NORTH BY NORTHWEST (1959)
“La mort
aux trousses”
Un film d’Alfred HITCHCOCK avec
une musique de Bernard HERRMANN
I - GENERALITES
A - Le cinéma autour de 1959 B - Alfred
Hitchcock, éléments biographiques
C - Bernard Herrmann, éléments biographiques D - La collaboration Hitchcock/Herrmann
II - NORTH BY NORTHWEST
A
- Eléments généraux
1) Distribution 2) Résumé de l’action
3) Le titre du film 4) Situation des différents lieux d’action
du film
B
- Le cinéma: Techniques basiques et musique de film
1) Techniques basiques de cinéma
2) La musique de film
a) Le rôle d’une musique de film b) Musique diégétique et non diégétique
c) Quelques grands noms de la
musique de film
C
- La musique de North by northwest
1) La musique de Bernard Hermann: un style symphonique
particulier
(Esthétique
Brieveté des motifs, Dissonances, Ostinatao, Effectif orchestral)
2) Sept thèmes principaux:
a) Le thème du générique/ouverture b) Le thème du kidnapping
c) Le thème sinueux d) Le thème de
Thornhill
e) Le thème de la poursuite f) Le thème d’amour
g) Le thème du double d’Eve Kendall
3) Les musiques préexistantes dans le film
4) Tableau synoptique du rapport action musique dans le
film
I - GENERALITES
A - Le cinéma autour de 1959
Depuis l’apparition du cinéma parlant vers 1930, cet
art n’a cessé de se développer. Après la seconde guerre mondiale, c’est une
véritable industrie qui se construit autour d’acteurs et réalisateurs vedettes.
USA
Aux Etats-Unis, pays leader en la matière on frémit
encore des succès de Gone with the wind
(Autant en emporte le vent, 1939), le chef d’œuvre aux 10 oscars, aventure
sentimentale sur fond de guerre de sécession, ou encore de Citizen Kane de Orson Welles, 1941. Les années 1950 seront
fortement marquées par les films d’Alfred Hitchcock, émigré britannique (voir
cours plus bas) pour Hollywood. Holywood
est un quartier de Los angeles en californie où se sont regroupées toutes les
grandes compagnies de cinéma américain (Paramount, Metro-Goldwyn-Mayer, Warner,
Columbia, United Artists, Universal, Fox…). 1959 est l’année de la mort de
Cecil B. DeMille, grand producteur et réalisateur américain qui avait tourné The ten commandments (Les dix
commandements) son chef d’œuvre relatant les aventures de Moïse recevant les
commandements de Dieu, trois ans plus tôt en 1956. Tourné en Grande-Bretagne,
on notera la note discordante de A king
in New York de Charlie Chaplin, 1957 qui révèle sa critique de la société
américaine et notamment du maccarthysme omniprésent (anti-communisme). North by Nortwest dont il est question
ici pourra être perçu comme un parent pas si lointain des premiers films d’espionnage
de James Bond (Doctor No, 1962) qui
ont révélé l’acteur Sean Connery, dont la parenté avec Cary Grant est
indéniable (bel homme dans la force de l’âge, séducteur et viril, aventurier, cascadeur,
et pratiquant l’humour à froid cher aux anglais qui consiste à toujours prendre
un recul amusé même dans une situation désespérée… Rappelons que Cary Grant et
Sean Connery sont d’origine britannique tous les deux).
Héros
de North by Northwest alias James Bond
dans Dr No (1962)
ANGLETERRE
A cette période de la fin des années 1950, c’est
assurément The bridge on the River Kwaï
de David Lean (1957) qui marqua les esprits. Sur fond de seconde guerre
mondiale en Birmanie, le film relate les relations complexes entre l’armée
britannique et japonaise.
ESPAGNE
Muerte de un
ciclista de Juan Antonio Bardem
(1955). Sur fond de regard critique posé sur les classes supérieures de la
société espagnole, notamment leur superficialité, le réalisateur délivre un
discours sur les valeurs morales d’un couple adultérin confronté à la mort
accidentelle.
FRANCE
En 1959 en France, on est à la charnière d’une époque
ancienne et de
Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme
Nouvelle vague:
Ascenseur
pour l’échafaud de Louis Malle, 1958)
sur une musique de Miles Davis
Hiroshima,
mon amour d’Alain Resnais, 1959 sur
une musique de Georges Delerue
Les 400 coups de François Truffaut, 1959 ou Tirez sur le pianiste de F.Truffaut également, 1960 sur une musique
de Georges Delerue
À bout de
souffle, de Jean-Luc Godard, 1960
Comédie musicale:
Les
parapluies de Cherbourg de Jacques
Demy, 1964, où Catherine Deneuve est révélée
Comédies: Le corniaud (1965), La grande vadrouille de Gérard Oury (1966)
ITALIE:
ESPAGNE:
Viridiana de Luis Bunel (1961) film critique de la bourgeoise
de province, aux scènes blasphèmatoires fortes, interdit en Espagne
SUEDE:
Det sjunde
inseglet (Le septième sceau) d'Ingmar
Bergman, (1957) allégorie sur la vie et la mort ou du même réalisateur Smultronstället (Les fraises sauvages),
en 1958, couronné au festival de Berlin.
B - Alfred Hitchcock, éléments
biographiques
«Il n’y a pas de terreur dans un coup de fusil,
seulement dans son anticipation» Alfred Hitchcock
* Alfred Hitchcock (1899-1980)
réalisateur anglais puis américain est né à Londres. Après une enfance dans la
banlieue de Londres, il débute dans le cinéma comme dessinateur et rédacteur
d’intertitres. Il tourne son premier film, Number
Thirteen en 1922, à vingt-trois ans, mais le laisse inachevé. Il aborde
ensuite diverses professions au sein du septième art et se rend en Allemagne
pour s’initier aux méthodes des réalisateurs et s’implique dans tous les
domaines : décors, costumes, scripts, scénarios.
* Ses premiers films muets dans les
années 1920 révèlent un réalisateur prolifique. Il en écrit un par an dans
les années 1920. Ils abordent tous les genres. On retiendra The Lodger (1926) qui révèle déjà
l'originalité du style et la cohérence de la thématique, qui sont les traits
les plus saillants de l’œuvre futur de Hitchcock.
* Il signe ensuite le premier film
parlant anglais, Blackmail (1929),
qui est aussi son premier film à suspense, puis traverse une période
d'hésitation au cours de laquelle il réalise des films musicaux et des
adaptations de pièces de théâtre à succès.
* Avec The man who knew too much (L'homme qui en savait trop, 1934), il
trouve son terrain de prédilection, le film d'espionnage tout comme avec The Thirty-nine steps (1935),
film inaugural d‘une longue série d'œuvres mettant en scène un homme
injustement accusé de meurtre (comme aussi dans North by Northwest à propos du meurtre à l’ONU). Des films d'espionnage
comme Young and Innocent (1937) marquent
le perfectionnement de son style d’écriture cinématographique, qui atteint déjà
des sommets de raffinement et d’efficacité. Alfred Hitchcock devient alors le
roi du suspense et part pour les Etats-Unis en 1939 y poursuivre sa carrière.
* Après encore une généreuse série de
productions réalisées aux Etats-Unis après son arrivée, les films datant entre
1954 et 1963 sont en général considérés comme ses plus grands chefs-d’œuvre. Citons notamment The man who knew too much (1956), Rear window (1954), Vertigo (1958), North by Northwest (1959), Psycho (1960) ou encore The birds (1963)
* Ses dernières œuvres: Marnie (1964), une superbe analyse de la
frigidité féminine. Torn Curtain (1966),
Topaz (1969) puis retourne en Grande
Bretagne pour réaliser un film à suspense sur un serial killer, Frenzy (1972), avant de signer son
dernier film, Family Plot (1976).
* Le
suspense: dans les films
d’Hitchcock, le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur
sait et ce que le personnage sait.
L’attente anxieuse du spectateur est souvent renforcée par une musique
accentuée, des ombres, des effets de lumière… Ainsi quand le détective monte
les escaliers du manoir dans Psycho,
le spectateur voit la porte s’entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre du
détective. Dans North by Northwest,
le spectateur sait assez rapidement que Eve Kendall joue double jeu, avant même
que Thornhill ne s’en rende compte.
C - Bernard Herrmann, éléments
biographiques
* Bernard Herrmann (1911-1975) est un
compositeur américain né à New York. Etudiant à
* A la radio, il fait la rencontre du
comédien, metteur en scène et réalisateur Orson Welles, avec lequel il
collabore à des dizaines de pièces radiophoniques, notamment
* Herrmann signe une quantité impressionnante
de musiques de films mais il réserve le meilleur de son art pour sept films
d’Alfred Hitchcock (voir plus bas La collaboration Herrmann/Hitchcock). Sa
musique a pu surligner, anticiper, enrichir le suspens caractéristique des
films du maître britannique.
* Après la période Hitrchcock, le
réalisateur français François Truffaut l'engage alors pour Farenheit 451 (1966) et La
mariée était en noir (1967), puis Brian De Palma lui commande la musique de
Sisters (1972) et Obsession (1975). Martin Scorsese lui
commande la musique de Taxi Driver (1975) qui sera sa dernière musique de film.
* Son œuvre compte une cinquantaine de
musiques de films, une symphonie, des concertos, un opéra, une cantate, une
comédie musicale et diverses compositions pour orchestre.
D - La
collaboration Hitchcock/Herrmann
* En 1959 pour North by Northwest, Herrmann et Hitchcock en sont à leur 5e
film et la collaboration est au beau fixe. Celle-ci aura duré 11 ans, donnant naissance à The Trouble with Harry (1956),
The man who knew too much (1956), The
wrong Man (1957), Vertigo (1958), North by Northwest (1953), Psycho (1960) et Marnie (1964). Il dirige
également la production des sons électroniques mêlés de bruissements d'ailes et
de cris de volatiles dans The Birds (1963).
