MOZART Wolfgang
Amadeus (1756-1791)
Il
est toujours difficile de ne pas voir dans des œuvres pour un effectif instrumental
rare (comme ici), des œuvres «mineures» trop
connotées pédagogiquement ou ne trouvant un intérêt que dans une combinaison
instrumentale originale. Passée la curiosité, il arrive souvent que la musique
ne suive pas. Mais s’ils sont écrits par de grands maîtres comme Mozart ou
Haydn, ces œuvres contiennent alors une fraîcheur de caractère et une richesse
d’inventions délectable.
Il s’agit en fait de Michael
Haydn, frère du grand Joseph Haydn, qui avait reçu la commande de ces duos, de
la part de l’Archevêque de Salzbourg. Il n’en put terminer que quatre car il
était tombé malade. «Alléguant son état
de santé, le malade s’excusa lui-même mais l’Archevêque, qui n’admettait pas
ces raisons, ordonna aussitôt de retenir le salaire de Haydn, ce qui était le
plus sûr moyen de hâter le rétablissement d’une personne sans autre ressource
pour régler le médecin et l’apothicaire. Mozart rendait chaque jour visite au
malade. Il le trouva au désespoir. En ayant demandé la raison, il apprit la
décision de l’Archevêque. Mozart ne se contentait pas de consoler quand il
pouvait rendre service. Sans rien dévoiler à son pauvre ami, il s’en retourna
chez lui. Deux jours plus tard, il apporta les duos entièrement mis au net.
Seul manquait, sur la page de titre, le nom de Michael Haydn pour que le
travail pût être envoyé à l’Archevêque.» (G.Schinn
et J.F.Otter, élèves de Michael Haydn). Si l’on
distingue facilement les quatre duos de M.Haydn des
deux de Mozart, on n’a par contre jamais retrouvé trace d’une publication de
ceux de M.Haydn.
Le duo en sol majeur K.423
comporte trois mouvements. Un Allegro
de forme sonate, très brillant et joyeux dans lequel les deux instruments sont
traités avec égalité. Ce n’est pas le cas de l’Adagio suivant où l’alto accompagne un violon soliste très chantant.
Enfin un Rondo en
deux parties termine l’ensemble.