«DIE SIEBEN LETZEN WORTE UNSERES ERLÖSERS AM KREUZ»
Les sept dernières
paroles de notre sauveur sur la croix,
Hob.
XX:2 version choeur et orchestre
de
Joseph HAYDN (1732-1809)
«Chacune des
sonates, chacun des textes plutôt, est rendu par une musique uniquement
instrumentale, de telle sorte que même dans l'âme de ceux qui savent très peu
de choses, elles suscitent l'impression la plus profonde»
J.Haydn,
à propos des sept paroles
I
- Eléments biographiques
A) Vie de Joseph Haydn
(1732-1809)
B) Son oeuvre
a) Le style galant et
classique
b) La symphonie
c) Le quatuor à cordes
d) La musique religieuse de Haydn
II
- Analyse de l'oeuvre
A) La passion du Christ
B) Généralités
C) Analyse des pièces
I - Eléments biographiques
A) Vie
de Joseph Haydn (1732-1809)
* Haydn est un
compositeur autrichien central du XVIIIe siècle. D’une famille de douze enfants, Haydn fut largement autodidacte avant de
se faire une réputation et de se mettre au service de la famille Esterhazy qui
sera son mécène quasiment toute sa vie. Il travailla une bonne partie du temps
un peu à l’écart de Vienne près du lac de Neusiedler.
Vers la fin de sa vie il voyagea souvent à Londres. Il mourut dans la
reconnaissance et la gloire.
* Sa vie couvre une longue période contemporaine de Bach, Mozart et Beethoven et il eut un rôle majeur dans l’apparition du style galant et de son développement.
B) Son
oeuvre
a) Le style galant et classique: Haydn est représentatif du style galant c'est-à-dire d’un style privilégiant la simplicité d’une mélodie accompagnée au contraire d’une écriture contrapuntique complexe. Légèreté, gaieté et équilibre caractérisent cette musique. Le terme de classique qui marque la période 1750-1800 est utilisé pour le grand équilibre formel de cette musique: on y trouve souvent des carrures symétriques, c'est-à-dire des mélodies composées sur un nombre de mesures équilibré. Le schéma type est une phrase allant de la tonique à la dominante en 4 mesures, marquant un arrêt suspensif et d’une autre phrase conclusive allant de la dominante à la tonique. Exemple:
Les deux genres nouveaux qui apparaissent à l’époque de Haydn sont la symphonie classique et le quatuor à cordes.
b) La
symphonie
* C’est une œuvre pour
orchestre sans soliste (au contraire du concerto) de la même forme qu’une
sonate, c'est-à-dire en plusieurs mouvements (souvent 4) dont le premier suit
la forme sonate.
La forme
sonate est la structure interne du premier mouvement d’une sonate,
d’une symphonie ou d’un concerto. Celle-ci se compose de trois parties: l’exposition,
le développement et la réexposition
L’Exposition: Première partie d’un
mouvement de forme sonate dans laquelle les deux thèmes principaux sont
exposés. L’exposition se termine au ton de la dominante ou à la tonalité
relative.
Le Développement: Partie centrale d’un mouvement de forme
sonate dans lequel de nouveaux éléments se combinent au développement des deux
principaux thèmes. Le développement évolue dans de nombreuses modulations.
* La symphonie classique permet
d’exploiter de nombreuses combinaisons orchestrales. Née sous l’impulsion de
Haydn qui en composa 106 («Le philosophe», «La surprise», symphonies londoniennes…), elle connaîtra un franc succès. Mozart
en compose 41 et au XIXe siècle elle cristallise toutes les ambitions des
grands compositeurs Beethoven (9), Mendelssohn (5), la symphonie fantastique de Berlioz ,
Brahms (4), Mahler (9)… Elle fut le vecteur du développement de l’orchestre à
l’époque romantique.
c) Le
quatuor à cordes
* Genre typique de l’époque
classique ayant connu comme la symphonie un grand succès dans le futur, le
quatuor est la forme de musique de chambre la plus répandue à l’époque
classique. Composé de deux violons, d’un alto et d’un violoncelle, le quatuor
couvre tous les registres et se présente comme un concentré harmonique
d’orchestre. Haydn en composa 83, Mozart 26, Schubert 17 (dont le célèbre La jeune fille et la mort), Beethoven 17
et tout comme la symphonie, le quatuor sera nécessairement au catalogue de tous
les grands compositeurs du XIXe et XXe siècle.
Joseph Haydn
jouant avec un quatuor à cordes. Lithographie anonyme de la fin du XIXe siècle.
Musée
historique de la ville de Vienne
On retiendra le quatuor opus
76 n°3 dit «l’Empereur» par exemple qui contient un mouvement à variations sur
le thème de l’hymne national autrichien (puis allemand):
En
d) La musique religieuse de Haydn
* Si Haydn reste très connu pour ses nombreuses symphonies et quatuors à cordes, il est également incontournable pour sa production de musique religieuse: on compte une quinzaine de messes (dont la célèbre NelsonMesse) et de nombreux oratorios.