* Hitchcock
refuse la musique de The torn curtain.
Les deux hommes se brouillent. Herrmann
pensait que Hitchcock avait cédé devant les pressions pour qu’il utilise de la
musique «pop» plus moderne. Par ailleurs Hitchcock «n’a jamais admis publiquement le rôle essentiel des musiciens qui ont
travaillé pour ses films. Dans ses entretiens avec François Truffaut, il ne les
cite presque jamais. (…) Herrmann n’est cité qu’à deux reprises » JP Eugène
II - NORTH BY NORTHWEST
A - Eléments généraux
1) Distribution
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Eve Kendall. Dessinatrice industrielle, en réalité
agent du contre espionnage |
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(James Mason 1909-1984) |
Leonard, secrétaire de Vandamm (Martin
Landau né en 1931) |
Date de sortie: 1959 Titre original: North by Northwest
Production : Alfred
Hitchcock, MGM (Metro Goldwyn Mayer)
Mise en scène: Alfred
Hitchcock Scénario: Ernest Lehman
Musique: Bernard Herrmann Directeur
de la photographie: Robert Burks
Décors: Robert F. Boyle Animation du générique: Saül Bass
2) Résumé de l’action
Pris
par erreur pour un certain George Kaplan, Roger Thornhill (Cary Grant) est
emmené dans la maison d’un nommé Lester Townsend, qui est en fait l’espion
Philipp Vandamm (James Mason). Enivré de force par Leonard (Martin Landau), le
secrétaire de son ravisseur, Thornhill est placé à bord d’une voiture qui roule
vers un ravin, mais il parvient à en réchapper. Interrogé par la police, il
raconte son histoire sans rien pouvoir prouver. Aidé de sa mère, il s’introduit
dans la chambre d’hôtel du véritable Kaplan puis constate que personne n’a
jamais vu ce dernier. Traqué par les tueurs de Vandamme, il se rend au siège
des Nations unies pour rencontrer le vrai Townsend, un diplomate, mais celui-ci
est poignardé sous ses yeux. Thornhill est pris pour son meurtrier et doit fuir.
Sur la piste de Kaplan, Thornhill prend le train pour Chicago. Une jeune femme,
Eve Kendall (Eva Marie Saint), l’héberge dans son compartiment et le soustrait
à la police, mais elle semble être complice de Vandamme. Elle feint de
téléphoner à Kaplan et de prendre un rendez-vous avec lui pour Thornhill sur
une route déserte. Arrivé sur les lieux, Thornhill est pris en chasse par un
avion, mais parvient une nouvelle fois à s’échapper. Il retrouve Eve et
comprend qu’elle l’a trahi. Il la suit alors dans une salle des ventes et la
surprend en compagnie de Vandamme et Leonard. Menacé de mort par les espions,
il crée un scandale afin d’être arrêté par la police, mais un personnage des
services secrets (Leo G. Carroll) intervient et lui explique que Kaplan n’a jamais
existé et qu’il s’agit d’une couverture pour Eve, qui est le véritable agent
infiltré auprès de Vandamme. Thornhill accepte alors de se prêter à une comédie
à Rapid City, où s’est rendu Vandamme. Là, Eve feint de lui tirer dessus.
Thornhill s’échappe de l’hôpital où les services secrets l’ont enfermé et se
rend chez Vandamme où il comprend que les espions complotent de jeter Eve de
l’avion en vol. Eve et Thornhill s’enfuient en haut du mont Rushmore. Les
espions les poursuivent mais la police survient et le couple est sauvé. (Encyclopédie Encarta)
3) Le titre
du film
«Le titre est tiré d'Hamlet
(Shakespeare) : “I am but mad
north-north-west…”, "Je ne suis fou que lorsque le vent souffle
nord-nord-ouest". Il explique la poursuite infernale à travers les
États-Unis, l'intrigue extravagante»
(E.Michon). On notera aussi les panneaux de la compagnie d’aviation «Northwest»
à l’aéroport de Chicago lorsque Thornhill discute avec le chef du contre
espionnage. Le titre original North by
northwest voudrait dire aussi «[Partez] dans le nord avec la compagnie Northwest»
4) Situation des différents lieux d’action du film
B - Le cinéma: Techniques basiques et
musique de film
1) Techniques basiques de cinéma
LE TRAVELLING: Mouvement de caméra, il peut être latéral (scène des
cabines téléphoniques dans la gare de Chicago), avant/arrière, ou panoramique.
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LE PLAN D’ENSEMBLE |
LE PLAN MOYEN OU PLAN AMERICAIN |
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LE GROS PLAN |
LE TRES GROS PLAN |
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PLONGEE (vue d’en haut) |
CONTRE PLONGEE (vue d’en bas) |
On voit ce que le personnage voit |
CAMERA OBJECTIVE PROCHE On voit Thornhill, on observe ce qu’il fait. L’image nous montre qu’il est près du pneu du camion |
SUBJECTIVE On voit ce
que voit Thornhill, et le pneu est là pour nous le confirmer, puisqu’on l’avait
vu l’image d’avant |
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LE FONDU ENCHAINE |
(d’après Philippe Rigutto)
2) La musique de film
a) Le rôle
d’une musique de film:
* Le thème (leitmotiv), ou court motif qui
caractérise un personnage, varié en fonction de l’affect du personnage
(thème de Thornhill ou ailleurs ceux de Dark Vador dans Star Wars ou du Grand blond
et la chaussure noire)
* La musique peut être narrative;
elle commente, anticipe ou arrive après l’action (thème de l’amour dans North by Northwest
* Son caractère peut donner le ton du film
(générique de North)
* Un commentaire pour la mémoire du
spectateur
* Elle peut avoir pour but de masquer
les bruits réalistes en les remplaçant par le son intemporel de la musique (scène
du meurtre un A torn curtain avec la
musique initialement prévue de Herrmann)
* Le «mickey
mousing» où la musique qui remplace le bruit. Il y a un lien
immédiat entre la musique et l’action.
b) Musique diégétique et non diégétique
On fait en général la différence entre
la musique qui émane de l’action (musique diégétique), c'est-à-dire qui n’apporte pas plus d’information
que l’image (Scène du Mont Rusmore à la fin, où la virtuosité orchestrale, les
sonorités riches de l’orchestre, le caractère emporté et débridé accompagne une
action «sportive»), et une musique qui apporte une information que l’image ne
donne pas (musique non diégétique)
comme le thème sinueux des espions par exemple. La musique nous fait comprendre
que la situation «n’est pas très nette».
c) Quelques grands noms de la musique de film
* Aux origines du cinéma, des musiciens
célèbres se sont frottés à la musique pour cinéma muet: Erik Satie, Arthur
Honegger, Darius Milhaud par exemple.
* Après la seconde guerre mondiale, le monde de la musique de film
hollywoodien est dominé par des compositeurs issus de l’immigration d’Europe de
l’Est formés parfois par des grands maîtres du classique (Richard Strauss,
Gustav Mahler). Ils marquent leur préférence pour l'usage d’orchestres
symphoniques amples, d'harmonies riches et luxueuses, et un langage fortement
marqué par le post romantisme. Bernard Herrmann, avec un langage plus
moderne, se situe dans cette lignée. Et encore de nos jours, le style
symphonique post romantique trouve encore une belle place dans les productions
hollywoodiennes (Danse avec les loups, Star Wars, Indiana Jones…)
* Depuis les années 1950-80, on peut retenir:
Miles Davis pour Ascenseur
pour l’échafaud de Louis Malle, 1958
Georges
Delerue pour Hiroshima mon amour d’Alain Resnais, 1959 ou Tirez sur le pianiste de F.Truffaut, 1960
Nino Rota pour La dolce vita de Federico Fellini, 1960
Monty Norman pour le thème de James Bond. Doctor No de Terence Young,
1962
Ennio
Morricone pour Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone, 1968
Vladimir
Cosma pour Le grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert, 1972
John
Williams pour Star Wars de Georges Lucas, 1977 et pour la série des Indiana Jones (Aventuriers de l’arche
perdue…), de S.Spielberg, 1981
John Barry pour Danse avec
les loups de Kevin costner, 1990
Yann Tiersen pour Amélie
Poulain, de Jean-Pierre Jeunet, 2002
C - La musique de North by northwest
1) La musique de Bernard Hermann: un style symphonique particulier
ESTHETIQUE
Compositeur qualifié de néo-romantique, Herrmann
utilise un orchestre symphonique dans la lignée des grands compositeurs
romantiques et post romantiques (Tchaikovsky, Mahler, Stravinsky,
Prokofiev…) Il brille tout particulièrement dans l’illustration des sentiments
exacerbés: passion amoureuse, terreur et psychose, auxquels l’ostinato
donne corps efficacement, soutenu par les dissonances. La simplicité et brièveté du matériel musical
donne à sa musique une capacité de compréhension immédiate et durable sur l’auditeur.
Sa signature musicale est immédiatement identifiable.
BRIEVETE DES MOTIFS
Herrmann n’écrit
pas de grandes et longues mélodies «La phrase brève présente certains
avantages (…) N’oubliez jamais que les spectateurs n’écoutent qu’à moitié, et
la phrase brève est plus facile à suivre. La raison pour laquelle je n’aime pas
faire de mélodies c’est qu’elles doivent s’élaborer à travers huit ou seize
mesures, ce qui vous étouffe en tant que compositeur. » Bernard Herrmann, Cahiers du cinéma, Hors Série 1995,
Musiques au cinéma, p. 29. On verra en effet plus bas que les thème et motifs
de North by Northwest sont toujours
très courts.
