Francis Poulenc  (1899-1963)

 

Sonate pour flûte et  piano     (1957)      

 

Allegro malinconicoCantilena – Presto Giocoso

 

 

       L’auteur du merveilleux Stabat Mater avait une véritable prédilection pour les instruments à vent ; en 1957, il avait déjà composé une sonate pour deux clarinettes, une sonate pour cor, trompette et trombone, un trio pour piano, hautbois et basson, un sextuor pour piano, flûte, hautbois, clarinette, basson et cor... Cette année vit donc éclore la célèbre Sonate pour flûte et piano, dédiée à une mécène américaine, Elisabeth S.Coolidge. Elle fut crée la même année par Poulenc lui-même au piano et Jean-Pierre Rampal à la flûte.

 

        « Ma musique est mon portrait », disait volontiers Poulenc. Peut-on parler de style purement français ? Un raffinement harmonique, une clarté des lignes mélodiques et une apparente architecture pourrait venir étayer cette affirmation. Un Allegro malinconico débute l’œuvre dont la grâce légère du thème initial occupe tout ce premier mouvement. Comme souvent, un thème bien trouvé de surcroît placé au tout début, fait quelque peu de l’ombre au reste de la pièce, et l’intérêt se trouve ravivé à mesure que celui-ci réapparaît (voir le Concerto pour piano en Sib de Tchaikovsky ou le Concerto pour violon de Mendelssohn par exemple). La Cantilena suivante, d’une beauté réellement émouvante et merveilleusement bien écrite pour la flûte, précède un Presto Giocoso final alerte, vif et joyeux, au très classique contraste de caractère avec les mouvements précédents. Après nous avoir rappelé le thème du premier mouvement, l’œuvre s’achève dans un fortissimo brillant.