Oratorio: oeuvre dramatique à plusieurs
rôles sans mise en scène, sur des textes religieux, pour voix et orchestre. Les
plus célèbres oratorios de Haydn sont Les sept dernières paroles, Die Schöpfung (
* D’autres oratorios:
Le Messie de Haendel, les passions de
Bach, L’Enfance du Christ de Berlioz, Lux aeterna de
Ligeti
II - Analyse de l'oeuvre
A) La passion du Christ
* On appelle
«Selon les Evangiles, Jésus fut contraint, après avoir été condamné au
crucifiement (…), à porter sa propre croix jusqu’au mont du Golgotha, lieu du
supplice. Dans toutes les églises, les quatorze stations du «Chemin de croix»
en rappellent les différents épisodes, notamment l’aide forcée qu’apporta à
Jésus un certain Simon de Cyrène, et les trois chutes de l’infortuné condamné.
Ayant refusé de boire le vin mêlé de myrrhe par quoi étaient quelque peu
adoucies les souffrances des crucifiés, Jésus est ensuite cloué sur son
instrument de torture, au somment duquel a été placé un panneau portant
l’inscription [INRI] Iesu
Nazareth Rex ludorum «Jésus de Nazareth roi des
juifs». Loin de maudire ses bourreaux, le condamné adjure son père de leur
pardonner ce méfait dont ils ont une si faible conscience (première parole).
Pendant que les soldats jouent ses vêtements aux dés, le Rédempteur est apostrophé par deux larrons condamnés à la même peine
que lui et placés respectivement à sa droite et à sa gauche. Au premier voleur
qui raille cruellement le « Fils de Dieu ,
le second répond par des reproches, puis, sollicitant Jésus, obtient
l’assurance d’être le même jour avec lui
au royaume des cieux (deuxième parole). Nous sommes alors au soir du
vendredi et le Christ, torturé par le doute, tente de réconforter sa mère en la
confiant à la garde de Saint Jean, le disciple fidèle (troisième parole), avant
d’adjurer le Père qui l’a abandonné (quatrième parole). Puis viendra l’ultime
plainte du martyr accablé par la soif (cinquième parole), sa résignation après
l’atroce moquerie des soldats qui lui ont tendu au bout d’une lance une éponge
imbibée de vinaigre (sixième parole) et enfin l’ultime supplique du mourant à
Dieu qui l’attend (septième parole)» Virginie Palu, L’Education Musicale
supplément au n°543-544, mai juin 2007
* L’épisode de la passion du Christ fut mis
en musique de nombreuses fois: on retiendra les passions de Heinrich Schütz
(1585-1672, Passions selon saint Matthieu, saint Luc et saint Jean) et surtout
celles de JS Bach (1685-1750, passions selon saint Mathieu et selon Saint Jean)
Giotto
(1267-1337), le baiser de Judas
Giotto (1267-1337), La mort
du Christ
Passion selon Saint
Matthieu de Bach BWV 244
Composée aux alentours de 1728-29, cette
œuvre magistrale pour deux chœurs et orchestre met en musique les derniers
instants de la vie du Christ à travers des airs, chœurs, chorals et récitatifs
La foule commente le Christ ensanglanté par
la couronne d’épines qu’il porte et par les coups qui lui sont donnés au visage
avec un roseau, juste avant sa crucifixion.
O Haupt voll Blut und Wunden
Voll Schmerz
und voller Hohn !
O Haupt, zu Spott gebunden
Mit einer
Dornenkron’
!
O Haupt, sonst schön gezieret
Mit höchster
Her’ und Zier,
Jetzt aber hoch
schimpfieret,
Gegrüsset seist
du mir !
Du edles
Angesichte
Dafür sonst schrickt und scheut
Das grosse Weltgewichte,
Wie bist
du so bespeit !
Wie bist
du so erbleichet,
Wer hat dein Augenlicht,
Dem sonst kein Licht nicht gleichet,
So schändlich zugerich’t ?
O visage ensanglanté
et meurtri
Marqué par la douleur, exposé au sarcasme,
Ceint par dérision
D’une couronne d’épines,
O visage, qui autrement était paré
De la plus belle magnificence et du plus grand honneur,
Maintenant objet de tous les outrages
Je te salue
O noble face devant laquelle
Tous les appelés au Jugement Dernier
Sont effrayés et craintifs
Comment ont-ils pu te conspuer ?
Comment as-tu tant blêmi ?
Qui a porté atteinte d’une manière aussi infâme
A la lumière de tes yeux,
A nulle autre pareille ?
Une fois mis sur la croix et mourant, Jésus prononce ses fameuses dernières
paroles:
Récitatif
EVANGELISTA
Und
von der sechsten Stunde an ward eine
Finsternis über das ganze Land, bis zu der neunten
Stunde. Und um die neunte Stunde schriee Jesus laut, und sprach:
JESUS
Eli,
Eli, lama asabthani !
