. La nouveauté c’est que Thornhill s’en aperçoit officiellement. La gène de Kendall de se faire découvrir de la sorte avec Townsend/Vandamm et Leonard aux yeux de Thornhill est double: comme on saura plus tard que c’est elle qui est l’agent infiltré par les services secrets, elle fait mine de montrer une gêne attendue mais souffre intérieurement de se montrer comme traître aux yeux de Thornhill car dans le fond elle l’aime.

 

 

 

1h24’24

Le commissaire-priseur annonce la vente d’un objet (une petite statuette dont on apprendra à la fin qu’elle servira à cacher les microfilms de ses secrets d’état vendus à l’étranger) à Townsend en l’appelant «Mr.Vandamm». Son vrai nom est désormais connu de Thornhill.

 

1h24’58

Thornhill est menacé de mort par Vandamm, et s’aperçoit que des hommes de main sont dans la salle, il ne peut pas s’échapper. On aperçoit à 1h25’40 le chef du conseil du contre espionnage déjà vu à 36’56 dans le public. Il a l’air de suivre la conversation entre Thornhill et Vandamm.

 

1h26’01

Thornhill s’en va non sans dire à Kendall sa rancœur d’avoir suivi une traître. Elle retient ses larmes

Même musique qu’à 1h20’11. Musique douce et inquiétante.

1h26’16

Thornhill essaie de quitter la salle mais ne le peut pas en raison des hommes de main de Vandamm qui gardent la salle. Il s’installe sur un fauteuil et participe aux enchères en semant le trouble. Il finit pas se battre avec quelqu’un. Il cherche à semer la panique pour provoquer l’arrivée de la police et ainsi échapper aux bandits de Vandamm qui gardent la salle.

 

 

Même thème de la fuite qu’à 1h21’31

1h29’50

« Désolé » devant un des gardes de Vandamm, il s’en va, tenu par des policiers. Il est embarqué par ceux-ci quand on aperçoit encore le chef du conseil du contre espionnage téléphoner d’une cabine. Le policier reçoit un coup de fil dans la voiture lui enjoignant d’aller à l’aéroport.

 

 

Même thème de la fuite qu’à 1h21’31

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

 

1h32’02

Arrivée de la voiture de police à l’aéroport. Le chef du conseil du contre espionnage est là et remercie les policiers de le laisser seul avec thornhill. On aperçoit la marque de la compagnie aérienne «Northwest» allusion au titre du film.

Même thème de la fuite qu’à 1h21’31 avec des cuivres très forts.

 

1h32’54

Le chef du contre espionnage emmène Thornhill sur la piste de décollage et lui explique tout: il se présente comme l’homme devant le tirer de cette mauvaise situation. Il sait bien que Thornhill n’est pas coupable du meurtre de l’ONU (on aperçoit encore la marque «Northwest» sur des escaliers mobiles dans le fond). Il lui annonce qu’il vont s’embarquer pour Rapid city dans le Dakota du sud, près du mont Rushmore. Il lui dit juste que Kendall est la maîtresse de Vandamm (il ne dit rien encore sur le fait que c’est l’agent infiltré par ses services pour faire tomber Vandamm). On apprend enfin pourquoi il cherche à faire arrêter Vandamm: c’est un vendeur de secrets d’état, et il veut faire arrêter toute sa bande, pas juste Vandamm seul. Il veut envoyer Thornhill au mont Rushmore parceque Vandamm y a une villa et compte quitter le pays le lendemain soir. Il lui apprend que Kaplan n’a jamais existé, que c’est un leurre pour Vandamm. Il demande à Thornhill de continuer à jouer Kaplan encore un moment.

 

 

Son court de cordes graves.

 

1h34’41

Leur conversation continue…

…sous le bruit des avions et on n’entend pas ce qu’ils se disent. Peut-être le chef du contre espionnage lui explique-t-il ce qu’il faudra faire une fois arrivé à Rapid City…

 

1h 35’35

La conversation reprend. Thornhill souhaite définitivement arrêter de jouer le leurre Kaplan et veut arrêter d’être mêlé à toute cette histoire. Le chef le convainc de continuer encore un peu en lui révélant enfin le fait que Eve Kendall est un de ses agents (gros plan sur Thornhill). Elle a été contrainte de trahir Thornhill pour se protéger et éviter ainsi de se faire démasquer par Vandamm.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

1h36’31

Poursuite de la discussion entre le chef du contre espionnage et Thornhill au pied du mont Rushmore. Le chef demande à Thornhill de faire en sorte que Vandamm retrouve toute la confiance en Kendall, quelque peu écornée par ses soupçons de relation entre elle et Thornhill.

