Œuvre de référence pour ce thème:
Symphonie n°7 en la majeur Op.92 de Ludwig von
Beethoven (1770-1827),
2ème mouvement (Allegretto)
GENERALITES:
Cette symphonie date de 1812. Elle ne
comporte ni dédicace ni intention, ni
surnom particulier.
* Beethoven
compose 9 symphonies (les plus célèbres: 3
(héroïque premièrement dédicacée à Napolon), 5,6
(pastorale), 7, 9 (avec chœur et Ode à la joie)). Celles-ci jettent les
bases du romantisme en musique. Tous les compositeurs ultérieurs s’en
référeront (voir œuvres périphériques) en l’élargissant. (Schubert, Brahms,
Bruckner).
* Elles sont une continuité du modèle de la symphonie hérité du XVIIIe
siècle (4 mouvements, un rapide, un lent un menuet qui devient scherzo, et un
rapide). La symphonie est le genre orchestral principal.
* Les formes et structures restent les mêmes mais le timbre évolue considérablement: les instruments se modernisent, étendent leurs registres, et les contrastes de nuances sont étendus. L'orchestre est à ce titre un merveilleux moyen à la disposition du compositeur pour étudier, expérimenter et exprimer les infinies possibilités expressives de celui-ci.
* La symphonie au XIXe devient aussi une entreprise de grande envergure et son élaboration nécessite une mise en œuvre plus difficile qu'avant. D'ailleurs les compositeurs en écrivent moins et elles sont plus longues qu'au XVIIIe siècle.
A PROPOS DE CE MOUVEMENT:
* Beethoven substitue le mouvement "lent" traditionnel à un "allegretto" plus rapide car il veut mettre en valeur l'élément rythmique principal de ce mouvement: noire, 2 croches, 2 noires, avec un caractère de marche lente.
* Ce mouvement est réparti en 4 sections contrastées: lam (1 à 101), LaM (102 à 138), lam (139 à 224), laM (225 à 247) et coda (248 à fin).
Sections en la mineur (1 et 3)
* Dans les parties 1 et 3 (en la mineur) le principe est de varier l'exposition du thème, de la même
manière que dans un thème et variation).
* Le thème principal est très clair sur le plan harmonique: de la mineur
vers do majeur. Petite marche harmonique, puis de do vers si majeur, si
mineur vers la mineur, cadence puis à nouveau do vers si majeur, si mineur vers
la mineur (à noter l'abaissement du do# au do bécarre: effet minorisant de la majeur à la mineur). Cette
"grille" harmonique modèle est conservée à chaque réapparition du
thème.
* Après un "signal d'entrée" des bois, le motif est d'abord concentré parmi les cordes graves (mes 3) en écriture homorythmique.
Viennent ensuite les
"variations":
* (Variation 1) mes
* (Variation 2) mes 51: l'effectif orchestral s'élargit un peu plus: on a maintenant 5 cordes et le contre chant monte dans l'aigu (violons 2). Le motif rythmique principal est maintenu aux violons 1. Grand crescendo pour arriver à la "3e variation":
* (Variation 3) mes 75. Tutti (tout l'orchestre), contre chant au
violon 1. La nuance est fortissimo (ff) aboutissement logique de l'élargissement orchestral
des variations précédentes.
* Contraste total de caractère avec la première partie, celle-ci, plus douce et désormais majeure n'en garde pas moins une évocation discrète mais sure du motif rythmique principal aux violoncelles et contrebasses qu’ils gardent quasiment pendant toute cette partie intermédiaire.
* A noter le «ruban» ininterrompu des
violons 1. Ces triolets animent rythmiquement cette partie, notamment par
l’effet «3 pour 2» lorsqu’il y a des croches aux autres instruments.
Section 3
* (Variation 4) Un mouvement
descendant général à partir de mes 144 nous amène au retour de la section
initiale, à mes 150 exactement, dans une nouvelle variation. A noter les motifs
d’accompagnement en double croches au cordes et le contre chant désormais
réparti dans les vents (mes 150).
* (Variation
5) Après l ‘épilogue du contre chant apparaît la variation suivante
d’écriture fugato. C’est à dire que
le thème principal (violons 1, mes 183) est énoncé de manière différée aux 4
pupitres de cordes. De la même manière que l’entrée successive des 4 voix d’une
fugue sur le même sujet.
* Tout comme dans la section 1, celle-ci
aboutit à son apogée dans un fortissimo à tout l’orchestre mes 214). Les
doubles croches issues du fugato
précédant sont maintenues aux vents, accentuant la vigueur rythmique de
l’ensemble.
*
Mêmes éléments que la section 2. Néanmoins celle-ci est écourtée.
Section 4
* Retour à la mineur. Cette section est
la coda, c’est à dire la fin de la pièce. Elle ne se concentre
que sur le motif rythmique principal, réparti successivement à différents pupitres.
* On retrouve le «signal d’entrée» aux vents dans la dernière
mesure, par écho au même signal de la première mesure.