EVANGELISTA
“Mein
Gott, mein Gott ! warum hast du
CHORUS
I
Der rufet den Elias !
EVANGELISTA
Und
bald life einer unter ihnen, nahm einen
Schwamm, und füllete ihn mit
Essig, und steckete ihn auf ein Rohr, und tränkete ihn. Die andern aber sprachen:
CHORUS
II
Halt,
lass sehen, ob Elias komme,
und ihm helfe !
EVANGELISTA
Aber Jesus schriee abermal laut, und verschied
EVANGELISTE
A partir de la
sixième heure, l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.
Mais vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte:
JESUS
Eli, Eli, lama sabachthani ?
EVANGELISTE
C'est-à-dire
«Mon, mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?». Certains de ceux qui se
tenaient là, dirent en l’entendant:
CHŒUR I
Le voilà qui
appelle Elie ! [allusion au prophète hébreu du
IXe siècle avant JC]
EVANGELISTE
Et aussitôt
l’un d’eux courut prendre une éponge, l’emplit de vinaigre, et l’ayant mise au
bout d’un roseau, il lui tendit à boire. Mais les autres dirent:
CHŒUR II
Laisse, voyons
si Elie va venir le sauver !
EVANGELISTE
Mais, de
nouveau, Jésus poussa un grand cri et mourut.
La foule commente:
Choral:
Wenn ich einmal soll scheiden,
So scheide nicht von mir !
Wenn ich
den Tod soll leiden,
So tritt du denn herfür !
Wenn mir am allerbängsten
Wird um das Herze sein,
So reiss
Kraft
deiner Angst und Pein !
Quand l’heure du départ
sonnera
Ne te sépare pas de
moi !
Quand je devrai subir
l’épreuve de la mort,
Reste donc à mes côtés
Quand mon cœur sera aux
prises
Avec les pires tourments,
Arrache-moi à mes angoisses
Par ta détresse et ta
souffrance
Après la mort du christ, la
terre se met à trembler:
Recitatif:
EVANGELISTA
Und siehe da, der Vorhang im
Tempel zeriss in zwei Stück’, von oben an, bis unten
us. Und die Erde erbebete, und die Felsen zerissen, und dir Gräber täten sich auf, und stunden auf viel Leiber der Heiligen,
die da schliefen, und gingen aus den Gräbern nach seiner Auferstehung und kamen in die heilige Stadt und erschienen vielen. Aber der Hauptmann und die bei ihm waren
und bewahreten Jesum, da sie sahen
das Erdeben und was da geschah, erschraken sie sehr und sprachen:
CHORUS
I, II
Wahrlich, dieser ist Gottes
Sohn gewesen
EVANGELISTE
Alors le voile
du temple se déchira en deux, du haut en bas;
La terre
trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s’ouvrirent, les corps de
nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et sortant des tombeaux après
la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte et se
manifestèrent à un grand nombre de gens. Le centurion et ceux qui avec lui
gardaient Jésus, voyant le tremblement de terre et ce qui arrivait, furent
saisis d’une grande peur et dirent:
CHŒUR I, II
Vraiment, cet
homme était le fils de Dieu !
Recitatif (basso):
Am Abend, da es kühle
war, Ward Adams Fallen offenbar,
Am Abend drücket
ihn der Heiland
nieder.
Am Abend kam
die Taube wieder
Und trug ein Öblatt in dem Munde.
O schöne Zeit, o Abendstunde !
Der Friedensschluss ist nun mitt Gott
gemacht,
Denn Jesus
hat sein Kreuz vollbracht
Sein Leichnam kommt zur Ruh’
Ach, liebe Seele, bitte
du,
Geh’ lasse dir den toten Jesum schenken,
O heilsames, o köstlich’s Angedenken !
Quand la fraîcheur du soir tombait,
La chute d’Adam devenait manifeste,
Le soir le Sauveur lui fit expier sa faute
Le soir la colombe revint
En portant un rameau dans son bec.
Quel doux moment que cette heure vespérale !
A présent la paix est conclue avec dieu,
Scellée par Jésus sur la croix
Son corps repose désormais;
Ah ! dans mon âme aimante, ô Seigneur
Offre-moi le corps du Christ
Gage libérateur et précieux !
Choeur final:
Wir setzen
uns mit Tränen nieder
Und rufen
Dir im Grabe
zu:
Ruhe sanfte
! sanfte Ruh’ !
Ruht, ihr
ausgesognen Glieder,
Ruhet sanfte,
ruhet wohl !
Euer Grab
und Leichenstein
Soll dem
ängstlichen Gewissen
Ein bequemes
Ruhekissen
Une der Seelen Ruhstatt sein.
Höchst vergnügt schlummern da die Augen ein.
En larmes nous
nous inclinons
Et nous nous
adressons à toi dans le tombeau:
Repose dans la
paix suave !
Reposez-vous,
membres sans vie !