DISSONANCES
Si La base de son langage musical est la tonalité, on note une utilisation fréquente de
dissonances (non résolues) pour créer la tension, le malaise, le suspense. Herrmann utilise à cet égard souvent un accord
particulier: un accord parfait mineur + une 7e majeure (exemple:
la-do-mi-sol#), qu’on entend souvent dans Psycho et dans Vertigo.
Cet accord génère un malaise et quelque chose d’irrationnel. Rare dans North, on note pas moins l’importance de
dissonances fréquentes.
OSTINATO
La brièveté des thèmes de Herrmann est
souvent compensée ou soutenue par un ostinato. Dans le thème du double d’Eve
Kendall, à noter l’ostinato des timbales qui accentue le doute sur la situation
EFFECTIF
ORCHESTRAL DANS NORTH BY NORTHWEST
L’orchestre
est particulièrement chargé et riche, près de 80 instrumentistes:
BOIS
(14 instruments):
1
piccolo – 2 flûtes – 2 hautbois – 1 cor anglais – 3 clarinettes – 2 clarinettes
basse – 2 bassons – 1 contrebasson
CUIVRES
(11 instruments):
4
cors – 3 trompettes – 2 trombones – 1 trombone basse – 1 tuba
PERCUSSIONS
(9 instruments):
Timbales
(2 timbaliers) – Caisse claire – Grosse caisse – Cymbales (susp. et crash) –
Tam tam (gong) – Castagnettes – Tambour de basque – Xylophone doublé par
vibraphone
CORDES
(33 instruments):
2
harpes – 8 violons 1 – 8 violons 2 – 6 altos – 6 violoncelles – 3 contrebasses
2) Sept thèmes principaux
* La musique de North by Northwest n’est pas du tout de la musique pour la musique. Herrmann a bien précisé
qu’il ne cherchait pas à trouver de beaux et longs thèmes qui seraient
intrinsèquement beaux, développés et riches. Il n’y pas de mélodie qui
identifie le film aussi clairement que dans Star
Wars ou Il était une fois dans
l’ouest
* Elle est constituée de courts
motifs clairement identifiables, qui sont affectés à une situation particulière,
en cela la musique est évidemment très proche de l’action, elle la suit à la
trace. Elle est tellement proche de l’action qu’elle ne semble pas pouvoir
prétendre à une existence en dehors du film.
* On peut dénombrer 7 situations et
thèmes qui y sont associés
D=musique diégétique ND=
Musique non diégétique)
a)
Le caractère de course effrénée (générique, scène de la voiture folle) D
b) Les situations où les
«méchants gagnent» (thème du kidnapping) D
c) Les situations d’attente,
d’incertitude, de suspense (thème sinueux) ND
d) La caractérisation du personnage de
Thornhill (thème de Thornhill) D
e) La fuite perpétuelle du personnage
principal (thème de la poursuite) D
f) Les situations sentimentales (thème de l’amour) D
g) Les situations de
mensonge, de non dit, de duplicité (thème du double d’Eve Kendall) ND
(Un lieu: Le Mont Rushmore, possède un thème spécifique, mais on ne
l’entend que 2 fois à
intervalle très proche) D
a) Le
thème du générique/ouverture
* Le générique appelé à l’origine
par Herrmann The wild ride («la
course folle») agit sur le spectateur comme le fait une ouverture d’opéra,
c'est-à-dire que la musique donne le ton, le caractère de ce qui va se passer
dans le film. Conçu pour la partie animée par Saül Bass (qui avait aussi
fait le générique de Vertigo), il est
décrit par Herrmann comme étant «un
fandango orchestral et kaléidoscopique qui donne le coup d’envoi de la déroute
qui va suivre». Il a un
caractère endiablé, effréné, où tout va très vite et tout se bouscule. A cet
égard la relation avec les images que l’on voit est éloquente: des new yorkais
pressés, se bousculant dans une des villes les plus agitées du monde.
* La musique est écrite à 3 temps
rapides (3/8) Allegro vivace e con
bravura. D’emblée, juste après le rugissement du lion du générique de
Suivi rapidement du thème caractéristique du
générique:
* Ce générique est écrit à la manière
d’un fandango, c'est-à-dire
une danse espagnole au rythme ternaire, passant à l’origine du 6/8 au ¾ toutes
les deux mesures, c'est-à-dire ayant soit deux temps soit trois selon la place
où on met l’accent. Autre fandango connu: l’air «I want to be in
«Caractérisé
par des mouvements vifs, le fandango se pratique en couple avec un
accompagnement à la guitare et aux castagnettes. Ses origines remontent au
XVIIe siècle, époque où son rythme était relativement plus lent ; le fandango
est alors dansé de l'Andalousie et l'Estrémadure jusqu'aux Asturies et au Pays
basque, en passant par les provinces du Levant, sans oublier le Portugal et
l'Amérique. Il existe des variantes régionales ou locales du fandango, dont la
dénomination varie selon les lieux : murcianas, malagueña, granaínas,
cartageneras, tarantas, verdiales ou bandolás. Toutes sont apparentées à la
séguedille castillane et au boléro» (source : Encarta)
Sur
6 notes, on peut faire deux groupes de 3 ou 3 groupes de 2 notes. Ce qui fait
le charme d’un fandango, est de passer d’une battue à l’autre alternativement.
Cette alternance entre 2 ou 3 temps participe à la «bousculade»
musicale montrée en images par l’agitation de la ville. Le générique fait
également entendre le Thème de Thornhill dont on parlera plus bas.
Caractère général fortement syncopé de la partition
qui s’adapte bien à la course des
citadins new yorkais. Le rythme effréné de la partition musicale préfigure les
poursuites qui jalonnent le film.
* Le générique est conçu de deux longs
plans et une série de petits plans courts. Le premier fait apparaître d’abord sur fond
vert la silhouette dessinée du bâtiment de l’Onu sur laquelle défilent les
titres en haut en bas avec arrêt provisoire au milieu de l’écran, à la manière
d’un ascenseur, évoquant tout de suite un immeuble, donc la ville et la vitesse
du mouvement des hommes. Une fois le titre du film apparu, la silhouette se
transforme en véritable façade d’immeuble dont les vitres montrent le reflet de
la circulation chargée, de l’agitation de la ville. S’en suivent alors une série
de plans courts montrant la foule dense de la ville en marche dans ses
activités quotidiennes: escalier de métro, traversées de rue, bataille pour
monter dans un taxi. Partout la foule est présente. Tous ces éléments donnent
une tonalité frénétique, rapide, où chaque minute compte.
* Il y a peu de lien direct entre le
déroulement des images et la structure musicale: mais les deux délivrent leur
message de manière indépendante et cohérente.
* On entend dès le début du film un
orchestre massif et puissant (11 cuivres, 14 bois, cordes, percussions riches
xylophone, cymbales, castagnettes, caisse claire…), beaucoup de dissonances, un
tempo rapide, aucun moment de répit.
* Le thème du générique et le thème
de Thornhill (qui sera développé au point d) sont entendus successivement dans
le générique, chacun représentant une facette de la personnalité
de Thornhill: l’agitation et le mouvement pour le premier, et la naïveté
et la candeur pour l’autre dans une tournure ironique. On entendra ces deux
thèmes successivement dans deux autres scènes: la course en voiture où Thornhill
conduit ivre, et la scène finale sur le mont Rushmore.
* Scène
de la voiture folle (3’30 à 13’47): Ivre
malgré lui, Thornhill est mis au volant d’une voiture de force la nuit. Un
complice de Townsend/Vandamm tente de le conduite. On le met là dans le but
évident qu’il se tue. Chaque plan montre un danger imminent, il manque
plusieurs fois de se tuer. Agrémentée d’une bande son particulièrement riche
(crissements de pneus, klaxons, sirènes de police, carambolages) la musique,
pourtant identique à celle du générique, amplifie l’atmosphère sportive de
course et de prise de risque. Quelques sons longs et decresendo à la fin
accompagnent la fin de la course, quand les voitures s’arrêtent et se rentrent
dedans.
* Scène
du mont Rushmore (6’18, à 2h03’50): Eve Kendall a réussi à s’enfuir de
l’avion qui allait la tuer, elle a rejoint Thornhill en voiture.
Malheureusement, une porte barre la route et ils doivent s’échapper à pied.
Après avoir couru dans la forêt ils se retrouvent en haut des têtes sculptées
du Mont Rushmore.
- C’est une scène en tous points opposée
à celle de la route 41: si cette dernière se passait en plein soleil dans un
paysage désert et plat, la scène du mont Rushmore se passe la nuit sur un
terrain accidenté.
- Dans cette scène finale, Herrmann
écrit la musique de manière synchrone avec l'image. Tout d’abord, le fandango
du générique est repris au moment où Eve Kendall claque la porte de la voiture
de Thornhill, mais les deux thèmes principaux ne sont pas encore joués.
- On entend d’abord les grands accords
cuivrés correspondant au thème du mont Rushmore. On entend ce thème deux fois:
quand on voit le sommet des têtes, et ensuite quand il y a un plan sur
l’ensemble du monument.
- Les thèmes du générique sont entendus
une fois l’atmosphère bien donnée (1’15 après le début de la scène), au moment
où Thornhill et Eve Kendall descendent dangereusement la paroi.
- A la manière des futur James Bond et dans un humour bien
anglo-saxon, Thornhill et Eve Kendall trouvent le moyen de discuter de leur vie
sentimentale alors qu’ils sont suspendus dans vide. A ce moment, la musique
devient moins forte et plus douce, non seulement pour ne pas couvrir les
dialogues, mais bien évidemment pour donner une tonalité plus sentimentale et
moins brutale à ce moment.
- La cascade reprend et la musique du
fandango également. Au moment où un bandit surgit, on entend un son grave à
l’orchestre. Il souligne l’apparition surprise de l’ennemi.
