Claude DEBUSSY (1862-1918)

 

 

Sonate pour flûte, alto et harpe (1915)

 

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Brefs éléments biographiques


- Claude Debussy naît à St Germain en Laye près de Paris en 1862

- Il fréquente le conservatoire de Paris pendant 10 ans

- Il fait un voyage en Allemagne dans sa jeunesse, notamment pour écouter du Wagner à 

  Bayreuth.  Il en reviendra "follement wagnérien" mais "pas pour longtemps"

- Il compose une musique qui succède au romantisme allemand en ne considérant plus son oeuvre comme autobiographique, c'est à dire en ne projetant pas sa vie et ses sentiments intimes en elle

- De nouvelles techniques apparaissent comme l'utilisation des modes (mode de ré, mode de sol, gamme par tons..), ou l'utilisation d'accords hors de toute fonction tonale (enchaînements d'accords de 7e de dominante..)

- La nature fournit une grande source d'inspiration (Préludes pour piano: Brouillards, Ce qu'a vu le vent d'ouest, Bruyères, Feuilles mortes, Voiles, Des pas sur la neige... ou pour orchestre: La Mer)

 

 

A propos de l’œuvre pour piano de Debussy:


Elle occupe une place centrale et ne contient que des pièces de maturité. Même si le piano reste un instrument très chargé d’histoire, Debussy y apporte une nouvelle approche du son : il ne s’agit plus de faire sonner le piano comme un piano romantique, mais de dépasser son timbre propre pour évoquer, grâce à une palette très riche, des sonorités proches de la nature, des évocations orientales, légendaires ou espagnolisantes. Debussy compose plus avec des sons qu’avec des notes, Le phénomène de résonance lié à la pédale est très important.



A propos de la musique de chambre de Debussy:

 

Peu abondante, elle comprend principalement un Quatuor à cordes (1892) composé au début de sa carrière, et trois sonates écrites à la fin de sa carrière: Violoncelle et piano (1915), Flûte, alto et harpe (1915), Violon et piano (1917), et Syrinx (1913) pour flûte seule.

 

 

Principales oeuvres de Debussy:

 

- Prélude à l'Après-midi d'un faune pour orchestre

- La Mer, pour orchestre

- 24 Préludes pour piano
  (Voiles, La cathédrale engloutie, La terrasse des audiences au clair de lune...)

- Estampes, pour piano (dont Soirée dans Grenade)

- Suite Bergamasque (dont Clair de lune)

   - Opéra Pélléas et Mélisande

 

  

 

Sonate pour flûte, alto et harpe

  

Généralités

 

* La Sonate pour flûte, alto et harpe est composée en 1915 et comporte trois mouvements: Pastorale, Interlude et Finale.

* Le terme Sonate est très ancien et remonte à l'époque baroque dans laquelle Debussy admirait les clavecinistes français (Couperin, Rameau)

* Si la sonate à trois instruments existait dès l'époque baroque (on disait Sonate en trio), l'originalité de Debussy consiste à choisir trois instruments qui n'avaient jamais été réunis jusqu'à présent. Cette Sonate crée des alliages de timbres inédits à l'époque.

 

 

Tessiture et rôle des instruments

 

* Chaque instrument vient d'une famille instrumentale différente (vent, cordes frottées, cordes pincées) et possède un timbre se distinguant très bien l'un de l'autre.

* Un équilibre des tessitures: si la harpe en possède une très large, la flûte est dans le registre aigu alors que l'alto occupe un registre intermédiaire.

* La flûte possède notablement la prépondérance du discours chantant dans l'aigu (comme dans le Prélude à l'Après-midi d'un faune), suivie parfois de l'alto. La harpe a quant à elle un rôle mélodique secondaire mais son rôle est très important en matière de sonorités.

* Une grande diversité dans les modes de jeu instrumentaux: fondu enchaîné, bariolage, harmoniques), sur la touche, sul ponticello

* Comme toujours chez Debussy, on observe une très grande précision des indications de phrasés, nuances.

 

 

Forme

 

* On entend un déroulement imprévisible de successions de motifs mélodiques, hors de toute forme académique et connue. Nombreuses sensations d’improvisations.

 

 

Temps

 

* Le temps est pulsé mais les fluctuations agogiques (Lento, Animando, Vif et joyeux, Affretando, Tempo animando, Molto ritenuto..), les rubatos, les accélérations, les ralentissements, les points d’orgue, les changements de mesures et de tempos confèrent à l'ensemble une atmosphère rêveuse et méditative, surtout pour les 1er et 2e mouvements.