Suite française n°5 pour clavier en sol majeur BWV 816  de JS Bach (1685-1750)

 

 

* De 1717 à 1723, Bach séjourne à Cöthen où il écrit beaucoup de musique purement instrumentale. Les suites      

   françaises datent de ce séjour.

 

* Jean-Sébastien Bach a composé un certain nombre de suites instrumentales (orchestre, violon seul, violoncelle seul) et surtout pour clavier: Partitas, Suites anglaises et  Suites françaises.

 

* L’appellation de suites «françaises» n’est pas clairement justifiée: il peut s’agir de réminiscences des maîtres français que Bach vénérait dans sa jeunesse (Grigny, Couperin). Elles témoignent également d’une conscience européenne courante à l’époque chez les élites intellectuelles.

 

* Le «clavier» à l’époque de Bach  est surtout le clavecin (cordes pinçées). Le piano ne fait son apparition que vers 1750. Mais on peut jouer ces suites au piano également.

 

* A cette époque, la musique de danse n’est plus faite pour danser. On ne retient que les caractères variés des différentes danses pour en faire une musique purement instrumentale.

 

* Elles sont toutes en sol majeur et adoptent toutes la structure AABB avec modulation à la dominante à la fin de A, développement en début de B avec des modulations diverses et retour de la  tonique à la fin de B.

 

 

- Allemande (4/4). Caractérisée par son sérieux et sa régularité rythmique, cette Allemande propose une ligne très mélodique à la main droite accompagnée par 2 voix à la main gauche, faisant donc 3 voix pour toute la pièce. L’accompagnement de la main gauche hésite entre un accompagnement harmonique (mes 9, 10) et polyphonique (mes 5, 6)

- Courante (3/4) Rapide et alerte, cette danse contraste également avec la précédente par l’égalité des deux mains, ici elles s’échangent des motifs identiques (mes 1 et 2) contrairement à l’Allemande ou la main gauche avait l’accompagnement et la main droite la mélodie. Principalement à 2 voix, une troisième se glisse parfois (mes 8, 16, 23...)

- Sarabande (3/4) D’origine espagnole, le 2e temps est le plus marqué. Retour à une mélodie (main droite) accompagnée. Traditionnellement lente et à 3 temps, son tempo permet à la ligne mélodique d’avoir une riche ornementation (trilles, mordants). Cette riche ornementation la rapproche du style français de l’époque (Couperin, Rameau).

- Gavotte (2/2)   C’est la pièce qui garde le plus un caractère dansant. Elle alterne les passages en noires (début) à ceux plus rapides en croches.

- Bourrée (2/2)  Typiquement française, cette danse rapide se compose d’une mélodie accompagnée. On remarquera l’harmonie très mouvante et chromatique dans la deuxième partie.

- Loure (6/4). Danse rare caractérisée par sa lourdeur et son rythme déséquilibré

- Gigue (6/8). Enfin la pièce finale majestueuse et virtuose, toujours rapide et ternaire comme toutes les gigues. Un motif est énoncé et apparaît en imitation de manière fuguée à chacune des trois voix. Ces trois voix sont traitées avec égalité. Dans la deuxième partie, le motif est donné de manière inversée (en miroir). La grande richesse d’écriture lui permet de finir brillamment la suite.