- Eve Kendall est suspendue dans le
vide, elle ne tient fébrilement. Thornhill, lui-même en équilibre précaire, lui
tend la main pour tenter de la sauver. Au dessus de Thornhill, Leonard apparaît
en position de force, debout, un pistolet à la main. Thornhill lui demande de
l’aider. L’unisson de l’orchestre passe progressivement du grave à l’aigu. Les
violons puis flûtes et piccolo le prennent dans l’aigu sur une note crescendo et
renforcent par là l’incertitude du spectateur quant à savoir si Leonard va les
aider ou pas. Quand on comprend qu’il ne les aidera pas (il marche sur la
main de Thornhill), le timbre grave se fait ré entendre (trombones).
b) Le
thème du kidnapping (5’50)
* Le motif de la scène du kidnapping se
compose d’un unisson joué fort et longtemps avec des ponctuations graves de
clarinettes et clarinettes basse. Lent et grave, il donne un caractère
inquiétant à la scène. La note longue illustre bien le danger du pistolet
soudainement pointé contre Thornhill
* On réentend ce thème dans la voiture
qui mène Thornhill chez Townsend quand il essaie d’ouvrir les portes pour
s’échapper, mais elles sont fermées
c) Le
thème sinueux
* Ce motif apparaît à chaque fois qu’une
situation trouble, une situation de tension apparaît. Sur un rythme ternaire et
surtout tonalement imprécis, il souligne une situation «pas nette» et duplicité
des personnages. Il fait sentir quelque chose que les images ne montrent pas:
il prévient que quelque chose de louche est en train de se préparer. C’est un thème
non diégétique.
* On l’entend à plusieurs endroits: à
l’arrivée chez Townsend dans la voiture où Thornhill est retenu kidnappé, lors
de l’arrivée à l’ONU (sous une forme variée), à l’entrée des personnages à la
cafétéria du Mont Rushmore, et lorsque Eve Kendall est menée par Vandamm à
l’avion à la fin. Dans toutes ces situations il annonce un danger et renforce
le suspens.
d) Le
thème de Thornhill
*
Clairement entendu dans le générique, dans la scène de la voiture folle et à la
fin sur le mont Rushmore, ce motif léger au caractère dansant contient une
certaine dose d’humour voire d’ironie qu’il faut bien évidemment relier à la
candeur et la naïveté initiales du personnage de Thornhill. En dehors de ces
trois endroits, on le trouve dans 3 autres scènes:
*
Scène de la sortie de chez Townsend: Le thème de Thornhill intervient toujours après une réflexion ou une
situation comique. Ainsi dans la propriété de Towsend en présence des
policiers, Mme Thornhill dit à son fils, confondu devant les faux témoins :
"Roger... pay the two dallars..."
D’allure comique au début, ce thème devient dramatique à mesure qu’on comprend
que le jardinier qui est là est un homme louche qui fait sûrement partie des
bandits. En réalité, c’est justement ce thème qui transformé à l’orchestre en
passant de l’aigu au grave et du piano au forte nous fait comprendre que le
jardinier est un bandit. Bel exemple de musique non diégétique.
*
Scène de l’ascenseur : Dans
la chambre du soit disant Kaplan au Plaza Hotel, Thornhill et sa mère
inspectent les lieux et tentent d’en savoir un peu plus sur ce fameux Kaplan.
Thrnhill est tourné en ridicaule par sa mère qui ne croit pas qu’on en veuille
à son fils.: «I’d like to meet these
killers» dit-elle ironiquement. Le thème de Thornhill se fait entendre pour
souligner son ridicule. Mais il tourne vite à l’aigre puisque, arrivés dans
l’ascenseur, ils rencontrent les deux bandits et le thème en question se
transforme en musique de suspense qui indique au spectateur qu’un événement
grave va bientôt arriver. La musique va crescendo dans un registre de plus en
plus aigu et s'arrête brusquement quand Mme Thornhill, confrontée aux espions
dans l'ascenseur, leur demande "You
gentlemen are really going to kill my son are you ?". Eclat de
rire général et fin du suspense.
Dans ces deux scènes, le thème de Thornhill, anodin au
départ, devient dramatique à la fin de la scène.
*
Scène de la gare de Chicago: Le
thème est repris une dernière fois pour accompagner la séquence de la gare de
Chicago ou le contrôleur de train, en caleçon, compte les billets que Thornhill
lui a donnés en échange de son costume. Situation humoristique où le thème de
Thornhill est alterné avec le thème de la poursuite (voir après).
e) Le
thème de la poursuite
* On se rappelle que Hermann ne
développe pas de réelles mélodies, mais affectionne plutôt les motifs courts et
efficaces. C’est tout à fait le cas du thème de la poursuite. Ce n’est pas tant la mélodie, presque
inexistante, qui importe mais la répétition des notes deux par deux, leur
rythme impliquant l’idée de poursuite toujours renouvelée. La mélodie
bouge peu, ou sinon en zigzag, tournant sur elle -même à l’image des
personnages qui se poursuivent.
*
Scène de la gare de Chicago:
C’est la première fois que l’on entend ce thème, alterné avec celui de
Thornhill (voir avant «le thème de Thornhill»
*
Scène de la sortie de l’hotel Ambassador: Faisant semblant de prendre une douche, Thornhill
observe Eve Kendall derrière la porte, elle s’en va. Il réussit à lire le papier
sur lequel elle a écrit sa destination et il se met en tête de la poursuivre.
Le thème de la poursuite se fait alors entendre, haletant, répétitif,
angoissant. La musique nous indique ainsi par avance que ce sont bien Van Damme et
les espions qui sont à l’origine du papier et donc du comportement louche d’Eva
Kaendall.
* Scène de la vente aux enchères: Thornhill arrive et constate
désormais officiellement que Eve Kendall joue double jeu. S’en suit une
discussion amère avec Vandamm qui le menace de le tuer. Thornhill essaie
d’échapper mais s’aperçoit que les entrées de la salle sont gardées par les
hommes de main de Vandamm. On entend à nouveau le thème de la poursuite,
soulignant l’urgence de Thornhill à s’échapper du piège dans lequel il s’est
mis. Il décide de semer la zizanie dans la vente en proposant des prix
farfelus.
* Il se bat et fait tout pour se faire
arrêter par la police, qui finit par arriver. Au moment où il se fait sortir de
la salle, il lâche non sans humour un «Sorry
old man, too bad, keep trying» triomphant. Le thème de la poursuite est entendu
à nouveau mais plus léger et plus rapide, dans un caractère plus d’amusement
que de suspens.
* Puis à nouveau, au moment d’arriver à
l’aéroport de Chicago où les policiers le conduisent, on entend encore ce même
thème orchestré par des cuivres massifs et puissants, prolongeant le caractère
de la poursuite
* Ce motif apparaît une dernière fois
lors de l’évasion de l’hôpital, où le Thornhill prétendu mort a été porté. Le
chef des services secrets lui a ordonné de rester là mais, motivé pour son
attirance pour Eve Kendall, s’en échappe. On entend à nouveau le thème
poursuite, orchestré différemment (cordes en pizzicati puis trémolo avec basses
en contretemps) pour souligner son évasion discrète.
f) Le
thème de l’amour
* Cette
mélodie avait déjà été composé en 1953 pour le film d’Henry Hataway
* Le thème d’amour du film se rencontre
naturellement lorsque Eve Kendall et Thornhill sont en scène. Selon les moments
du film, le spectateur apprécie diversement la sincérité des sentiments d’Eve
Kendall: amour sans doute sincère au début lorsqu’ils se rencontrent dans le
train, mis en cause lorsqu’on sait qu’elle est de mèche avec Vandamm et
Leonard, et sincère à nouveau lorsqu’on a eu les explications du chef des
services de contre espionnage.
* Aux allures de romance, il a un grand
contraste de caractère avec tous les autres thèmes aux rythmes heurtés. Il inspire
la rêverie, le calme et le désir. Sur le plan de l’orchestration, il est aussi
en total contraste avec les autres thèmes: joué souvent par deux bois et un petit effectif de cordes alors
que les autres thèmes sont souvent joués par tout le grand orchestre.
* On rencontre ce thème la première fois
lors de la rencontre de Thornhill et Eve Kendall dans le train (47’54). A vrai
dire on entend d’abord une musique d’ambiance (on suppose qu’elle n’est pas
jouée dans le train, qu’elle est en voix off),
c’est la mélodie Fashion show de
André Previn, compositeur américain (voir plus bas). Le thème d’amour se fait
véritablement entendre lorsque le sous entendu amoureux est au plus fort («You know what I mean ? - Let me think»). Le dialogue musical
joué par un hautbois et une clarinette est soutenu par un ostinato aux cordes
qui imite le bruit régulier du train sur les rails. La musique se termine
lorsque Eve Kendall donne son numéro de chambre pour que Thornhill la rejoigne
et que le train s’arrête de manière imprévue pour faire monter des policiers.
* La romance est reprise plus longuement
quand Eve et Roger s'embrassent clans le compartiment (52’43), toujours aux
bois, mais l’orchestration change lorsque le baiser se termine, le thème est
alors joué aux violons, lui donnant plus d’ampleur et marquant définitivement
son empreinte sur la relation amoureuse des deux personnages. Il est
brutalement perturbé par le bruit de la sonnette du compartiment et s’éteint
lorsque Thornhill est parti se cacher et que la porte s’ouvre sur le portier.
* Le portier parti, ils se retrouvent
seuls sur le lit, et s’embrassent à nouveau (56’25). Cette fois le thème se
termine sur une harmonie imprévue et inquiétante, pour souligner le regard
torve d’Eve Kendall qui laisse supposer au spectateur, qu’elle n’est peut-être
pas si innocente que ça. Cela se confirmera par la scène suivante du billet
envoyé à Vandamm et Leonard qui sont aussi dans le train.