 

1h37’35

Thornhill aperçoit le trio infernal (Kendall, Vandamm et Leonard) s’approcher de la cafeteria du mont Rushmore. Ils y rentrent tous.

Motif sinueux, idem à 7’00 à l’arrivée chez Townsend

1h38’53

Leonard et Kendall restent à part, Thornhill propose à Vandamm un marché: en échange de le laisser quitter le pays ce soir il veut récupérer Kendall pour soit disant l’envoyer en prison (et conforter en disant ça l’idée que Kendall est une alliée de Vandamm). Vandamm refuse et s’en va avec Kendall. Thornhill.

 

1h41’02

Ce dernier tente de la persuader de ne pas partir lorsque celle-ci dégaine deux coups de revolver contre lui. Thornhill s’effondre. Kendall s’enfuit seule. Le chef du contre espionnage ramasse le corps de Thornhill.

Sons graves et lents

1h41’58

Le chef s’arrête en foret et fait sortir Thornhill (qui n’est pas mort et n’a pas été touché, les cartouches utilisées par Kendall étaient à blanc) de la voiture. Kendall est là. Elle et Thornhill vident leurs sacs: ils s’excusent mutuellement de leur attitude l’un envers l’autre. Kendall explique que, après être tombée amoureuse de Philipp Vandamm, ses chefs du contre espionnage lui ont dit qui il était vraiment (un traître qui vend des secrets d’état) et que sa relation avec lui allait faire d’elle un atout majeur pour le coincer. Alors désormais tombée amoureuse de Thornhill, elle n’avait plus de scrupules à jouer contre Vandamm.

 

1h44’50

Ils s’embrassent. Thornhill rêve de retrouver Kendall une fois Vandamm éliminé.

Thème de l’amour

 

 

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

1h46

Mais ça n’est pas possible, car le chef du contre espionnage lui explique que Kendall partira avec Vandamm ce soir même. Thornhill proteste. Kendall s’enfuit et Thornhill est assommé par un policier pour la laisser partir.

 

1h47’06

Thornhill, à l’hôpital pour ses soit disantes blessures écoute la radio où l’on décrit la meurtrière de la cafeteria du mont Rushmore. Le chef du contre espionnage vient pour lui donner des vêtements et s’assurer que Thornhill joue bien le rôle du blessé (de façon à continuer à faire croire à la thèse de Kendall la meurtrière pour que Vandamm continue à avoir confiance en elle).

 

1h49’04

Thornhill s’échappe de l’hôpital par la fenêtre. Nuit.

Thème de la fuite varié avec des contre temps

1h50’09

Il prend un taxi pour aller à la villa de Vandamm. Par amour, il refuse de voir Kendall partir avec Vandamm

Musique de suspens, registre grave.

 

1h51’08

Il s’approche de la villa. Thornhill aperçoit Vandamm y rentrer et retrouver Kendall et Leonard. Thornhill se demande comment il va faire pour y rentrer, il escalade un mur.

Musique de suspens toujours soutenue par le rythme de 1h49’04. La scène se termine sur un son grave des cordes

1h53’17

Thornhill s’approche de la fenêtre et entend la conversation entre Kendall et Vandamm. Kendall feint d’être déboussolée d’avoir soit disant tué Thornhill. Il leur reste 10 minutes avant de partir en avion.

Pas de musique.

1h53’45

Leonard, le secrétaire deVandamm demande à parler seul avec lui. Kendall part dans sa chambre se préparer.

 

 

1h54’20

 

Thornhill quitte sa cachette pour essayer de rentrer en contact avec Kendall à travers la vitre de sa chambre. Il lui lance des pièces mais elle ne le voit pas.

 

Musique de suspens

1h55’05

Leonard fait part à Vandamm de ses doutes sur Kendall. Il a découvert que le pistolet qu’elle a utilisé contre Thornhill à la cafétéria était chargé à blanc. Vandamm, furieux,  projette alors d’éjecter  Kendall hors de l’avion quand ils voleront au dessus de l’océan. Thornhill, collé à la fenêtre a tout entendu, il sait que Kendall est désormais démasquée et va tout faire pour la prévenir. On apprend au passage que c’est par une petite statue (achetée à la vente aux enchères à 1h24’24) que Vandamm cache et fait transmettre des microfilms de secrets d’état.