Reposez-vous
dans la paix bénéfique !
La conscience
angoissée trouvera
Dans votre
tombeau et votre pierre tombale
Un havre de
réconfort et de repos
Et mes yeux
pleinement ravis se fermeront doucement
Andrea Mantegna (v.1531-1606), La crucifixion
Simone Martini (v.1280-1344), La crucifixion
Retour aux sept dernières paroles de Joseph
Haydn:
B) Généralités
* A l’origine, Haydn répondit en
* L’œuvre eut un grand succès et fut arrangée par la suite pour quatuor à cordes et pour piano. Haydn acheva même en 1796 une version avec chœurs et solistes dont il sera question ici. Le texte des chœurs fut rédigé par un librettiste ami de Haydn: le baron Gottfried von Swieten.
* L’œuvre contient trois pièces instrumentales et sept pièces pour chœur et orchestre réparties comme suit: une introduction orchestrale, quatre pièces avec chœur commentant les quatre premières paroles, une nouvelle introduction amenant la deuxième partie, trois chœurs et orchestre pour les trois paroles suivantes et «Il terremoto» le tremblement de terre final censé avoir eut lieu après la mort de Jésus.
* Chaque pièce propose d’abord la parole du Christ chantée par le chœur a capella dans une écriture homorythmique, peu mesurée et conjointe. Suit alors la pièce proprement dite.
C) Analyse
des pièces
INTRODUCTION |
|
|
Adagio Maestoso |
Ré m |
PAROLE N°1 |
«Vater ! vergib ihnen, denn sie wissen
nicht, was sie tun» |
Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas
ce qu’ils font |
Largo |
Sib M |
PAROLE N°2 |
«Fürwahr, ich sag es dir: Heute
wirst du bei mir im Paradiese sein» |
En vérité je te le dis: aujourd’hui tu
seras avec moi au paradis |
Grave e cantabile |
Do m |
PAROLE N°3 |
«Frau, hier Siehe deinen, und du, siehe deine Mutter !» |
Femme,
voici ton fils, Et toi, fils, voici ta mère! |
Grave |
Mi M |
PAROLE N°4 |
«Mein Gott, mein Gott, warum
hast du mich verlassen ?» |
Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? |
Largo |
Fa m |
INTRODUCTION |
|
|
Largo e cantabile |
La m |
PAROLE N°5 |
«Jesus rufet: Ach. mich dürstet !» |
Jésus crie: ah, j'ai soif ! |
Adagio |
La M |
PAROLE N°6 |
«Es ist vollbracht» |
Tout est accompli |
Lento |
Sol m |
PAROLE N°7 |
«Vater, in deine Hände empfehle
ich meinen Geist» |
Père, je
remets mon esprit entre tes mains |
Largo |
Mib M |
IL TERREMOTO |
(Das Erdbeben) |
Le tremblement de terre |
Presto
e con tutta la forza |
Do m |
Une œuvre contenant sept
mouvements lents enchaînés est peu courant. Il faut trouver différents moyens
pour éviter la monotonie:
* Alternance des solistes avec un choeur
massif
* Alternance des chœurs a capella avec le
tutti
* Pas de récitatifs (différence avec la plupart
des oratorios)
* Des tonalités différentes pour chaque
parole s’enchaînant sans logique dans leur succession
* Brusques modulations parfois osées à
l’intérieur des pièces
* Emploi de la forme sonate qui
utilise le principe tension/détente donnant un mouvement aux pièces
INTRODUCTION Adagio Maestoso
Cette introduction en deux
parties (séparées par un point d’orgue sur la dominante à l’unisson mesure 34) installe
un climat dramatique et terrifiant qui, telle une ouverture d’opéra, nous
prépare à l’issue désespérée du drame: la mort du Christ. Ce caractère
dramatique est renforcé par:
* La tonalité de ré mineur est
symbolique pour son utilisation fréquente dans des pièces en rapport avec
l’au-delà: requiems, retour de la statue dans l’opéra Don Giovanni de Mozart
par exemple
* Le rythme doublement pointé
qui, dans un tempo lent, apporte une
grande solennité
* Des
motifs en notes répétées qui donnent un caractère décidé à la pièce
* De grands
contrastes de nuances qui donnent à la pièce un caractère pré romantique
PAROLE N°1: «Vater ! vergib ihnen, denn sie wissen
nicht, was sie tun»
Père,
pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font
Vater im
Himmel, o sieh hernieder
Vom ewigen
Thron!
Vater der
Liebe, dein Eingeborener,
Er fleht für
Sünder, für deine Kinder,
Erhöre den
Sohn!
Ach, wir
sind tief gefallen,
Wir
sündigten schwer;
Doch allen
zum Heil, uns allen,
Floss deines
Sohnes Blut.
Dos Blut des
Lamms schreit nicht um Roch'
Es tilgt die
Sünden.
Vater der
Liebe, lass uns Gnade finden,
Erhöre den Sohn!