* Le lendemain, lorsque le train est
arrivé à Chicago, on entend à nouveau le thème d’amour quand Thornhill, déguisé
en porteur de valise à casquette rouge lance à Eve Kendall «You’re the smartest girl I’ve ever spent the
night with on a train». Ce compliment trouve un écho dans le thème d’amour
mais ce dernier se finit sur une note étrange au même moment où la camera fait
entrevoir le couple Vandamm/Leonard marchant un peu plus loin derrière eux. La
musique souligne le lien entre Eve Kendall et les deux autres.
*
Le thème est entendu à nouveau au moment de se séparer dans la gare de Chicago
(1h02’47). Quand Thornhill est parti, Eve Kendall avance un regard montrant la
tristesse et le regret, jetant le trouble au spectateur. Qui est-elle
finalement ?, que pense-t-elle vraiment ? Est-elle vraiment amoureuse
ou à la solde de Vandamm/Leonard ?
* Thornhill ayant réchappé de l’avion pulvérisateur,
il se rend à l’hôtel Ambassador de Chicago et y retrouve Eve Kendall (1h15’08).
Au moment où elle lui ouvre la porte, surprise, il entre et le thème se fait
entendre. Thornhill, furieux de s’être fait embarquer dans un piège, ne donne
pas trop dans le sentimentalisme, et demande des comptes à Eve Kendall: la
musique s’arrête. Lui demandant de ne plus jamais revenir, Eve Kendall est
accompagnée par une nouvelle occurrence du thème à 1h18’18.
* Reprise aux cordes,
très lyrique, du thème dans la scène du baiser dans le bois à 1h44h
g) Le
thème du double d’Eve Kendall
* Ce motif
est entendu à chaque fois qu’Ève est obligée de mentir, c’est en quelque sorte
le thème de la duplicité: de caractère énigmatique et invitant au
questionnement, il est constitué d’un chromatisme en tierces descendantes puis
ascendantes joué par deux clarinettes et deux trompettes soutenues par un
ostinato à la timbale et au vibraphone.
* On l’entend
la première fois à la gare de Chicago quand Eve Kendall téléphone prétendument
à Kaplan (1h00’50). La camera fait un travelling latéral de gauche à droite de
la cabine où elle se trouve à celle de Leonard qui téléphone aussi. A vrai dire
rien n’indique officiellement qu’ils se téléphonent mais la musique souligne le
doute du spectateur quant à savoir si oui ou non ils sont en train de se
parler. Le trouble est mis en évidence
par la note répétée au vibraphone. L'impact de la musique est d'autant plus
tort que la séquence est dépourvue de dialogues. On l’entend encore à ces
endroits:
* Dans la scène de l’Hôtel Ambassador
après que Thornhill ait réchappé de l’avion tueur quant Thornhill suggère
qu’elle joue double (1h20’25)
* Au début de la scène de la vente aux
enchères quand elle se fait caresser le cou (1h22’12), Thornhill découvre
officiellement qu’elle mène double jeu puisqu’il la voit avec Vandamm et
Leonard.
* A la fin dans la villa de Vandamm,
quand lit le message écrit sur la boite d’allumettes lancé par Thornhill et
feint de chercher ses boucles d’oreilles: 2h00’07. A vrai dire, contrairement
aux autres séquences, elle ne ment pas à Thornhill cette fois mais à Vandamm.
Mais c’est une scène qui montre de toutes façons sa duplicité, comme le signale
la musique.
3) Les
musiques préexistantes dans le film
* Il faut
signaler quelques musiques utilisées dans le film qui ne sont pas composées par
Herrmann. Ce sont des mélodies d’apparence superficielle, dont le rôle est
mineur dans l’accompagnement de l’action mais qui ne sont pas placées
innocemment non plus:
* Lorsque Thornhill arrive la première
fois à l’Hotel Plaza de New York (4’23), on entend en musique de fond l’air de Take me out to the ball game
(chanson qui avait donné son titre à un film de Busby Berkeley avec Gene Kelly
et Frank Sinatra en 1948). «C'est au bar
de cet hôtel qu'il va être pris pour un dénommé Kaplan et kidnappé par les deux
espions: le titre de la chanson - pouvant se traduire par : "Mets moi dans
le jeu" - devient une demande inconsciente du héros au cinéaste pour que
l'intrigue commence» JP Eugène. On ne voit pas les musiciens mais on peut
supposer, vu le contexte d’un hôtel, qu’ils sont quelque part à jouer pour les
clients de l’hôtel.
* La deuxième
fois qu’il rentre à l’hôtel Plaza avec sa mère (25’53), on entend cette fois la
mélodie «Rosalie» et «In the still of the night» de
Cole Porter.
* Lors de la
rencontre Thornhill - Eve Kendall dans le train qui les mène à Chicago, une
musique d’ambiance se fait entendre au moment où il rentre dans le wagon restaurant
(44’27). Vu le contexte différent (on n’est plus à l’hôtel), on suppose que les
musiciens ne sont pas dans la scène, mais que c’est une musique en voix off. «La musique est la mélodie «Fashion show»
(littéralement «défilé de mannequins», elle est à l'image des deux
protagonistes de cette séquence: Thornhill se présente sous le nom de Jack
Philips, chef de vente d'une firme électronique, Eve Kendall, elle, ne change
pas son identité mais déclare faire du dessin industriel. Tous deux mannequins
manipulés par
* Citons enfin la mélodie «Singin' in the rain» que
Thornhill siffle dans la salle de bain de l'hôtel Ambassador (1h21’04), en
rapport avec la douche qu’il fait semblant de prendre (et donc l’eau qui coule)
alors qu’il observe en réalité le manège d’Eve Kendall qui s’enfuit, à travers
la porte de la salle de bains.
QUELQUES SCENES SYMBOLIQUES
Le
meurtre à l’ONU
|
|
Scène à
l’ONU (35’52): le flash du photographe en arrière plan imprime au spectateur une zone
importante de l’écran |
En effet,
quelques secondes après, c’est à cet
endroit que le poignard se plante |
Coup de foudre dans le
train ?
|
|
Eve Kendall
amoureuse (57’02)… |
…en est-on
bien sûr ? La musique fait entendre ici un accord inquiétant pour
souligner ce regard torve |
Scène de
l’avion tueur
|
Scène de l’avion tueur (1h03’35): elle
commence par une vue d’ensemble du paysage en hauteur, suggérant que quelque chose
dans les airs se passera après |
La
statuette: objet central dans le film
|
|
|
Scène de l’ONU (35’29). La statue à
gauche placée à côté de l’homme louche fait rentrer dans l’inconscient du
spectateur l’idée qu’un tel objet sera important par la suite |
Vente aux enchères: (1h23’57).
D’apparence anodine, la vue de cette statuette confirme l’importance de cet
objet… |
…qui sera cassé à la fin lors de la
mort de Léonard sur le mont Rushmore (2h09’57, laissant voir les microfilms,
raison centrale de la poursuite de Vandamm par le contre espionnage |
TABLEAU
SYNOPTIQUE DU RAPPORT ACTION/MUSIQUE
|
ACTION |
MUSIQUE |
||
0’00 |
Générique |
A la manière d’une ouverture d’opéra,
le temps du générique propose le fandango initial, pièce orchestrale virtuose
et vigoureuse à trois temps donnant le caractère d’un film d’action |
||
4’22 |
Thornhill
rentre dans le Oak bar de l’hotel
Plaza à New-York. Thornhill se retourne au moment où quelqu’un appelle
«George Kaplan». |
On entend une musique d’ambiance
supposée jouée dans le bar dont on ne voit pas les musiciens, un air pour
violon et piano. Cet air a un titre prémonitoire «It’s a most unusual day» |
||
5’40 |
Deux
bandits présents croient alors que Thornhill est effectivement le certain
Kaplan qu’ils recherchent et le kidnappent. |
Thème du kidnapping: Sons graves,
lents et longs pour surligner la gravité de la situation. |
||
7’00 |
Motif
sinueux à l’arrivée chez Townsend. |
|
||
13’47 |
Thornhill
ne voulant pas coopérer avec Townsend en affirmant qu’il n’est pas Kaplan est
forcé de boire de l’alcool. Ivre, il
est mis au volant d’une voiture avec laquelle il roule à tombeau
ouvert. |
Mêmes
thèmes et caractère frénétique qu’au fandango de l’ouverture |
||
|
|
|
||
|
ACTION |
MUSIQUE |
||
17’12 |
Thornhill
est récupéré par la police en état d’ivresse |
|
||
21’45 |
Thornhill
revient chez Townsend accompagné de sa mère et des enquêteurs de la police.
