Franz Schubert (1797-1828)

 

Sonate pour violon et piano en sol mineur Opus posthume 137 n°3   D. 408      (1816)

 

Allegro giusto – Andante – Menuetto – Allegro moderato

 

 

      Schubert sut s’inspirer du modèle classique de la sonate pour violon et piano en y apportant ses caractéristiques les plus profondes : un romantisme chaleureux et intime, guère révolutionnaire, éloigné des effets de volume ou quantitatifs, et non moins tourmenté. En cela, il sut merveilleusement bien écrire pour des formations instrumentales réduites ; les sommets qu’il a atteints dans le Quintette pour deux violoncelles en do majeur D.956, dans les quatuors ou même dans la sublime Fantaisie pour violon et piano en do majeur D.934 contrastent avec une musique de chambre « de salon », plus anecdotique mais non moins charmante, de laquelle se rapproche cette sonate. Ecrites par un jeune Schubert de 19 ans, celle-ci est la troisième et dernière d’un Opus posthume 137 titré  Sonates pour le pianoforte avec accompagnement de violon.

 

       Cette œuvre comporte quatre mouvements dont le premier Allegro giusto, débute par un thème à l’unisson aux deux instruments. Suit un jeu entre la tête du thème principal, facilement reconnaissable, et un motif pianistique joyeux, en sib majeur. L’exposition se termine sur une dominante interrogative ; le développement central sur fond de modulations diverses échange un motif entre les deux instruments, soutenus par une main gauche de piano très régulière. Une réexpostion sans surprises achève ce premier mouvement. Un Andante aimable et très chantant voit s’échanger au début une petite mélodie dolce entre le piano et le violon. Un motif de 5 notes descendantes parcourt ensuite diverses tonalités surprenantes; procédé tout à fait caractéristique du compositeur. Un Menuetto, Allegro vivace donne la part belle au violon, surtout lors du Trio central. Un thème tout Schubertien dans sa simplicité, voire sa naïveté, introduit le dernier mouvement Allegro Moderato. De lourds accords tant dans le développement que dans la coda en sol majeur confère à cette œuvre des accents beethovéniens certains.