Adalbert Gyrowetz (1763-1850)

 

«Dritte Nacht music» Opus 25 pour flûte, violon, alto et violoncelle  (1798).

 

      Ce divertimento contemporain de la sérénade Op.25 de Beethoven fut composé par une personalité aujourd'hui discrète de la musique du XVIIIe-XIXe siècle, qui a pourtant connu un  certain succès auprès de ses contemporains. Originaire de Bohème, il fut à la fois compositeur et diplomate, deux professions qui lui permirent de sillonner l’Europe et de devenir une figure cosmopolite tout à fait intéressante. Au milieu des années 1780, il séjourne à Vienne où il rencontre Mozart et Haydn, poursuit son voyage en Italie puis à Paris en 1791 où certaines de ses œuvres sont publiées. L'année suivante il est à Londres où il aide Haydn à se faire connaître. On lui commande l'opéra séria Semiramis mais le théâtre dans lequel il devait être joué brûla et la partition disparut. Il est de retour sur le continent par Paris, Bruxelles, Berlin, Dresde, Prague, et finalement Vienne où il s'installe définitivement et où il obtient le poste de second Kapellmeister à l'opéra. Cette charge lui imposa la composition d'un opéra et d'un ballet par an (Agnes Sorel en 1806, par exemple qui connu un grand succès européen). A part des opéras, il a écrit 40 symphonies, de la musique de chambre et de ballet. Devant beaucoup à Haydn, Gyrowetz reste marqué des grandes lignes du classicisme européen de la fin du XVIIIe, et sa musique de chambre reste rare après le tournant du siècle. Vers 1820, il voit évoluer le romantisme (Chopin, à 8 ans, fait ses débuts à l'orchestre en jouant un de ses concertos), compose encore quelques opéras et s'arrête d'écrire vers 1830.