La prétendue femme de Townsend dément tout le scénario de l’enlèvement de
Thornhill. Elle affirme que son mari va prononcer un discours le jour même à
la tribune des nations unies. Thornhill est totalement désavoué |
|
||
25’00 |
Thornhill
et sa mère quittent la villa de Townsend en taxi pour reprendre le chemin de
l’hôtel Plaza à la recherche du fameux Kaplan. D’après ce qui lui avait dit
Townsend, Kaplan aurait une chambre dans cet hôtel. |
Thème
de Thornhill |
||
25’53 |
Thornhill
et sa mère arrivent au Plaza hotel |
Comme à 4’22, on entend à nouveau une
musique d’ambiance supposée jouée dans le bar dont on ne voit pas les
musiciens, un air pour violon et piano «Rosalie» de Cole Porter. Mélodie
d’une célèbre comédie musicale de l’époque. |
||
26’56 |
Thornhill
et sa mère inspectent la chambre de Kaplan. Les employés de l’hôtel le
prennent pour Kaplan. Un mystérieux coup de téléphone de Townsend continue de
faire croire à Thornhill qu’il est bien le Kaplan recherché. Thornhill et sa
mère quittent la chambre précipitamment pour ne pas être repris par les
bandits. |
|
||
31’28 |
Scène
de l’ascenseur. Thornhill et sa mère prennent l’ascenseur pour descendre à la
réception. Ils sont nez à nez avec les bandits, en compagnie d’autres
personnes. La mère de Thornhill demande aux bandits s’ils veulent vraiment
tuer son fils. Eclat de rire général. A la faveur de celui Thornhill échappe
à ses poursuivants et saute dans un taxi. |
Après
le thème de Thornhill, une musique au caractère de suspense apparaît,
celle-ci fait monter la pression, elle indique au spectateur qu’un événement
grave va bientôt arriver. La musique va crescendo dans un registre de plus en
plus aigu et stoppe net au rire général. |
||
|
ACTION |
MUSIQUE |
||
32’48 |
Thornhill
prend un taxi pour le bâtiment des nations unies où Townsend est censé
prononcer un discours. |
Musique
de suspense, phrases sinueuses montant vers l’aigu. |
||
35’01 |
Arrivé
à l’ONU, Thornhill fait appeler Townsend par une annonce. Zoom sur un homme
dont on devine que c’est un bandit au gant noir qu’il met. Thornhill
rencontre un Townsend qu’il ne reconnaît pas |
|
||
35’53 |
Coup
de flash au dessus de l’épaule du nouveau Townsend |
|
||
36’17 |
Thornhill
pose des questions au Townsend, notamment sur sa maison et sa femme. Au
moment de lui montrer la photo du Townsend qui l’a kidnappé, le Townsend
présent est abattu d’un coup de poignard dans le dos au même endroit dans
l’écran que le flash à 35’53. On aperçoit un bandit qui s’enfuit. Thornhill
prend le couteau dans sa main, puis se fait prendre en photo avec par un
journaliste. Il est vu par la foule comme le meurtrier. |
Accords
glaçants et stridents au moment où le poignard s’enfonce dans la poitrine de
Townsend. |
||
36’37 |
Thornhill
s’enfuit |
Thèmes
du fandango initial. |
||
36’56 |
Réunion
du conseil du contre espionnage où l’on apprend qu’il travaille à faire tomber Townsend qui
est un espion au vrai nom de Vandamm. On y apprend aussi deux choses: 1)
George Kaplan est un personnage inventé de toutes pièces par ce conseil, 2)
un agent infiltré auprès de Townsend/Vandamm) travaille à le faire tomber.
Ils décident de ne pas dévoiler le leurre qu’est Kaplan pour Vandamm car cela
pourrait jeter une suspicion sur leur agent et le mettre en danger, quitte à
laisser Thornhill se faire poursuivre par Townsend/Vandamm et la police. Le
spectateur sait qu’il y a un agent infiltré mais ne sait pas qui c’est
exactement. |
Pas
de musique. |
||
|
ACTION |
MUSIQUE |
|||
39’42 |
Gare
de New-York. Thornhill sait pour avoir appelé l’hôtel Plaza que Kaplan est
parti pour Chicago. Discrètement, il prend le train pour Chicago. |
Pas
de musique. |
|||
42’46 |
Poursuivi
par la police, il rencontre dans le train une jeune femme -Eve Kendall- qui
l’aide à en échapper. Le train part. |
Pas
de musique. |
|||
44’24 |
Thornhill
entre dans le wagon restaurant. Il s’assoie à la table d’Eve Kendall qui se
présente comme dessinatrice industrielle, 26 ans,
célibataire. Conversation de séduction. Thornhill essaye de se faire
passer pour Jack Phillips, responsable de ventes en électronique, mais est
tout de suite démasqué car sa photo et son nom son dans tous les journaux
suite au meurtre de l’ONU. Gros plan sur le paquet d’allumettes de
marque « ROT» qu’on retrouvera à la fin à 1h58’30. |
Musique
douce de fond (Fashion show de
André Previn). On comprend que les musiciens ne sont pas dans le wagon. |
|||
47’52 |
La
conversation tourne franchement à évoquer de passer la nuit ensemble. Eve
Kendall invite Thornhill à la rejoindre dans sa chambre plus tard. |
Thème
d’amour au hautbois |
|||
49’45 |
Des
policiers montent dans le train à un arrêt imprévu. Thornhill se réfugie dans
le compartiment d’Eve K. La police y rentre mais elle dit ne rien savoir de
Thornhill. |
Cordes
graves, suspens. |
|||
52’41 |
Thornhill
et Kendall s’embrassent. |
Thème
d’amour. Musique romantique. |
|||
57’02 |
La
scène d’amour se termine par un regard douteux de Kendall |
Le
regard douteux est souligné par un accord inquiétant, n’ayant plus rien à
voir avec la romance précédente. Ce regard et cet accord nous font comprendre
que Kendall n’est peut-être pas si claire que ça. |
|||
57’07 |
Le
portier amène un message dans une cabine de la part de «la dame de la cabine
3901 {Kendall]» portant l’inscription «Qu’est-ce
que j’en fais demain matin ?» On comprend alors que Kendall joue
pour les bandits. On voit d’ailleurs Townsend et Leonard lire ce mot dans le
compartiment. On comprend qu’ils sont eux aussi dans le train. |
Pas
de musique. |
|||
57’46 |
Le
train est arrivé à Chicago. Thornhill est déguisé en porteur de valises. |
Pas
de musique. |
|||
59’26 |
«The smartest girl I’ve ever spent the night with on a train». Kendall propose à Thornhill d’appeler Kaplan pour
savoir où il est. Thornhill ne pourrait pas téléphoner déguisé en porteur de
valise, ce serait suspect. |
Thème
d’amour en fond. Regard à la fois songeur de Kendall et à la fois à regarder
deux hommes marchant derrière. On insiste sur son comportement suspect. |
|||
|
|||||
|
ACTION |
MUSIQUE |
|
||
59’48 |
Les
contrôleurs du train trouvent un de leur collègue déshabillé, par Thornhill
pour s’échapper incognito. Tous les porteurs de valise à casquette rouge sont
vérifiés. |
Fandango
initial. Thème de la fuite. |
|
||
1h00’19 |
Thornhill
se change et se rase aux toilettes. Regard suspicieux de son voisin. |
|
|
||
1h00’49 |
On
voit Eve Kendall téléphoner dans une cabine et Leonard le secrétaire de
Townsend/Vandamm dans une autre cabine un peu plus loin. On ne sait pas si
Kendall appelle Kaplan où si elle parle avec Léonard. L’image suggère
fortement la deuxième solution. |
Musique
lente avec pulsation marquée sourdement dans le fond. C’est le thème du
double d’Eve Kendall. La musique surligne l’incertitude de l’action et
surtout l’incertitude du spectateur quant à savoir quel est son rôle
exactement, de quel côté elle se trouve. |
|
||
1h02’59 |
Kendall
dit avoir joint Kaplan au téléphone et donne à Thornhill le lieu du rendez
vous: route 41 à Prairie stop à 3h30. Il s’y rendra en bus. |
|
|
||
1h02’48 |
|
Thème
d’amour. Cette musique nous fait comprendre qu’il doit quand même y avoir un
sentiment d’amour de Kendall envers Thornhill même si elle a l’air de jouer
double jeu. Sans doute sait-elle que ce rendez-vous avec Kaplan sera fatal
pour Thornhill et qu’elle l’y envoie à regrets car elle l’aime… Est même
donnée l’impression qu’elle voudrait lui dire quelque chose qu’elle ne peut
pas dire. |
|
||
1h03h34 |
Scène
de l’avion dans le champ. Le bus s’arrête dans un endroit désert. Thornhill
attend au bord d’une route où il n’y a personne aux alentours |
«Tout comme il y a le blanc en peinture, il
y a le silence en musique» disait Herrmann à propos de cette scène
célèbre sans musique. Pas de musique donc, rien que des bruits d’ambiance
(voitures qui passent |
|
||
1h06’43 |
Un
homme est déposé par une voiture. Le spectateur peut imaginer un instant de
voir enfin Kaplan (même si on sait que Kaplan n’existe pas). Ce n’est pas
lui. Ce personnage qui attend le bus attire l’attention sur un avion au loin
qui est censé saupoudrer un champ mais il n’y a pas de champ ! |
Toujours
pas de musique. |
|
||
1h08’44 |
L’attention
est portée sur l’avion qui fonce sur Thornhill. Au deuxième passage, il tente
même de le mitrailler. On comprend que Thornhill est tombé dans un
guet-apens. Thornhill se cache dans les épis de maïs mais se fait étouffer
par un nuage d’un produit venu de l’avion. Il se cache alors sous un camion
qui passait par là. |
On
entend le bruit de l’avion de plus en plus fort. |
|
||
1h11’49 |
L’avion
fonce dans le camion et les deux s’embrasent. Thornhill parvient à s’en tirer
et vole un voiture à un badaud qui s’était arrêté. |
Musique
style fandango du début, mais varié |
|
||
|
ACTION |
MUSIQUE |
1h13’08 |
Thornhill
revient à Chicago et va à l’hôtel « Ambassador East» sur les traces de
Kaplan. Le réceptionniste lui répond qu’il est parti le matin même et se rend
à l’hôtel Sheraton de Rapid City dans le Dakota du sud. Son heure de départ
(07h10) est incompatible avec l’heure du supposé coup de fil de Kendall à
Kaplan (09h). Thornhill se doute alors que Kendall lui a menti, qu’elle n’a
jamais eu Kaplan au téléphone. |
|
1h13’59 |
Justement
il voit Kendall dans le hall de l’hôtel, il la voit monter au 4e
étage et demande le numéro de sa chambre: 463. Il s’y rend. |
|
1h15’06 |
Eve
Kendall lui ouvre la porte, surprise. Elle se jette dans ses bras. Lui est
méfiant. |
Thème
d’amour |
1h15’54 |
Il raconte que Kaplan n’est pas venu au
rendez-vous. Kendall reçoit un coup de fil pour lui proposer de sortir ce
