Franz SCHUBERT (1797-1828)

 

Notturno pour piano, violon et violoncelle en mi bémol majeur Op.148 D.897 (vers 1827)



       Cet Adagio isolé serait en fait un mouvement de trio dont on a perdu trace du reste de l’œuvre, si jamais elle a été composée: sa première édition en 1845 lui donne le titre de Notturno, peut-être pour l’entériner comme une pièce indépendante. Une structure très libre permettrait d’argumenter également en ce sens: c’est une fantaisie de la même veine que celle pour violon et piano en ut majeur D.934. La première partie, en mib majeur, expose un thème rêveur et proche d’une mélancolie heureuse aux deux instruments à cordes (qui resteront liés comme un seul instrument), sur des accords arpégés du piano proches du jeu de la harpe. Ce caractère lent, rêveur, qui semble ne jamais s’arrêter fait penser aux grandes pages de Schubert telles le 2e mouvement du quintette en ut majeur pour deux violoncelles, des moments qui ne semblent jamais s’arrêter, ces divines longueurs si caractéristiques de ce compositeur.  La partie suivante en mi majeur, plus longue, est plus aussi animée et plus dense et mais n’apporte pas un contraste sombre et tragique par rapport à la première comme on a l’habitude de constater. Une conclusion ramène le premier thème puis celui de la deuxième partie en ut majeur.