 

 

 

ACTION

MUSIQUE

1h57’19

Thornhill escalade le mur de la chambre de Kendall et parvient à y pénétrer mais Kenall en est sortie. Du balcon intérieur, il sort une boite d’allumettes, de la même marque « ROT» que celle utilisée lors de leur rencontre dans le train à 44’24. Il écrit un message dessus «They’re on to you. I’m in your room»

 

Musique de suspens

 

1h59’45

L’avion qui doit embarquer Kendall et Vandamm se fait entendre. Thornhill lance discrètement la boite d’allumettes à Kendall assise sur le canapé en bas.

 

2h00’02

Leonard ramasse la boite d’allumettes et la pose sur la table. Kendall reconnaît à la marque «ROT» des allumettes que Thornhill est ici, tout près. Elle feint d’avoir oublié ses boucles d’oreilles pour remonter dans sa chambre.

Musique de suspens, notes répétées dans le grave. C’est le thème du double d’Eve Kendall.

2h00’55

Elle y retrouve Thornhill qui la supplie de s’échapper tout de suite. Il lui apprend qu’elle est démasquée, qu’il ne faut pas qu’elle monte dans l’avion. Elle quitte la chambre et rejoint les autres.

 

2h02

La gardienne de la maison aperçoit Thornhill dans le reflet de l’écran de télévision, elle va chercher un pistolet et arrête Thornhill.

Cordes graves et rythme ternaire issu du fandango. Suspens.

2h02’48

Elle le fait asseoir et l’immobilise.

On entend le moteur de l’avion au loin. Le temps presse.

2h02’54

Kendall, Vandamm et Leonard marchent vers l’avion. Kendall se retourne plusieurs fois pour regarder derrière elle. Elle feint de penser à ses boucles d’oreille perdues.

Thème sinueux qui met bien en évidence le fait que Vandamm et Kendall jouent un double rôle, ils se font semblant l’un à l’autre de partir en amoureux mais Vandamm sait qu’elle ne joue pas pour lui et Kendall se sait démasquée.

 

 

2h03’45

Le groupe s’approche de l’avion.

A mesure que le groupe s’approche de l’avion, le thème sinueux s’accélère jusqu’à ce qu’on entende un coup de feu

 

2h03’50

Kendall arrache la statuette contenant les microfilms à Vandamme et s’enfuit avec vers la voiture de Thornhill, arrivé juste à temps

 

 

 

 

2h04’03

Kendall s’enfuie avec Thornhill. Celui regrette de s’être fait abuser par la gardienne de la maison qui le tenait en joue avec le pistolet chargé à blanc de Kendall. Une porte fermée bloque la sortie de la voiture, ils s’enfuient à pied dans la forêt.

Musique suspens qui évolue vers le caractère frénétique du fandango initial.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTION

 

 

 

 

 

MUSIQUE

2h04’46

Ils se retrouvent sur le sommet du monument du mont Rushmore, au dessus des têtes géantes sculptées.

 

Grands accords qui soulignent la majesté du lieu. Le mont Rushmore a en quelque sorte son propre thème:

 

2h04’52

Ils sont poursuivis par Vandamme et Leonard. Ils trouvent néanmoins le moyen de parler de leurs affaires sentimentales alors qu’ils sont suspendus au vide. Thornhill tient toujours la statuette contenant les microfilms. Divers rebondissements (chute d’un homme de main de Vandamm, équilibre précaires au dessus du vide)

 

 

 

 

Frénésie du fandango initial. On en retrouve les thèmes:

Musique d’action, beaucoup de percussions, de thèmes saillants.

2h09’24

Thornhill et Kendall sont en situation précaire, ils sont sur le point de lâcher la corniche et de tomber dans le vide, Leonard (qui a le pied sur la main de Thornhill) est abattu. On aperçoit alors le chef du contre espionnage avec des policiers et Vandamm (on comprend qu’il a été capturé) tenir en main la situation. La statuette est cassée et on voit les microfilms.