soir. Thornhill insiste pour passer la soirée avec elle. |
Pas
de musique |
1h18’23
|
Kendal
lui demande de s’en aller tout de suite. |
Musique
douce (pas le thème d’amour) |
1h19’05 |
Elle
cède pour qu’il s’en aille après avoir dîné ensemble. Elle lui demande de
faire rafraîchir son costume et de prendre une douche. |
Pas
de musique |
1h20’11 |
Thornhill
menace Kendall pour qu’elle ne soit pas être vicieuse ou rusée. |
Musique
douce et inquiétante. Clarinettes répondent aux cordes, c’est le thème du
double d’Eve Kendall. |
1h21’07 |
Il
va prendre sa douche. |
Sous
sa douche il siffle «I’m singing in the
rain». Clin d’œil à l’eau de la douche. |
1h21’22 |
Thornhill
est méfiant. Il n’est pas sous sa douche mais observe par la fente de la
porte ce que fait Kendall qui profite de la situation pour s’éclipser hors de
la chambre |
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1h21’31 |
Thornhill
sort de la chambre et se met à poursuivre Kendall en repérant l’adresse de
son rendez vous sur les traces d’écriture laissées dans le carnet. L’adresse
récupérée le mène à une salle de vente aux enchères |
Musique
au caractère d’action et de suspens. «thème de la fuite» |
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ACTION |
MUSIQUE |
1h22’08 |
Gros
plan sur Eve Kendall se faisant caresser le cou par Townsend/Vandamm et
Leonard à côté d’eux pendant la vente aux enchères. |
Même
musique qu’à 1h20’11. Musique douce et inquiétante. |
1h23’10 |
Thornhill s’approche de
Kendall, Townsend/Vandamm et Leonard. On
savait déjà depuis l’épisode du train que Kendall et Townsend/Vandamm étaient
de mèche, et cela se confirme encore. La nouveauté c’est que Thornhill s’en
aperçoit officiellement. La gène de Kendall de se faire découvrir de la sorte
avec Townsend/Vandamm et Leonard aux yeux de Thornhill est double: comme on
saura plus tard que c’est elle qui est l’agent infiltré par les services
secrets, elle fait mine de montrer une gêne attendue mais souffre
intérieurement de se montrer comme traître aux yeux de Thornhill car dans le
fond elle l’aime. |
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1h24’24 |
Le
commissaire-priseur annonce la vente d’un objet (une petite statuette dont on apprendra à la fin qu’elle servira à
cacher les microfilms de ses secrets d’état vendus à l’étranger) à
Townsend en l’appelant «Mr.Vandamm».
Son vrai nom est désormais connu de Thornhill. |
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1h24’58 |
Thornhill
est menacé de mort par Vandamm, et s’aperçoit que des hommes de main sont
dans la salle, il ne peut pas s’échapper. On aperçoit à 1h25’40 le chef du
conseil du contre espionnage déjà vu à 36’56 dans le public. Il a l’air de suivre
la conversation entre Thornhill et Vandamm. |
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1h26’01 |
Thornhill
s’en va non sans dire à Kendall sa rancœur d’avoir suivi une traître. Elle
retient ses larmes |
Même
musique qu’à 1h20’11. Musique douce et inquiétante. |
1h26’16 |
Thornhill
essaie de quitter la salle mais ne le peut pas en raison des hommes de main
de Vandamm qui gardent la salle. Il s’installe sur un fauteuil et participe
aux enchères en semant le trouble. Il finit pas se battre avec quelqu’un. Il
cherche à semer la panique pour provoquer l’arrivée de la police et ainsi
échapper aux bandits de Vandamm qui gardent la salle. |
Même
thème de la fuite qu’à 1h21’31 |
1h29’50 |
« Désolé »
devant un des gardes de Vandamm, il s’en va, tenu par des policiers. Il est
embarqué par ceux-ci quand on aperçoit encore le chef du conseil du contre
espionnage téléphoner d’une cabine. Le policier reçoit un coup de fil dans la
voiture lui enjoignant d’aller à l’aéroport. |
Même
thème de la fuite qu’à 1h21’31 |
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ACTION |
MUSIQUE |
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1h32’02 |
Arrivée
de la voiture de police à l’aéroport. Le chef du conseil du contre espionnage
est là et remercie les policiers de le laisser seul avec thornhill. On
aperçoit la marque de la compagnie aérienne «Northwest» allusion au titre du
film. |
Même
thème de la fuite qu’à 1h21’31 avec des cuivres très forts. |
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1h32’54 |
Le
chef du contre espionnage emmène Thornhill sur la piste de décollage et lui
explique tout: il se présente comme l’homme devant le tirer de cette mauvaise
situation. Il sait bien que Thornhill n’est pas coupable du meurtre de l’ONU
(on aperçoit encore la marque «Northwest» sur des escaliers mobiles dans le
fond). Il lui annonce qu’il vont s’embarquer pour Rapid city dans le Dakota
du sud, près du mont Rushmore. Il lui dit juste que Kendall est la maîtresse
de Vandamm (il ne dit rien encore sur le fait que c’est l’agent infiltré par
ses services pour faire tomber Vandamm). On apprend enfin pourquoi il cherche
à faire arrêter Vandamm: c’est un vendeur de secrets d’état, et il veut faire
arrêter toute sa bande, pas juste Vandamm seul. Il veut envoyer Thornhill au
mont Rushmore parceque Vandamm y a une villa et compte quitter le pays le
lendemain soir. Il lui apprend que Kaplan n’a jamais existé, que c’est un
leurre pour Vandamm. Il demande à Thornhill de continuer à jouer Kaplan encore
un moment. |
Son
court de cordes graves. |
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1h34’41 |
Leur
conversation continue… |
…sous
le bruit des avions et on n’entend pas ce qu’ils se disent. Peut-être le chef
du contre espionnage lui explique-t-il ce qu’il faudra faire une fois arrivé
à Rapid City… |
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1h 35’35 |
La
conversation reprend. Thornhill souhaite définitivement arrêter de jouer le
leurre Kaplan et veut arrêter d’être mêlé à toute cette histoire. Le chef le
convainc de continuer encore un peu en lui révélant enfin le fait que Eve
Kendall est un de ses agents (gros plan sur Thornhill). Elle a été contrainte
de trahir Thornhill pour se protéger et éviter ainsi de se faire démasquer
par Vandamm. |
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ACTION |
MUSIQUE |
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1h36’31 |
Poursuite
de la discussion entre le chef du contre espionnage et Thornhill au pied du
mont Rushmore. Le chef demande à Thornhill de faire en sorte que Vandamm
retrouve toute la confiance en Kendall, quelque peu écornée par ses soupçons
de relation entre elle et Thornhill. |
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1h37’35 |
Thornhill
aperçoit le trio infernal (Kendall, Vandamm et Leonard) s’approcher de la
cafeteria du mont Rushmore. Ils y rentrent tous. |
Motif
sinueux, idem à 7’00 à l’arrivée chez Townsend |
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1h38’53 |
Leonard
et Kendall restent à part, Thornhill propose à Vandamm un marché: en échange
de le laisser quitter le pays ce soir il veut récupérer Kendall pour soit
disant l’envoyer en prison (et conforter en disant ça l’idée que Kendall est
une alliée de Vandamm). Vandamm refuse et s’en va avec Kendall. Thornhill. |
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1h41’02 |
Ce
dernier tente de la persuader de ne pas partir lorsque celle-ci dégaine deux
coups de revolver contre lui. Thornhill s’effondre. Kendall s’enfuit seule.
Le chef du contre espionnage ramasse le corps de Thornhill. |
Sons
graves et lents |
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1h41’58 |
Le
chef s’arrête en foret et fait sortir Thornhill (qui n’est pas mort et n’a
pas été touché, les cartouches utilisées par Kendall étaient à blanc) de la
voiture. Kendall est là. Elle et Thornhill vident leurs sacs: ils s’excusent
mutuellement de leur attitude l’un envers l’autre. Kendall explique que,
après être tombée amoureuse de Philipp Vandamm, ses chefs du contre
espionnage lui ont dit qui il était vraiment (un traître qui vend des secrets
d’état) et que sa relation avec lui allait faire d’elle un atout majeur pour
le coincer. Alors désormais tombée amoureuse de Thornhill, elle n’avait plus
de scrupules à jouer contre Vandamm. |
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1h44’50 |
Ils
s’embrassent. Thornhill rêve de retrouver Kendall une fois Vandamm éliminé. |
Thème
de l’amour |
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ACTION |
MUSIQUE |
1h46 |
Mais
ça n’est pas possible, car le chef du contre espionnage lui explique que
Kendall partira avec Vandamm ce soir même. Thornhill proteste. Kendall
s’enfuit et Thornhill est assommé par un policier pour la laisser partir. |
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1h47’06 |
Thornhill,
à l’hôpital pour ses soit disantes blessures écoute la radio où l’on décrit
la meurtrière de la cafeteria du mont Rushmore. Le chef du contre espionnage
vient pour lui donner des vêtements et s’assurer que Thornhill joue bien le
rôle du blessé (de façon à continuer à faire croire à la thèse de Kendall la
meurtrière pour que Vandamm continue à avoir confiance en elle). |
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1h49’04 |
Thornhill
s’échappe de l’hôpital par la fenêtre. Nuit. |
Thème
de la fuite varié avec des contre temps |
1h50’09 |
Il
prend un taxi pour aller à la villa de Vandamm. Par amour, il refuse de voir
Kendall partir avec Vandamm |
Musique
de suspens, registre grave. |
1h51’08 |
Il
s’approche de la villa. Thornhill aperçoit Vandamm y rentrer et retrouver
Kendall et Leonard. Thornhill se demande comment il va faire pour y rentrer,
il escalade un mur. |
Musique
de suspens toujours soutenue par le rythme de 1h49’04. La scène se termine
sur un son grave des cordes |
1h53’17 |
Thornhill
s’approche de la fenêtre et entend la conversation entre Kendall et Vandamm.
