Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

 

Trio pour piano, alto et clarinette en mi bémol majeur K.498   «Les quilles» (1786)

 

1-      Andante

2-      Menuet

3-      Allegretto (rondeaux

 

        Anton Stadler (le clarinettiste dédicataire du concerto pour clarinette et le quintette avec clarinette en la majeur) accueille Mozart quelque temps chez lui. De cette époque voient le jour nombre d'œuvres de chambre dont ce trio dit «des quilles», appelé ainsi parce que composé, dit-on, pendant une partie de quilles. Cette œuvre, librement composée, indifférente aux conventions ou souci de briller, simple et parfaite, est écrite en trois mouvements et débute par un Andante. Il est dominé par deux thèmes: celui du gruppetto (au début) entrecoupé de silences et fréquemment répété, et une autre idée plus mélodique et «coulante»: son accompagnement régulier tranche avec les silences nourris du thème principal. On l’entend les deux premières fois à la clarinette puis à l’alto. Le Menuet suivant adopte la forme caractéristique à reprises avec trio inclus. Ce dernier propose une petite formule au chromatisme retourné, ponctué par de petites cascades de triolets. Après celui-ci, on trouve une coda à la place habituelle de la reprise du menuet. Celle-ci reprend néanmoins les éléments principaux du mouvement. Enfin le dernier mouvement Allegretto (Rondeaux): plus développé que les autres, il se compose d’un thème-refrain dont la courbe mélodique est merveilleusement bien adaptée à un instrument à vent. Les couplets sont diversement alternés avec le refrain, tantôt dans des parties bien à part, tantôt de manière plus proche. Le premier propose un développement de ce thème à la clarinette, puis vient le piano et ses gammes plus animées. Un épisode contrasté en do mineur de forme aaba s’en suit introduisant les gammes en triolets puis, sans repasser par le refrain (à noter dans cette forme rondo) un autre épisode en lab majeur sur les notes répétées du piano, toujours de forme aaba plus une petite conclusion et refrain à nouveau. Le piano commence à s’animer, nous faisant sentir progressivement la fin, et après une ultime citation du thème, les trois instruments s’échangent des gammes avant de conclure cette belle miniature de chambre.