 

Unisson à l’orchestre qui démarre dans le registre grave. Lorsque Leonard apparaît, Thornhill lui demande de l’aider. L’unisson de l’orchestre passe progressivement du grave à l’aigu. Les violons puis flûtes et piccolo le prennent dans l’aigu et renforcent par là l’incertitude du spectateur quant à savoir si Leonard va les aider ou pas. Quand on comprend qu’il ne les aidera pas (il marche sur la main de Thornhill), le timbre grave se fait ré entendre (trombones)

2h10’25

Thornhill tend la main à Kendall pour l’empêcher de tomber dans le vide. Célèbre transition où cette main tendue se transforme invitation à le rejoindre dans son lit à bord du train qui les ramène à New York

 

 

La transition des lieux est accompagnée par une transition musicale: on passe de sons cuivrés et graves au thème de l’amour joué aux violons, par l’intermédiaire d’un glissendo de harpe

2h10’32

Le train entre dans le tunnel

Grands accords d’orchestre avec percussions.

 

 

 

 

 

 

Mount Rushmore National Memorial (Dakota du sud).

 

Sculpté entre 1927 et 1941 par Gutzon Borglum et Lincoln Robinson, il fait apparaître les visages de plusieurs présidents des Etats-Unis:  George Washington (1732-1799) premier président des États-unis libres de 1789 à 1799, Thomas Jefferson (1743-1826) troisième président de 1801 à 1809 (il rédige la déclaration d’indépendance). Abraham Lincoln (1809-1865) président de 1861 à 1865 qui abolit l’esclavage des noirs et Theodore Roosevelt (1858-1919) président de 1901 à 1909 et Prix Nobel de la paix. Les sculptures mesurent en moyenne 18 m de haut, la falaise culmine à 1800 m. Le tournage sur site fût refusé à Hitchcock et à la MGM. Robert Boyle le décorateur reconstitua l’ensemble sur les plateaux de tournage.

 

 

                    

 

         Hitchcock et Herrmann                            The birds (1963)         Eva Marie Saint en 2000

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources:

 

Partition des musiques du film transcrites par Laurent Labiausse, 2007 (d’après le travail de Bill Wrobel effectué sur les partitions manuscrites de Herrmann)

 

«La mort aux trousses», article de Jean-Pierre Eugène, L’Education musicale, mai-juin 2007, supplément au n°543-544, Bac 2008

 

«La mort aux trousses, Film de Alfred Hitchcock, Musique de Bernard Herrmann. Un fandango kaléidoscopique», analyse de Jean-Pierre Eugène

 

«La musique dans les films d’Alfred Hitchcock» de Jean-Pierre Augène. Préface de Patrice Leconte, Dreamland, 2000

 

« La musique dans le film d’Hitchcock La mort aux trousses», article de Michel Chion, L’Analyse musicale n°55 Bac 2008, Septembre 2007

 

«Analyse filmique de La mort aux trousses», article de Marie Martin, L’Analyse musicale n°55 Bac 2008, Septembre 2007

 

«Analyse comparée Herrmann – Musiques du suspense», article de Muriel Joubert, L’Analyse musicale n°55 Bac 2008, Septembre 2007

 

"Une étude de cas du style de Bernard Herrmann" article de J.Bondelevitch traduit par Didier Lonca, professeur au lycée Louis Barthou  http://hitchcock.tv/essays/herrmann/herrcase1.html

 

Conférence du 21-11-2007 de Claude Bailbe, professeur à la FEMIS et à l’université de Paris VIII

 

«Le cinéma, quelques procédés et termes techniques», contribution de Philippe Rigutto

 

Encyclopédie Encarta

 

Alfred Hitchcock, François Truffaut. Éditions Ramsay Poche Cinéma, 1985, 311 pages.

 

Présentation de la Mort aux trousses par Eric Michon, IPR de l’académie d’Orléans-Tours, 2007

 

«La mort aux trousses», Ernest Lehman,(scénario bilingue), Petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma, Paris, 1999


 «Alfred Hitchcock», Noël Simsolo, Paris, Seghers, 1969 (collection Cinéma d’aujourd’hui)

 

2 documentaires réunis dans un DVD édité par Naïve:

«Bernard Herrmann, Music for the movies», film de Joshuah Waletzky, 1992

«The Holywood sound», film de Joshuah Waletzky, 1995