Mon
Père qui êtes aux Cieux,
Oh,
de ton trône éternel, abaisse ton regard !
Père
de l'Amour, ton Fils unique
T'implore pour les pécheurs, pour
tes enfants,
Exauce
ton Fils !
Hélas,
nous sommes tombés très bas,
Nous
avons lourdement péché;
Mais
pour le salut de tous, de nous tous,
Le
sang de ton Fils a coulé.
Le
sang de l'agneau ne réclame pas la vengeance; II efface les péchés.
Père
de l'Amour, accorde-nous ta grâce,
Exauce
ton Fils !
* Contraste total de caractère avec l’introduction avec un climat doux,
paisible, représentant la bonté
exceptionnelle de ce Christ qui va jusqu’à excuser ses bourreaux de leur
ignorance.
* Prépondérance d’un rythme de croches régulières
surtout aux violoncelles
* Le thème principal n’est
donné qu’au chœur (pas aux solistes), on le trouve au tout début et mes 42,
lors de sa réexposition.
* Parmi les nombreuses
modulations surprenantes, noter l’arrêt au point d’orgue mes 40 l’accord de ré
bémol majeur, pour reprendre juste après en si bémol majeur. Ces deux tonalités
sont assez éloignées
PAROLE
N°2: «Fürwahr, ich sag es dir: Heute
wirst du bei mir im Paradiese sein»
En vérité je te
le dis: aujourd’hui tu seras avec moi au paradis
Ganz
Erbarmen, Gnad' und Liebe,
Bist du
Mittler, Gotteslamm.
Kaum ruft
jener reuig auf zu dir:
Wenn du
kommest in dein Reich,
ach, so
denke mein !
So
versprichst du ihm voll Milde:
Heut’ wirst
du bei mir im Paradiese sein
Herr und
Gott! Blick auf uns !
Sieh an
deines Kreuzes Fusse
Unsre wahre
Reu' und Busse!
Sieh. o
Vater. unsre Reue !
Gib uns auch
zur letzten Stunde
Jenen Trost
aus deinem Munde:Heut’ wirst du bei mir im Paradiese
sein.
Tu es tout entier
miséricorde, grâce et amour
Toi, l'intercesseur,
l'agneau de Dieu.
A peine le pécheur repenti
a-t-il crié vers toi:
Souviens-toi de moi quand
tu viendras dans ton règne !
Tu lui promets alors avec
plein de clémence:
Aujourd'hui tu seras avec
moi dans le Paradis.
Seigneur et Dieu! Abaisse
vers nous ton regard !
Vois au pied de ta croix
Nos sincères repentances et
expiation.
Vois, ô Père, notre
repentance!
Donne-nous aussi, à notre
dernière heure,
Ce réconfort qui nous vient
de ta bouche:
Aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis.
* Si le
bon larron (crucifié en même temps que Jésus) reconnaît sa faute et accepte sa peine,
il ne comprend pas pourquoi Jésus, se réclamant être le roi des juifs, ne peut
pas lui-même se sauver. Jésus lui annonce alors qu’il a gagné son paradis
* L’ostinato des cordes en général (sauf violons I) installe une
régularité rythmique
* A noter l’alternance majeur
mineur, mesure 21 par exemple où le thème passe de do mineur à mi bémol majeur
correspondant à un texte passant de l’imploration (4 premières lignes) à la
promesse du paradis, jusqu’à Paradiese sein
dans une lumineuse cadence en mi bémol majeur
* On
retrouvera le mode mineur mesure 51 (voir transition mes 46 à 51) car le caractère
implorant du texte revient («Nos sincères
repentances… »)
* Un nouvel éclairage du même texte qu’au
début est présenté en do majeur mesure 81, tonalité
gardée jusqu’à la fin
PAROLE N°3: «Frau, hier Siehe deinen,
und du, siehe deine Mutter !»
Femme, voici ton
fils, Et toi, fils, voici ta mère!
Mutter Jesu,
die du trostios weinend,
Seufzend bei dem Kreuze standst
Und die
Qualen seines Leidens
In der
Stund' des bittern Scheidens
Siebenfach
in dir empfandst.
Kaum mehr fâhig, dich zu fassen,
Und doch
standhaft und gelassen,
Nimmst als
Sohn den treuen Jünger
Und mit ihm
auch uns aïs Kinder an.
Mutter Jesu,
o du Zuflucht aller Sünder,
Hôr das Flehen deiner Kinder.
0 du
Zuflucht aller Sünder,
Steh uns bei
im letzten Streit
Mutter voll
der Zartilchkeit,
0 steh uns
allen bei!
Wenn wir mit
dem Tode ringen
Und aus dem
beklemmten Herzen
Unsere Seutzer zu dir dringen,
LaB uns, Mutter, lass uns da nicht unterliegen
!
Hilt uns dann den Feind besiegen.
Und steh uns
bei im letzten Streit!
