KOECHLIN
Charles (1867-1950)
Voilà
une de ces œuvres à l’effectif original dont Koechlin a le secret. Cette suite
comporte en tout quatre mouvements: Mélopée
pour s’évader du réel, Scherzo (danse
des Faunes), Plainte nocturne, Final (L’âme libre et fantasque). Elle
est inspirée par le roman Les Maîtres Sonneurs
de George Sand (1853) dont la référence aux mœurs villageoises berrichonnes
sert de contexte à une opposition entre l’art musical traditionnel et la
musique « inspirée » née dans les bois. Ce premier mouvement exploite
la sonorité plaintive, nostalgique et romantique de l’instrument; le fait qu’il
soit seul permet une mélodie non mesurée uniquement soumise à la respiration. Tout
tient dans le titre: une Mélopée (mélodie
monotone) pour s’évader du réel: il
convient d’appliquer cette image à l’Andante
très calme que constitue ce premier mouvement et d’imaginer des visions
oniriques. La pièce débute par une mélodie jouée deux fois dont la seconde
exposition est plus «ouverte»; les phrases se succèdent ensuite calme, tranquille, sans traîner, assez lent,
etc... souvent avec un
large intervalle ascendant au début et une descente plus lente, parfois
chromatique. Le parcours modal, pour ne pas dire non-tonal,
déroute nos attentes et nous emmène loin de ce réel trop terrestre.