Zoltan KODALY  (1882-1967)

 

Duo pour violon et violoncelle opus 7   (1914)

 

Allegro serioso, non troppo – Adagio – Maestoso e largamente, ma non troppo lento/Presto

 

 

         Composée durant les premières heures de la guerre de 1914-18 pendant lesquelles Kodaly fut retenu prisonnier en Autriche, cette œuvre à la combinaison instrumentale originale tour à tour fusionne deux timbres proches et laisse éclater le brio d’un violon dont le violoncelle n’est que l’accompagnateur. Le terme de Duo penche sinon vers une intimité schubertienne, plutôt vers une collaboration étroite des deux sonorités qui, bien que faisant partie de la même famille, se complètent très bien. Sans doute moins expérimentale que la sonate pour violoncelle seul, cette pièce concentre certainement « une forme mélodique pleine et abondante, une parfaite connaissance des formes classiques, et un certain penchant pour la mélancolie », ainsi que Bartok décrivait la musique de chambre de son compatriote. Pièce « évocatrice », le premier mouvement représente, selon les mots mêmes de Kodaly, tant la beauté du massif alpin que la douleur du conflit mondial naissant.  Le deuxième mouvements aux réminiscences polyphoniques d’un certain Bach, donne au violon une partie très lyrique. Les très beaux contrastes d’humeur et de sonorités sont merveilleusement bien exprimés par les différents jeux d’attaque des deux instruments. Plus proche de la fougue de l’Opus 8 est le dernier mouvement tout empli d’échos de danses villageoises, les Verbunkos, troublant un contrepoint toujours très ardu.