Arnold Schönberg (1874-1951)

 

Kammersinfonie n°2 en mib mineur Op.38  pour piano à 4 mains   (1939)

 

1- Adagio

2- Con fuoco

 

             En 1906, alors dans sa période "pré-atonale", Schönberg termine sa première symphonie de chambre (Op.9) et en ébauche une deuxième dont l'aboutissement sera long à atteindre: elle ne sera achevée à Los Angeles qu'en 1939. Bien qu'ayant traversé la période atonale, dodécaphonique et sérielle, elle restera fidèle à son esprit initial: une œuvre tonale. Son accueil aux Etats-Unis fut à ce propos difficile: certains avaient du mal à accepter sa musique sérielle, alors que d'autres considéraient le retour à la tonalité comme une trahison. Quoi qu'il en soit, l'originalité de cet opus tient justement dans le fait que son "retour à la tonalité" n'implique pas qu'il retrouve le même langage que Mozart ou Rachmaninov: la thématique reste diffuse et le parcours harmonique très personnel. Le phrasé et le mélodisme gardent une grande influence des œuvres sérielles et atonales (qui elles-mêmes devaient beaucoup à Brahms). Contrairement à son intitulé, son effectif original est important et dépasse de loin l'effectif moyen de toutes les formations de chambre. Elle se constitue de deux mouvements. Le premier Adagio conserve, dans sa version pour orchestre,  un équilibre entre toutes les familles instrumentales, c'est peut-être là ce qui entérinerait l'appellation "de chambre", en dépit de l'effectif important. Le Con fuoco suivant, en sol majeur, à l'allure légère et vive d'un scherzo est finalement assombri par le retour du climat sombre du premier mouvement.