Wenn wir mit
dem Tode ringen,
0 da zeige
dich als Mutter
Und empfehl'
uns deinem Sohn, o Mutter !
Mère de Jésus, pleurant,
soupirant,
Eplorée près de la croix,
Ressentait sept fois plus
fort
Les tourments de sa passion
A l'heure de l'arrière
séparation.
Tout juste capable de
contenir ta tristesse,
Et inébranlable et calme
cependant,
Tu prends pour fils le
disciple fidèle
Et avec lui, nous aussi,
pour tes enfants.
Mère de Jésus, ô toi refuge
de tous les pécheurs,
Entends les supplications de
tes enfants.
Ô toi refuge de tous les
pécheurs,
Assiste-nous dans notre
dernier combat,
Mère pleine de tendresse,
Ô, secoure-nous tous !
Lorsque nous luttons avec
la mort
Et que, de nos cœurs
oppressés,
Montent vers toi nos
soupirs,
Ne nous laisse pas. Mère,
ne nous laisse pas succomber !
Aide-nous alors à vaincre
l'ennemi.
Et assiste-nous dans le
dernier combat !
Lorsque nous luttons avec
la mort,
Ô, montre-toi alors comme
une mère
Et recommande-nous à ton
Fils, Ô Mère !
* Jésus, mourrant, présente à
sa mère son disciple bien aimé St Jean qu’il charge de continuer sa mission
après sa mort. Et à St Jean il présente sa mère en remplacement de lui-même.
* Tonalité éloignée surprenante de mi
majeur, tierce au dessus du do majeur de la fin du morceau précédent.
* De caractère plutôt doux et paisible, noter
néanmoins les chromatismes haletants et mystérieux mesure 86 et le magnifique
crescendo juste après mesure 92 à 99 sur des paroles suppliantes: «nos cœurs oppressés» «ne nous laisse pas, Mère». Noter
également le passage de l’unisson du chœur
«Wenn wir…» nuance piano jusqu’à l’éclat fortissimo de la fin de la phrase mesure
99
PAROLE N°4: «Mein Gott, mein Gott, warum hast du mich verlassen ?»
Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Warum hast
du mich verlassen ?
Wer sieht
hier der Gottheit Spur ?
Wer kann
fassen dies Geheimnis ?
0 Gott der
Kratt und Macht,
0 Gott der
Macht und Stärke
Wir sind
deiner Hande Werke,
Und deine
Lieb, o Herr, hat uns erlost.
0 Herr, wir
danken dir von Herzen.
Unserwegen littst du Schmerzen,
Spott,
Verlassung, Angst und Pein.
Herr, wer
sollte dich nicht lieben,
Dich mit
Sünden noch betrüben ?
Wer kann
deine Huld verkennen ?
Nein, nichts
soll uns von dir trennen,
Allhier und
dort in Ewigkeit.
Pourquoi m'as-tu abandonné?
Qui voit là le signe de la
divinité ?
Qui peut concevoir ce
mystère ?
Ô Dieu de la force et de la
puissance,
Ô Dieu de la puissance et
de l'énergie
Nous sommes l'œuvre de tes
mains,
Et ton amour, ô Seigneur,
nous a sauvés.
Ô Seigneur, nous te
remercions de tout cœur.
A cause de nous, tu as
connu la souffrance,
La dérision, l'abandon, la
peur et le tourment.
Seigneur, qui pourrait ne
pas t’aimer,
T'affliger encore par ses
péchés ?
Qui peut méconnaître ta
clémence ?
Non, rien ne doit nous
séparer de toi,
Ici et là-bas pour
l'éternité.
* Jésus est en proie au doute: sentant sa fin proche, il se demande pourquoi son père l’a abandonné, c’est un moment crucial de la passion
du Christ.
* Alternance du thème principal présenté en mineur (fa mineur, mes 1) au début puis en majeur juste après (lab majeur mesure 15).
* Ce sentiment de doute et de désarroi est clairement mis en musique par l’importance accordée aux silences, notamment sur la dernière phrase «Alhier und dort in Ewigkeit»
(ici et là bas pour l’éternité), dans laquelle le mot «Ewigkeit» (éternité) est mis en
avant (mes 100 à fin).
DEUXIEME INTRODUCTION Largo e cantabile
* Une deuxième introduction est placée ici, entre la 4e et la 5e
parole, donnant une architecture en deux parties à toute l’oeuvre.
* Cette page est dotée d’une curieuse
instrumentation: 12 instruments à vents : 1 flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes
en ut, 2 bassons, 1 contrebasson, 2 cors en ut et 2 trombones. Cette
instrumentation est très rare chez Haydn. L’emploi très rare du contrebasson
montre à quel point Haydn donne une importance à la tessiture grave dans ce
morceau.
* Un caractère solennel et grave se dégage de cette pièce, dans le but
certain d’apporter un moment de méditation dans l’œuvre. Ne pas oublier qu’il
s’agit d’une musique non pas de concert mais de cérémonie.
