Franz
SCHUBERT (1797-1828)
Der Hirt auf dem
Felsen («Le Pâtre sur le rocher») Op.129 D.965 pour soprano, clarinette et
piano (1828)
Ce lied
de grande envergure à la combinaison instrumentale rare est probablement le
dernier composé par Schubert en octobre1828, soit un mois avant sa mort. Au
contraire des pages plus intimes et personnelles de la fin de sa vie (quintette
à deux violoncelles en do majeur, dernières sonates pour piano), ce lied ne
semble pas traduire le caractère d’un homme à un mois de sa mort, même si la
partie centrale de ce lied est d’une époustouflante beauté. Ecrit sur un texte
du poète allemand Wilhelm Müller (1794-1827, Schubert
utilisa également ses textes dans La
belle meunière et Le voyage d’hiver)
et d’Helmina von Chezy (l’auteur de Rosamunde), évoquant un pâtre chantant, s’accompagnant de sa
flûte. Commandé par la chanteuse Anna Milder-Hauptmann,
il débute par une longue introduction de la clarinette et du piano sur le thème
principal de cette partie, joyeux et gracieux en si bémol majeur, la voix le
reprenant un peu après. Puis un autre épisode en sol bémol majeur s’en suit,
terminé par la clarinette seule avant un retour à la première partie. Ce
triptyque étant terminé, la magnifique section centrale en sol mineur (puis la
bémol mineur, la mineur, sol majeur...) apparaît. Le rythme ralentit: les vifs
triolets du piano sont remplacés par un accompagnement en croches lentes et
régulières, alors que la voix fait entendre une plaintive et magnifique
mélodie. Un Allegretto final
guilleret et à mille lieux de la partie précédente conclut la pièce. Dans ce
lied, le piano, n’a qu’une partie strictement accompagnatrice, la clarinette,
au second plan, ponctue les couplets. On le rapproche souvent d’un autre lied,
pour voix de soprano, cor et piano composé la même année: Auf dem Strome
(Sur le fleuve).