Robert Schumann  (1810-1856)

 

Märchenerzählungen  (Récits de contes de fées)  pour clarinette, alto et piano opus 132     (1853)

 

Lebhaft, nicht zu schnell   (Animé mais pas trop vite)

Lebhaft und sehr markiert   (Animé et très marqué)

Ruhiges Tempo, mit zartem Ausdruck   (Tempo calme avec une expression tendre)

Lebhaft, sehr markiert   ( Animé, très marqué)

 

 

              Juste avant que la folie ne lui arrachât la plume de la main, Schumann compose ce cycle de quatre pièces pour clarinette, alto et piano; une formation originale que l’on avait entendue dans le Trio des quilles  de Mozart. A l’exception  des Romances pour violoncelle et piano que sa femme Clara détruisit plus tard par crainte de les voir publiées après sa mort, cet opus 132 est la dernière œuvre que Schumann ait achevée. On se laisse attendrir par ces pièces courtes dans lesquelles l’ancien poète sait si bien croquer l’instant, la brièveté d’une émotion. Le compositeur qui venait de rencontrer Brahms pour la première fois mit en musique un univers merveilleux de vieilles légendes allemandes puisées dans la généreuse mythologie fantastique saxonne.

 

            Dans la tonalité principale de si bémol majeur, la première pièce est une aimable et chaleureuse conversation des trois instruments dont les timbres se joignent à merveille. Plus martial est la pièce suivante, sorte de Scherzo en sol mineur à la partie centrale très chantante. La belle romance du troisième mouvement, en sol majeur, laisse se pâmer les deux instruments mélodiques soutenus par un discret mais non moins émouvant murmure du piano. Enfin, le dernier mouvement aux fiers accords pointés rappelant le deuxième mouvement de la Fantaisie Op.17 pour piano ou le début du Concerto pour piano Op.16, achève le cycle.