* On remarquera que cette sévérité est marquée par une écriture très
contrapuntique, aux mouvements très conjoints. Le dialogue du basson et des
deux trombones mes 5 est éloquent à ce sujet.
* Absence de thème, et un certain nombre de points d’orgue renforcent
le caractère méditatif de cette pièce
PAROLE N°5: «Jesus rufet: Ach. mich dürstet !» Jésus crie: ah, j'ai soif !
Hemmt nun
die Rache,
stillt eure Wut !
Menschen,
lasset Mitleid euch erweichen,
Ruft
Erbarmung in das Herz!
Jesus rufet:
Ach, mich dürstet!
lhm reicht man Wein, den man
mit Galle
mischet.
So labt man
ihn.
Kann
Grausamkeit noch weiter gehen ?
Nun kann er
nicht mehr fassen
den Schmerz,
der Wohitun war.
Ach, im
Durst vor seinem Ende
Reichet man
ihm Galle dar !
Refoulez maintenant la
vengeance,
Calmez votre colère !
Hommes, laissez la pitié
vous attendrir,
Appelez la miséricorde dans
votre cœur!
Jésus crie: Ah, j'ai soif!
On lui tend du vin
auquel
est mêlé du fiel,
C'est ainsi qu'on le
désaltère.
Est-il plus grande cruauté
?
Il ne peut plus maintenant
contenir la
douleur
qui était soulagement.
Ah, alors qu'il a soif
juste avant de mourir
On lui tend du fiel !
* La Parole est donnée cette
fois non pas par un chœur a capella mais par un soliste (ténor) accompagné des
violons II et alto en pizzicato, d’une grande douceur: cette nudité orchestrale
met en scène la solitude du Christ face à sa souffrance.
* Après un point d’orgue (mes
17), c’est avec un grand contraste que le chœur intervient avec vengeance et
colère, sur un motif abrupt, dans une nuance fortissimo. Un motif aux contours
surprenants car sans cesse modulants.
* Les solistes lancent un
motif implorant en imitation «Hommes
laissez la pitié vous attendrir»
* A noter le motif chromatique
mesures 46 et suivantes en imitation aux solistes sur «Galle
mischet»
PAROLE N°6: «Es ist vollbracht» Tout est accompli
Es ist vollbracht !
An das
Opferholz geheftet,
Hanget Jesus
in der Nacht
Und dann
ruft er laut:
Es ist
vollbracht.
Was uns
jenes Holz geschadet,
Wird durch
dieses gut gemacht.
Weh euch Bösen, weh euch
Blinden, weh
euch allen,
Die ihr
Sünden immer häuft auf
Sünden !
Menschen,
denket nach !
Werdet ihr
Erbarmung finden,
Wenn er
kommt in seiner
Herrlichkeit
und seiner Macht ?
Rett' uns,
Mittler, vom Verderben !
Höre,
Gottmensch, unser Schrein!
Lass dein Leiden
und dein Sterben
Nicht an uns
verloren sein.
Lass uns
einst den Himmel erben
Und mit dir
uns ewig freun
Tout est accompli !
Cloué à la croix du
sacrifice,
Jésus est abandonné dans la
nuit
II crie alors d'une voix
forte:
Tout est accompli.
Tout le mal que ce bois-ci
a pu nous faire
Est réparé par celui-là.
Malheur à vous, méchants,
Malheur à vous, aveugles,
Malheur à vous, tous, qui
commettez sans cesse péché sur péché !
Hommes, réfléchissez!
Trouverez-vous de la
miséricorde,
Lorsqu'il viendra
dans sa magnificence
et sa puissance ?
Préserve-nous,
intercesseur, de la déchéance !
Entends, Homme-Dieu, nos
cris !
Ne permets pas que tes
souffrances et ta mort
Aient été vaines à cause de
nous.
Laisse-nous un jour accéder
au ciel
Et nous réjouir avec toi
dans l'éternité.
* On
retrouve le chœur a capella au début pour une intervention très courte: tout est fini. La brièveté de cette
intervention insiste sur le sort implacable réservé au Christ. Cette parole est
d’ailleurs la plus chargée en émotion et en gravité.
* Le début
de la pièce est marqué par la gravité des paroles que l’on retrouve dans la
musique par le caractère pesant de l’homorythmie du
chœur. Une demi cadence (ré à l’unisson) fait
intervenir la partie suivante d’un tout autre caractère.
* Brusque
changement de caractère sur Was uns jenes Holz geschadet, lorsque
pointe une lueur d’espoir. Modulation de sol mineur à sib majeur.
* Un
passage extrêmement chargé en émotion de mes 46 à 72 sur « Ne permets pas que tes souffrances et ta mort
Aient été vaines à cause de nous (…) Laisse-nous un jour accéder au ciel» On
remarque mes 61 entre altos et sopranos une dissonance criante do-réb, renforçant le figuralisme très présent.
