Johannes BRAHMS (1833-1897)

 

Trio pour clarinette, violoncelle et piano en la mineur en la mineur Op.114  (1891)  

 

1-  Allegro

2-  Adagio

3- Andantino grazioso

4- Finale: Allegro

 

        Composé en même temps que le grand quintette pour clarinette et cordes Op.115 en si mineur, ce trio n’a pas connu la faveur de sa «jumelle», que Brahms faisait semblant de répudier, la considérant comme «la jumelle d’une bêtise encore bien plus grande» (le quintette Op.115). Quelque soient ces considérations, cette œuvre garde une facture intrinsèque tout à fait intéressante, dans une combinaison instrumentale plutôt difficile à équilibrer, mais pleine de ressources quant à la richesse mélodique. Le premier mouvement débute par une ample phrase du violoncelle reprise par la clarinette, bientôt rattrapés par les triolets agités du piano. Il se poursuit sur un plan sonate assez souple à trois motifs repris assez librement. Les trois instruments sont traités avec égalité, malgré une clarinette plus discrète que les autres malgré la beauté de ses phrases, étant du à son manque de volume par rapport au piano et au violoncelle. Le deuxième mouvement en ré majeur, par contre laisse aux instruments monodiques une primauté qui leur revient tout à fait, alors que le piano s’en tient presque toujours à un rôle d’accompagnateur, dense et étoffé. La place du troisième mouvement revient en général à un scherzo ou à un morceau rapide à trois temps du même type. Alors que l’on a bien une écriture à trois temps et une forme menuet-trio habituelle, on ne retrouve pas ici la vigueur rythmique que l’on peut retrouver dans le quintette avec piano en fa mineur Op.34, par exemple. Au contraire, c’est une page douce et pleine de poésie s’animant peu, notamment lors du trio où la clarinette expose un motif en croches  très gracieux repris rapidement après par le violoncelle. On retrouve la tonalité principale de la mineur ainsi  que l’énergie rythmique du premier mouvement dans le finale où plusieurs motifs secondaires entourent un thème unique.