Kendall feint d’être déboussolée d’avoir soit disant tué Thornhill. Il leur
reste 10 minutes avant de partir en avion. |
Pas
de musique. |
1h53’45 |
Leonard,
le secrétaire deVandamm demande à parler seul avec lui. Kendall part dans sa
chambre se préparer. |
|
1h54’20 |
Thornhill
quitte sa cachette pour essayer de rentrer en contact avec Kendall à travers
la vitre de sa chambre. Il lui lance des pièces mais elle ne le voit pas. |
Musique
de suspens |
1h55’05 |
Leonard
fait part à Vandamm de ses doutes sur Kendall. Il a découvert que le pistolet
qu’elle a utilisé contre Thornhill à la cafétéria était chargé à blanc.
Vandamm, furieux, projette alors
d’éjecter Kendall hors de l’avion
quand ils voleront au dessus de l’océan. Thornhill, collé à la fenêtre a tout
entendu, il sait que Kendall est désormais démasquée et va tout faire pour la
prévenir. On apprend au passage que c’est par une petite statue (achetée à la
vente aux enchères à 1h24’24) que Vandamm cache et fait transmettre des
microfilms de secrets d’état. |
|
|
ACTION |
MUSIQUE |
1h57’19 |
Thornhill
escalade le mur de la chambre de Kendall et parvient à y pénétrer mais Kenall
en est sortie. Du balcon intérieur, il sort une boite d’allumettes, de la
même marque « ROT» que celle utilisée lors de leur rencontre dans le
train à 44’24. Il écrit un message dessus «They’re
on to you. I’m in your room» |
Musique
de suspens |
1h59’45 |
L’avion
qui doit embarquer Kendall et Vandamm se fait entendre. Thornhill lance
discrètement la boite d’allumettes à Kendall assise sur le canapé en bas. |
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2h00’02 |
Leonard
ramasse la boite d’allumettes et la pose sur la table. Kendall reconnaît à la
marque «ROT» des allumettes que Thornhill est ici, tout près. Elle feint
d’avoir oublié ses boucles d’oreilles pour remonter dans sa chambre. |
Musique
de suspens, notes répétées dans le grave. C’est le thème du double d’Eve
Kendall. |
2h00’55 |
Elle
y retrouve Thornhill qui la supplie de s’échapper tout de suite. Il lui
apprend qu’elle est démasquée, qu’il ne faut pas qu’elle monte dans l’avion.
Elle quitte la chambre et rejoint les autres. |
|
2h02 |
La
gardienne de la maison aperçoit Thornhill dans le reflet de l’écran de
télévision, elle va chercher un pistolet et arrête Thornhill. |
Cordes
graves et rythme ternaire issu du fandango. Suspens. |
2h02’48 |
Elle
le fait asseoir et l’immobilise. |
On
entend le moteur de l’avion au loin. Le temps presse. |
2h02’54 |
Kendall,
Vandamm et Leonard marchent vers l’avion. Kendall se retourne plusieurs fois
pour regarder derrière elle. Elle feint de penser à ses boucles d’oreille
perdues. |
Thème
sinueux qui met bien en évidence le fait que Vandamm et Kendall jouent un
double rôle, ils se font semblant l’un à l’autre de partir en amoureux mais
Vandamm sait qu’elle ne joue pas pour lui et Kendall se sait démasquée. |
2h03’45 |
Le
groupe s’approche de l’avion. |
A
mesure que le groupe s’approche de l’avion, le thème sinueux s’accélère
jusqu’à ce qu’on entende un coup de feu |
2h03’50 |
Kendall
arrache la statuette contenant les microfilms à Vandamme et s’enfuit avec
vers la voiture de Thornhill, arrivé juste à temps |
|
2h04’03 |
Kendall
s’enfuie avec Thornhill. Celui regrette de s’être fait abuser par la
gardienne de la maison qui le tenait en joue avec le pistolet chargé à blanc
de Kendall. Une porte fermée bloque la sortie de la voiture, ils s’enfuient à
pied dans la forêt. |
Musique
suspens qui évolue vers le caractère frénétique du fandango initial. |
|
ACTION |
MUSIQUE |
2h04’46 |
Ils
se retrouvent sur le sommet du monument du mont Rushmore, au dessus des têtes
géantes sculptées. |
Grands
accords qui soulignent la majesté du lieu. Le mont Rushmore a en quelque
sorte son propre thème: |
2h04’52 |
Ils
sont poursuivis par Vandamme et Leonard. Ils trouvent néanmoins le moyen de
parler de leurs affaires sentimentales alors qu’ils sont suspendus au vide.
Thornhill tient toujours la statuette contenant les microfilms. Divers
rebondissements (chute d’un homme de main de Vandamm, équilibre précaires au
dessus du vide) |
Frénésie
du fandango initial. On en retrouve les thèmes: Musique
d’action, beaucoup de percussions, de thèmes saillants. |
2h09’24 |
Thornhill
et Kendall sont en situation précaire, ils sont sur le point de lâcher la
corniche et de tomber dans le vide, Leonard (qui a le pied sur la main de
Thornhill) est abattu. On aperçoit alors le chef du contre espionnage avec
des policiers et Vandamm (on comprend qu’il a été capturé) tenir en main la
situation. La statuette est cassée et on voit les microfilms. |
Unisson
à l’orchestre qui démarre dans le registre grave. Lorsque Leonard apparaît,
Thornhill lui demande de l’aider. L’unisson de l’orchestre passe
progressivement du grave à l’aigu. Les violons puis flûtes et piccolo le
prennent dans l’aigu et renforcent par là l’incertitude du spectateur quant à
savoir si Leonard va les aider ou pas. Quand on comprend qu’il ne les aidera
pas (il marche sur la main de Thornhill), le timbre grave se fait ré entendre
(trombones) |
2h10’25 |
Thornhill
tend la main à Kendall pour l’empêcher de tomber dans le vide. Célèbre
transition où cette main tendue se transforme invitation à le rejoindre dans
son lit à bord du train qui les ramène à New York |
La
transition des lieux est accompagnée par une transition musicale: on passe de
sons cuivrés et graves au thème de l’amour joué aux violons, par
l’intermédiaire d’un glissendo de harpe |
2h10’32 |
Le
train entre dans le tunnel |
Grands
accords d’orchestre avec percussions. |
Mount Rushmore National Memorial (Dakota du sud).
Sculpté entre 1927 et 1941 par Gutzon
Borglum et Lincoln Robinson, il fait apparaître les visages de plusieurs
présidents des Etats-Unis: George
Washington (1732-1799) premier président des États-unis libres de 1789 à 1799, Thomas
Jefferson (1743-1826) troisième président de 1801 à 1809 (il rédige la
déclaration d’indépendance). Abraham Lincoln (1809-1865) président de 1861 à
1865 qui abolit l’esclavage des noirs et Theodore Roosevelt (1858-1919)
président de 1901 à 1909 et Prix Nobel de la paix. Les sculptures mesurent en
moyenne
Hitchcock et Herrmann The birds (1963) Eva Marie Saint en 2000
Sources:
Partition des musiques du film transcrites par Laurent Labiausse, 2007 (d’après le travail de Bill Wrobel effectué sur les partitions manuscrites de Herrmann)
«La mort aux trousses», article de Jean-Pierre Eugène, L’Education musicale, mai-juin 2007, supplément au n°543-544, Bac 2008
«La mort aux trousses, Film de Alfred Hitchcock, Musique de Bernard Herrmann. Un fandango kaléidoscopique», analyse de Jean-Pierre Eugène
«La musique dans les films d’Alfred Hitchcock» de Jean-Pierre Augène. Préface de Patrice Leconte, Dreamland, 2000
« La musique dans le film d’Hitchcock La mort aux trousses», article de Michel Chion, L’Analyse musicale n°55 Bac 2008, Septembre 2007
«Analyse filmique de La mort aux trousses», article de Marie Martin, L’Analyse musicale n°55 Bac 2008, Septembre 2007
«Analyse comparée Herrmann – Musiques du suspense», article de Muriel Joubert, L’Analyse musicale n°55 Bac 2008, Septembre 2007
"Une étude de cas du style de Bernard Herrmann" article de J.Bondelevitch traduit par Didier Lonca, professeur au lycée Louis Barthou http://hitchcock.tv/essays/herrmann/herrcase1.html
Conférence du 21-11-2007 de
Claude Bailbe, professeur à
«Le cinéma, quelques procédés et termes techniques», contribution de Philippe Rigutto
Encyclopédie Encarta
Alfred Hitchcock, François Truffaut. Éditions Ramsay Poche Cinéma, 1985, 311 pages.
Présentation de
«La mort aux trousses», Ernest Lehman,(scénario bilingue), Petite
bibliothèque des Cahiers du Cinéma, Paris, 1999
«Alfred Hitchcock», Noël Simsolo, Paris, Seghers, 1969 (collection Cinéma
d’aujourd’hui)
2 documentaires réunis dans un DVD édité par Naïve:
«Bernard
Herrmann, Music for the movies», film de Joshuah Waletzky, 1992
«The
Holywood sound», film de Joshuah Waletzky, 1995