PAROLE N°7: «Vater, in deine Hände
empfehle ich meinen Geist»
Père, je remets mon esprit entre tes mains
In deine
Hand', o Herr, empfehle
ich meinen
Geist.
Nun steigt
sein Leiden höher nicht,
Nun
triumphiert er laut und spricht:
Nimm, Vater,
meine Seele,
Dir empfehl'
ich meinen Geist.
Und dann
neigt er sein Haupt und stirbt
Vom ewigen
Verderben
Hat uns sein
Blut errettet
Aus Liebe fur uns Menschen, aus Liebe
Storb er den Tod der Sünder.
Du gabst uns
neues Leben;
Was können
wir dir geben?
Zu deinen FüBen liegen wir,
0 Jesu, tief
gerührt;
Nimm unser
Herz als Opter an!
In deine
Hand', o Herr, empfehl'
ich meinen
Geist
Entre tes mains, ô
Seigneur,
je remets mon esprit.
A présent ses souffrances
n'augmentent plus,
A présent, il triomphe
d'une voix forte et dit:
Prends, ô père, mon âme,
A toi je remets mon esprit.
Puis il incline la tête et
il expire.
De la dépravation éternelle
Son sang nous a sauvés;
Par amour pour nous autres
hommes, par amour,
II mourut la mort des
pécheurs.
Tu nous as donné une
nouvelle vie;
Que pouvons-nous te donner?
Nous sommes à tes pieds,
Ô Jésus, emplis d'une
émotion profonde;
Accepte notre cœur en
offrande!
Dans tes mains, ô Seigneur,
je remets mon esprit.
* Le
choeur à l’unisson entreprend sa dernière parole en mib
majeur, tonalité éloignée du sol majeur de la fin de la précédente. La liberté
quant au cheminement harmonique est totale quand on voit encore la phrase a
capella s’achever en do majeur, ton lui aussi éloigné de mib
majeur.
* C’est
avec un caractère apaisé, sans heurts ni dissonances que se présente cette
septième parole. Une certaine légèreté se dégage, mettant en évidence le
passage de la vie au trépas avec grand apaisement
* Ce
caractère tranquille est à considérer comme préludant au tremblement de terre à
venir, il le met en valeur par son contraste.
IL TERREMOTO (Das Erdbeben) Le tremblement de terre
Er ist nicht
mehr.
Der Erde
Tiefen schallen wider:
Er ist nicht
mehr.
Erzittre, Golgotha, erzittre!
Er starb auf
deinen Höhen.
0 Sonne, fleuch
Und leuchte
diesem Tage nicht!
Zerreisse, Land, worauf die Mörder stehen.
lhr Gräber, tut euch auf,
ihr Vater,
steigt ans Licht !
Das
Erdreich, das euch bedeckt,
Ist ganz mit
Blut befleckt.
II n'est plus.
Des
profondeurs de la terre retentit:
II n'est
plus.
Tremble, Golgotha,
tremble !
C'est sur tes
hauteurs qu'il mourut.
Ô soleil,
envole-toi
Et laisse ce
Jour dans les ténèbres !
Ouvre-toi,
terre, sous les pieds des assassins.
Et vous,
tombeaux, ouvrez-vous,
Vous, nos
pères, apparaissez à la lumière !
Le sol qui
vous recouvre
Est tout
entier en taché de sang.
* Il est
décrit dans la bible qu’après la mort du Christ la terre se mit à trembler, et
un chaos envahit la terre (voir dans le récitatif correspondant dans la Passion
selon St Mathieu)
*
Caractère violent, déchaîné, impressionnant, violent exprimé en musique par les
nuances ff, la présence massive des cuivres (2 cors, 2 trompettes, 2
trombones)
* Le seul
mouvement rapide de cette œuvre est placé à la fin, après 9 mouvements lents (7
paroles et deux introductions).
* Le chaos
et la violence sont exprimés par une écriture en quasi unisson à tout
l’orchestre et au choeur, mais surtout par des chocs rythmiques, lors de Sforzandos sur des temps faibles mesure 46
par exemple.
* Ces 7
paroles sont un oratorio, pas un opéra, malgré tout, une progression dramatique
se fait sentir entre la mise à mort du christ au début, jusqu’à sa mort et le
tremblement de terre qui s’en suit.
Sources:
La musique religieuse de Haydn, Marc Vignal, L'Analyse musicale n°55, Septembre 2007
Analyse et méditation, La musique religieuse de Haydn, Marc Vignal, L'Analyse musicale n°55, Septembre 2007
La musique religieuse de Haydn, Marc Vignal, L'Analyse musicale n°55, Septembre 2007
La musique religieuse de Haydn, Marc Vignal, L'Analyse musicale n°55, Septembre 2007
Joseph Haydn, Marc Vignal, Fayard, 1988
Présentation de Marie-Paule Deram,
professeur d’Education musicale à Lille, Novembre 2007
Textes des sept paroles traduits de l’allemand
par Christian Hinzelin